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Psychédélique(s) étudié(s) : DMT, DOI, LSD, Psilocybine
Publiée le 6 décembre 2025
Type : Revue
Auteurs : Sara Ibgui, Daisy Lints, Simon Milling
Résumé :

Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) sont des affections idiopathiques caractérisées par une inflammation intestinale chronique récurrente, touchant environ 6,8 millions de personnes dans le monde. La maladie de Crohn et la colite ulcéreuse en sont les deux principaux sous-types. Le microbiote des patients atteints de MICI fait l’objet de recherches approfondies et la dysbiose est associée à l’apparition de la maladie.

Bien que les traitements actuels réduisent la morbidité et améliorent la qualité de vie des patients, ils ont de puissants effets anti-inflammatoires, créant un environnement immunosupprimé et augmentant le risque de comorbidités, ce qui souligne la nécessité de meilleures thérapies. L’axe intestin-cerveau (GBA) est une voie de communication qui permet une signalisation bidirectionnelle neuronale, hormonale, métabolique, immunologique et microbienne.

Cette revue examine les voies de signalisation à travers le GBA et explore comment la dysbiose, la neuro-inflammation et la dérégulation sérotoninergique sont interconnectées et peuvent contribuer à la pathogenèse des MICI et à ses comorbidités neurologiques. En se concentrant sur l’immunomodulation de la signalisation sérotoninergique et les mécanismes d’action proposés des médicaments psychotropes, y compris les antidépresseurs et les substances psychédéliques, l’étude met en évidence la voie de signalisation sérotoninergique comme une nouvelle cible thérapeutique potentielle pour une thérapie combinée des MICI.

Objectif :

L’étude vise à analyser les voies de signalisation de l’axe intestin-cerveau (GBA) afin d’explorer comment la dysbiose, la neuro-inflammation et la dérégulation sérotoninergique sont liées et contribuent à la pathogenèse des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) et à leurs comorbidités neurologiques. Elle se concentre également sur l’immunomodulation de la signalisation sérotoninergique et les mécanismes d’action potentiels des substances psychotropes (antidépresseurs et psychédéliques) comme nouvelle cible thérapeutique pour les MICI.

Méthodologie :
  • L’étude est une revue narrative de la littérature scientifique existante.
  • Elle synthétise les résultats d’études précliniques et cliniques pour examiner les interactions complexes entre le microbiote intestinal, le système nerveux et le système immunitaire dans le contexte des MICI.
  • Elle analyse spécifiquement le rôle de la voie sérotoninergique comme médiateur clé de ces interactions et évalue les preuves concernant les effets immunomodulateurs des antidépresseurs et des substances psychédéliques.
Résultats principaux :
  • Axe intestin-cerveau : La communication bidirectionnelle le long de l’axe intestin-cerveau est fondamentale dans la pathogenèse des MICI, liant les processus gastro-intestinaux aux fonctions neurologiques et psychiatriques.
  • Dérégulation sérotoninergique : L’étude met en évidence une dérégulation significative de la voie sérotoninergique chez les patients atteints de MICI. Cette dérégulation est liée à des facteurs génétiques (polymorphismes du gène SERT), à une altération des niveaux de sérotonine (5-HT) et à des modifications de l’expression des récepteurs, ce qui contribue à perpétuer l’inflammation.
  • Rôle du microbiote : La dysbiose intestinale, une caractéristique des MICI, influence directement la signalisation sérotoninergique, notamment via la production de métabolites comme les acides gras à chaîne courte (AGCC).
  • Neuro-inflammation : L’inflammation intestinale chronique peut entraîner une neuro-inflammation systémique et centrale, potentiellement médiée par le nerf vague et une perméabilité accrue de la barrière hémato-encéphalique.
  • Potentiel thérapeutique : Les antidépresseurs et les substances psychédéliques (comme le LSD, la psilocybine et le DOI) démontrent des propriétés anti-inflammatoires et immunomodulatrices dans des modèles précliniques. Leur action, souvent médiée par les récepteurs 5-HT (notamment 5-HT2A), suggère qu’ils représentent une nouvelle cible thérapeutique pour les MICI.
Implications cliniques :

Cette revue souligne l’importance d’une approche multifactorielle pour le traitement des MICI, allant au-delà de la seule inflammation gastro-intestinale. L’identification de la voie de signalisation sérotoninergique comme une cible thérapeutique novatrice ouvre des perspectives pour des thérapies combinées.

Les données accumulées suggèrent que le ciblage de ce système, par exemple avec des antidépresseurs ou des substances psychédéliques, pourrait non seulement moduler l’inflammation intestinale mais aussi traiter les comorbidités neurologiques et psychiatriques associées. Cependant, l’étude insiste sur le besoin de recherches cliniques plus spécifiques aux MICI pour valider ces résultats précliniques et déterminer l’efficacité et la sécurité de ces approches chez des populations de patients hétérogènes.

La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.

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