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Psychédélique(s) étudié(s) : 5-MeO-DMT, Ayahuasca, DMT, Ibogaïne, LSD, Mescaline, Psilocybine
Publiée le 4 mars 2025
Type : Recherche originale
Auteurs : Alessia Marrocu, Hannes Kettner, Brandon Weiss, Richard J Zeifman, David Erritzoe, Robin L Carhart-Harris
Résumé :

La recherche sur les psychédéliques a largement soutenu la sécurité et l’efficacité de la thérapie psychédélique pour divers troubles psychiatriques. Cependant, avec l’augmentation de leur usage, il est crucial de comprendre les risques associés. Bien que les cas de réponses psychologiques négatives prolongées semblent rares, les études actuelles sont limitées par des biais et de petits échantillons.

Cette étude a cherché à savoir si les effets indésirables rares mais significatifs ont été sous-échantillonnés. Les résultats indiquent que 16% d’une cohorte de 807 participants ont connu une détérioration cliniquement significative de leur bien-être psychologique quatre semaines après l’expérience. Une prévalence disproportionnée de réponses négatives a été observée chez les personnes déclarant un diagnostic antérieur de trouble de la personnalité (31%). Un modèle de régression multivariée a révélé un risque plus de quatre fois supérieur de réponses psychologiques défavorables dans ce sous-échantillon.

Objectif :

Évaluer si un historique de maladie mentale auto-déclaré peut prédire des réponses psychologiques négatives à l’usage de psychédéliques, définies comme une détérioration cliniquement significative du bien-être psychologique. L’objectif est d’identifier les populations potentiellement vulnérables pour informer les stratégies de réduction des risques.

Méthodologie :
  • Approche analytique : Une analyse dite de “marge inférieure” (“bottom margin analysis”) a été utilisée pour se concentrer sur les participants ayant eu des réponses négatives.
  • Source des données : Les données proviennent de trois études prospectives observationnelles en ligne, regroupant 807 répondants.
  • Mesure des résultats : Le principal critère d’évaluation était le changement du bien-être psychologique, mesuré par l’échelle Warwick-Edinburgh Mental Well-Being Scale (WEMWBS), entre le début de l’étude et quatre semaines après l’expérience psychédélique.
  • Définition de la réponse négative : Une “réponse négative” a été définie comme une diminution du score WEMWBS supérieure à une erreur standard de mesure (SEM), soit une baisse de plus de 2,82 points.
  • Analyse statistique : Des modèles de régression logistique univariée et multivariée ont été utilisés pour évaluer si un diagnostic de trouble de la personnalité pouvait prédire une réponse négative, en contrôlant les comorbidités et le bien-être initial.
Résultats principaux :
  • Prévalence des réponses : Sur l’ensemble de la cohorte, 16,4% des participants ont été classés comme “répondants négatifs”, 28,1% comme non-répondants et 55,5% comme répondants positifs.
  • Facteur de risque principal : La plus forte proportion de répondants négatifs a été trouvée chez les participants ayant un antécédent de trouble de la personnalité (31,2%).
  • Risque élevé : Le modèle de régression le plus complet a montré qu’un antécédent de trouble de la personnalité était associé à une probabilité 4,16 fois plus élevée de connaître une baisse significative et à long terme du bien-être après une expérience psychédélique, par rapport à ceux sans cet antécédent.
  • Trajectoire de réponse : Le groupe avec un trouble de la personnalité a montré une amélioration du bien-être à deux semaines, suivie d’une trajectoire descendante à quatre semaines, contrairement au reste de la cohorte dont l’amélioration est restée stable.
Implications cliniques :

La présence d’un trouble de la personnalité pourrait représenter un risque élevé lors de l’usage de psychédéliques. Pour cette population, l’importance du soutien psychologique et d’une alliance thérapeutique solide pourrait être accrue.

Les protocoles de thérapie psychédélique brefs, comme ceux testés pour la dépression résistante, pourraient ne pas être suffisamment sûrs pour les cas où un trouble de la personnalité est diagnostiqué ou suspecté. Une approche de soins à plus long terme, intégrant potentiellement la thérapie psychédélique à des traitements établis comme la thérapie comportementale dialectique, pourrait être nécessaire pour améliorer le rapport bénéfice/risque. L’identification de prédicteurs de iatrogénèse psychologique est un domaine crucial pour améliorer la sécurité de l’administration des psychédéliques.

La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.

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