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Psychédélique(s) étudié(s) : 2C-B, Ayahuasca, DMT, LSD, MDMA, Psilocybine
Publiée le 17 octobre 2020
Type : Etude qualitative
Auteurs : Liridona Gashi, Sveinung Sandberg, Willy Pedersen
Résumé :

Les psychédéliques peuvent provoquer des expériences difficiles, souvent qualifiées de “bad trips”, caractérisées par la peur, l’anxiété, la dissolution de l’ego et des pensées paranoïaques. Pourtant, de nombreux utilisateurs de psychédéliques considèrent ces épisodes comme des expériences formatrices et enrichissantes.

À travers 50 entretiens approfondis menés auprès d’utilisateurs norvégiens de psychédéliques, cette étude analyse le rôle des récits dans la re-signification des bad trips. Elle met en évidence trois processus narratifs principaux :

  1. Distinction entre “initiés” et “non-initiés” : Les utilisateurs expérimentés considèrent qu’un bad trip est souvent dû à un manque de préparation ou de connaissance.
  2. Transformation de l’expérience en apprentissage : Les récits permettent d’intégrer ces expériences dans un cadre de croissance personnelle et d’exploration existentielle.
  3. Normalisation et intégration sociale : Le partage de ces récits avec la communauté psychédélique aide à intégrer l’expérience et à la percevoir comme bénéfique.

Ces stratégies narratives permettent aux usagers de donner du sens à leurs expériences et de continuer à utiliser ces substances, même après des expériences initialement traumatisantes.

Objectif :
  • Comprendre comment les utilisateurs de psychédéliques racontent leurs expériences difficiles.
  • Identifier les mécanismes psychologiques et sociaux qui permettent de transformer un bad trip en expérience positive.
  • Explorer le rôle des récits dans la culture psychédélique et leur impact sur l’usage continu des substances.
Méthodologie :
  • 50 entretiens approfondis menés avec des utilisateurs norvégiens de psychédéliques.
  • Participants : 42 hommes et 8 femmes, âgés principalement de 20 à 35 ans, vivant à Oslo.
  • Substances étudiées : LSD, psilocybine, DMT, 2C-B, ayahuasca, MDMA.
  • Analyse qualitative des récits pour identifier les schémas narratifs utilisés pour reconstruire l’expérience du bad trip.
Résultats principaux :
  • Les bad trips sont souvent décrits comme des moments de peur intense et de confusion, notamment liés à la dissolution de l’ego.
  • Les utilisateurs expérimentés minimisent la notion de “bad trip” en insistant sur l’importance du set and setting (état d’esprit et environnement).
  • Les expériences difficiles sont souvent réinterprétées a posteriori comme formatrices et favorisant une prise de conscience existentielle.
  • Les récits de bad trips servent à établir des frontières symboliques entre les “bons” et “mauvais” utilisateurs, renforçant un sentiment de maîtrise et de compétence.
  • La narration joue un rôle thérapeutique, permettant aux utilisateurs d’intégrer des expériences traumatiques et d’en retirer des enseignements.
Implications cliniques :
  • Les thérapeutes travaillant avec les psychédéliques doivent comprendre le rôle des récits dans la gestion des expériences difficiles.
  • L’accompagnement post-expérience est crucial pour aider les patients à donner du sens à leurs bad trips et éviter des traumatismes prolongés.
  • Les pratiques de réduction des risques devraient inclure des techniques de reformulation et d’intégration des expériences psychédéliques.

La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.

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