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Psychédélique(s) étudié(s) : Kétamine, LSD, MDMA, Mescaline, Psilocybine
Publiée le 12 novembre 2025
Type : Recherche qualitative
Auteurs : Guy Simon, Maya Gal-Birman, Nir Tadmor, Demian Halperin, Ziv Ben-Zion
Résumé :

L’attaque du 7 octobre 2023 au festival Nova a créé une convergence inédite de traumatisme collectif et d’états de conscience modifiés, de nombreux survivants étant sous l’influence de substances psychoactives. Cette étude qualitative explore comment 45 survivants, recrutés via une ONG, ont donné sens à leur expérience et ont navigué leur rétablissement.

Deux voies de rétablissement interdépendantes ont émergé : (1) les soutiens interpersonnels et thérapeutiques (psychothérapie, alliance thérapeutique, solidarité entre pairs) et (2) les pratiques de guérison collective (initiatives locales, rituels communautaires, commémorations culturelles).

La guérison semble ancrée dans des contextes multisystémiques. Les expériences psychédéliques ont été intégrées lorsqu’elles étaient soutenues par des cadres thérapeutiques, communautaires et par les pairs, soulignant le besoin d’approches culturellement sensibles.

Objectif :

L’étude vise à explorer comment les survivants du festival Nova, qui étaient sous l’influence de psychédéliques lors de l’attaque, ont donné un sens à leur traumatisme et à leur rétablissement.

L’objectif est d’examiner les processus de reconstruction du sens à travers les domaines personnel, relationnel, communautaire et culturel.

L’étude interroge spécifiquement (1) la manière dont les survivants reconstruisent le sens de leurs expériences, (2) le rôle des relations thérapeutiques, du soutien par les pairs et des ressources communautaires pour favoriser la résilience, et (3) l’influence des pratiques culturelles sur les parcours de rétablissement.

Méthodologie :
  • Type d’étude : Étude qualitative.
  • Analyse : Analyse Thématique Réflexive (RTA) avec une orientation phénoménologique.
  • Participants : 45 survivants israéliens (25 hommes, 20 femmes) de l’attaque du festival Nova. L’âge moyen était de 27,8 ans (tranche 19-41 ans).
  • Critères : Tous les participants étaient sous l’influence d’au moins une substance psychoactive pendant l’attaque et suivaient un soutien psychologique par la suite.
  • Recrutement : Les participants ont été recrutés par l’intermédiaire de Lev Batuach (SafeHeart), une organisation de soins spécialisée dans les traumatismes et informée sur les psychédéliques.
  • Collecte de données : Entretiens semi-structurés menés entre novembre 2023 et août 2024.
Résultats principaux :
  • L’analyse a identifié deux voies de rétablissement principales : (1) les soutiens interpersonnels et thérapeutiques, et (2) les pratiques de guérison collective.
  • Voie 1 (Soutiens interpersonnels/thérapeutiques) : Environ 42% des survivants (19/45) ont d’abord eu du mal à s’engager dans les services de santé mentale conventionnels, craignant la stigmatisation ou le manque de compréhension des états modifiés de conscience.
  • Les approches de “thérapie informée par les psychédéliques” (Psychedelic-Informed therapy), souvent issues d’initiatives locales, ont offert un espace de validation culturelle et de non-jugement, ce qui a été crucial pour l’engagement thérapeutique.
  • Le soutien par les pairs a été fondamental. Les survivants ont ressenti que seuls les autres participants pouvaient réellement comprendre leur expérience, créant des réseaux de soutien essentiels pour la co-régulation.
  • Voie 2 (Guérison collective) : Des initiatives locales (ONG) ont créé des infrastructures de soins, incluant des retraites de guérison de plusieurs jours, offrant des routines structurées, du travail de groupe et des pratiques somatiques (yoga, respiration, art).
  • Les survivants se sont engagés dans des rituels collectifs et des commémorations pour donner du sens.
  • Cela inclut la réutilisation intentionnelle de psychédéliques (MDMA, champignons, LSD) dans des contextes de groupe sécurisés, décrits comme des “expériences correctives” pour “fermer le cercle”.
  • Le retour aux festivals de musique (ex: Ozora) a été formulé comme un acte de réappropriation collective et de défi.
Implications cliniques :

Les services de traumatologie devraient intégrer les ressources des pairs et de la communauté, et adopter des pratiques de non-jugement, informées sur les psychédéliques.

Les praticiens devraient établir des cadres thérapeutiques explicitement non jugeants qui reconnaissent les expériences d’états modifiés comme des aspects légitimes de l’événement traumatique, plutôt que de les rejeter comme des hallucinations.

Les cliniciens devraient activement faciliter les connexions aux réseaux de pairs spécifiques aux survivants, parallèlement à la thérapie individuelle.

L’incorporation de modalités somatiques et expérientielles (respiration, mouvement) répond aux besoins exprimés par les survivants de disposer “d’outils” concrets d’autorégulation.

Les cliniciens doivent également aborder la “double stigmatisation” (traumatisme et usage de substances) en créant des espaces thérapeutiques explicitement sûrs.

La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.

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