Cette revue théorique propose une compréhension cognitive des expériences mystiques induites par les psychédéliques (PAT). En s’appuyant sur les modèles actuels de la métacognition, les auteurs avancent que ces expériences peuvent être comprises comme des sentiments métacognitifs de gain épistémique – une forme d’“Aha!” ou de “Eureka!”. Ces sentiments agissent comme indices internes reflétant la réussite d’une action cognitive, indépendamment de la rationalité de son contenu. Le modèle REBUS (Carhart-Harris & Friston) et le modèle FIBUS (McGovern et al.) sont mobilisés pour illustrer comment les psychédéliques peuvent amplifier ces processus. Les implications en PAT incluent des bénéfices potentiels sur la flexibilité psychologique et la restructuration cognitive, mais aussi des risques d’illusions métacognitives. L’article propose d’intégrer ces dynamiques dans la préparation, la séance et l’intégration thérapeutiques.
Proposer un cadre théorique métacognitif pour comprendre les expériences mystiques sous psychédéliques et explorer leurs implications thérapeutiques.
Revue théorique fondée sur la littérature en sciences cognitives, neurosciences, psychologie clinique et recherche sur les psychédéliques. L’étude synthétise des modèles tels que REBUS et FIBUS, en les croisant avec les notions de monitoring et de contrôle métacognitifs.
Les expériences mystiques sous psychédéliques peuvent être conceptualisées comme des sentiments de gain épistémique (insights), souvent vécus comme des révélations profondes et significatives. Ces sentiments émergent d’un processus métacognitif impliquant un monitoring et un contrôle de l’activité cognitive. Ils sont amplifiés par la neurodynamique des psychédéliques, indépendamment de leur véracité. Ces expériences jouent un rôle dans le succès thérapeutique mais peuvent aussi engendrer des illusions cognitives.
La reconnaissance des sentiments métacognitifs comme centraux dans la PAT peut enrichir la préparation psychothérapeutique, la navigation des séances, et l’intégration post-expérience. Comprendre leur mécanisme permet de valoriser les expériences vécues sans les surinterpréter, tout en prévenant les risques de dérives cognitives.
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