La recherche sur les psychédéliques (comme la psilocybine et le LSD) a montré des résultats prometteurs pour le traitement de divers troubles psychiatriques. Cependant, les risques psychiatriques associés à l’usage “naturaliste” (hors essais cliniques) de ces substances restent peu connus.
Cette étude visait à examiner les associations entre l’usage naturaliste de psychédéliques et les risques psychiatriques. En utilisant un échantillon (N=2822) représentatif de la population adulte américaine, l’étude a analysé les liens entre l’usage de psychédéliques au cours de la vie, les expériences visuelles inhabituelles et les symptômes psychotiques récents (2 dernières semaines).
Parmi les utilisateurs (n=613), 1,3% ont rapporté avoir reçu un diagnostic médical de trouble perceptif persistant post-hallucinogènes (HPPD). L’usage de psychédéliques au cours de la vie était associé à un plus grand nombre d’expériences visuelles inhabituelles.
Aucune association directe n’a été trouvée avec les symptômes psychotiques récents. Cependant, une interaction a été observée avec les antécédents familiaux (mais non personnels) de troubles psychotiques ou bipolaires : les symptômes psychotiques étaient les plus élevés chez les utilisateurs ayant des antécédents familiaux, et paradoxalement, les plus bas chez les utilisateurs n’ayant pas ces antécédents.
L’objectif de la présente étude était d’examiner les associations entre l’usage naturaliste de psychédéliques et les risques psychiatriques.
- L’étude a porté sur un échantillon de 2822 adultes américains recrutés via Prolific Academic, stratifiés pour être représentatifs de la population en termes de sexe, d’âge et d’ethnicité.
- L’usage de psychédéliques au cours de la vie a été évalué (Ayahuasca, DMT, LSD, mescaline, peyote, San Pedro, psilocybine).
- Les risques psychiatriques ont été mesurés à l’aide de deux échelles :
- L’échelle des expériences visuelles inhabituelles (9 items) pour évaluer les symptômes de type HPPD au cours de la vie.
- La sous-échelle d’idéation psychotique du PDSQ (6 items) pour les symptômes psychotiques au cours des 2 dernières semaines.
- Les antécédents personnels et familiaux (parents au 1er ou 2e degré) de troubles psychotiques ou bipolaires (I ou II) ont été recueillis.
- Des modèles de régression linéaire multiple, ajustés pour de nombreuses covariables (démographiques, usage d’autres substances, etc.), ont été utilisés pour évaluer les associations et les interactions.
- Parmi les utilisateurs de psychédéliques, 1,3% ont déclaré avoir reçu un diagnostic de HPPD par un professionnel de santé.
- L’usage de psychédéliques au cours de la vie était significativement associé à un score plus élevé d’expériences visuelles inhabituelles (Modèle 1).
- L’usage de psychédéliques au cours de la vie n’était pas directement associé aux symptômes psychotiques récents (Modèle 2).
- Aucune interaction n’a été trouvée entre l’usage de psychédéliques et les antécédents personnels de troubles psychotiques ou bipolaires sur les symptômes psychotiques (Modèle 3).
- Une interaction significative a été trouvée pour les antécédents familiaux (Modèle 4) : les symptômes psychotiques étaient les plus élevés chez les utilisateurs ayant des antécédents familiaux, et les plus bas chez les utilisateurs n’ayant pas d’antécédents familiaux.
Les résultats, bien que nécessitant d’être interprétés avec prudence en raison du devis transversal, suggèrent que l’usage naturaliste de psychédéliques pourrait être associé à davantage d’expériences visuelles inhabituelles.
L’étude indique une possible prédisposition génétique au risque psychotique : les symptômes étaient plus élevés chez les utilisateurs ayant des antécédents familiaux de troubles psychotiques ou bipolaires, mais plus faibles chez les utilisateurs n’ayant pas ces antécédents.
Les recherches futures devraient utiliser des devis longitudinaux, distinguer les différents troubles (schizophrénie, bipolaire I/II) et inclure des variables telles que les scores de risque polygénique pour mieux comprendre les relations de cause à effet.
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