Les psychédéliques sont reconnus pour leur potentiel à réorienter les croyances. Nous proposons un modèle expliquant comment les psychédéliques peuvent, dans certains cas, conduire à de fausses intuitions et donc à de fausses croyances.
Nous examinons d’abord les travaux expérimentaux sur les fausses intuitions et les faux souvenirs en laboratoire. Nous relions ensuite cela aux intuitions et à la formation de croyances sous psychédéliques en utilisant le cadre de l’inférence active.
Nous proposons que les altérations subjectives et cérébrales causées par les psychédéliques augmentent la quantité et l’intensité subjective des intuitions, et par conséquent des croyances, y compris celles qui sont fausses.
Nous offrons des pistes de recherche future pour minimiser le risque que des croyances fausses et potentiellement nuisibles émergent de l’usage des psychédéliques. Comprendre comment les psychédéliques peuvent faciliter de fausses intuitions et croyances est crucial pour exploiter au mieux leur potentiel thérapeutique.
Proposer un modèle théorique intégré (nommé FIBUS) pour expliquer comment les psychédéliques peuvent générer de fausses intuitions (insights) et de fausses croyances.
L’étude vise à articuler les mécanismes neurocomputationnels sous-jacents, en s’appuyant sur les cadres de l’inférence active (REBUS) et de “l’heuristique Eurêka”, pour expliquer pourquoi ces fausses croyances peuvent sembler profondément vraies.
- Il s’agit d’une “Perspective” théorique qui intègre différentes théories existantes.
- L’étude examine les cadres de l’inférence active (notamment le modèle REBUS) et les recherches sur la mémoire (faux souvenirs, fluence) et les intuitions (l’heuristique Eurêka).
- Elle propose un nouveau modèle intégré, le FIBUS (False Insights and Beliefs Under Psychedelics), pour expliquer la formation de croyances (vraies et fausses) sous psychédéliques.
- Le modèle FIBUS (False Insights and Beliefs Under Psychedelics) est proposé pour expliquer comment les psychédéliques augmentent la quantité et l’intensité subjective des intuitions, sans garantir leur exactitude.
- Le modèle suggère un processus en quatre étapes :
- Diminution de la précision des croyances (priors) existantes (similaire à REBUS).
- Augmentation des “erreurs de prédiction” (nouvelles perceptions, pensées) face aux données sensorielles ou à “l’apprentissage sans faits”.
- Attribution d’une précision accrue à ces nouvelles intuitions (erreurs de prédiction), un processus qui serait médiatisé par une libération secondaire de dopamine.
- Ces intuitions, désormais dotées d’une forte précision (un sentiment de vérité), sont prioritaires pour mettre à jour le modèle de croyance de l’individu.
- Le modèle intègre également les effets sur la mémoire : les psychédéliques altèrent le souvenir des détails (hippocampe) tout en augmentant le sentiment de familiarité et de “vérité” (noétique) (cortex), ce qui favorise la misattribution de ces sentiments à de nouvelles idées.
Les auteurs soulignent que les psychédéliques pourraient amplifier des croyances inadaptées ou en créer de nouvelles.
Cela renforce l’importance cruciale du “set and setting” (contexte et état d’esprit) pour éviter que des informations contextuelles trompeuses ne génèrent de fausses intuitions.
Les thérapeutes doivent aider les patients à évaluer les intuitions selon trois axes : la véridicité (sont-elles vraies ?), l’adaptabilité (sont-elles utiles ?), et la falsifiabilité (peuvent-elles être testées ?).
Lorsque la véridicité est impossible à établir (ex: croyances métaphysiques), l’accent clinique devrait être mis sur l’adaptabilité de la croyance (son utilité pour le patient).
Des approches thérapeutiques douces (“gentle touch”) sont suggérées pour aider les patients à ne pas accepter aveuglément les révélations, mais à les intégrer avec discernement.
La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.