Cette revue fournit une analyse complète des effets toxiques et thérapeutiques de Salvia divinorum, une plante psychoactive présentant un profil pharmacologique complexe qui attire un intérêt scientifique significatif en raison de ses applications thérapeutiques potentielles et des risques sanitaires associés.
S. divinorum est une plante vivace de la famille des Lamiacées, native de la Sierra d’Oaxaca au Mexique, traditionnellement utilisée par les Mazatèques pour traiter divers maux incluant rhumatismes, maux de tête, diarrhée et gonflement abdominal, ainsi qu’à des fins chamaniques et divinatoires. Au moins 22 composés de type diterpène ont été identifiés dans la phytochimie de S. divinorum, dont 10 salvinorines, 6 divinatorines, 4 salvidivines et 2 salvinicines.
Le principal composé bioactif est la salvinorine A (SA), formée dans les trichomes glandulaires à la surface des feuilles, responsable des effets hallucinogènes. SA est un diterpène néoclérodane reconnu comme agoniste sélectif et puissant des récepteurs kappa-opioïdes (KOR), unique parmi les substances psychoactives. Contrairement aux hallucinogènes classiques qui activent les récepteurs sérotoninergiques 5-HT2A, SA cible spécifiquement les KOR avec une haute puissance et sélectivité.
Explorer divers aspects de S. divinorum en mettant l’accent sur les effets toxiques et thérapeutiques, évaluer les applications médicales possibles et les risques sanitaires découlant de sa consommation, tout en examinant l’usage récréatif de la plante, les tendances de consommation globales et le statut légal.
- Revue narrative basée sur une recherche documentaire utilisant la base de données PubMed avec les termes de recherche “Salvia divinorum et matrice biologique” et “salvinorine A et matrice biologique”.
- Considération uniquement d’échantillons biologiques humains.
- Processus de sélection impliquant trois évaluateurs indépendants.
- Inclusion d’études identifiées comme pertinentes par au moins deux évaluateurs.
- Couverture des publications de 2004 à 2025.
- Analyse des matrices conventionnelles (sang total, plasma, sérum, urine) et alternatives (fluide oral/salive, cheveux, humeur vitrée, sueur, fluide péricardique).
- Pharmacologie unique : SA est le premier composé naturellement présent dépourvu d’atome d’azote basique, divergeant structurellement des ligands opioïdes typiques. Activation en cascade des événements intracellulaires via couplage protéine Gi/o, conduisant à l’inhibition de l’adénylyl cyclase et diminution des niveaux d’AMPc.
- Effets thérapeutiques potentiels : Gestion de la douleur sans activation des récepteurs mu-opioïdes associés à l’addiction. Effets antinociceptifs et anti-inflammatoires démontrés dans les modèles de douleur induite par formaline. Applications en santé mentale avec cas documenté de rémission complète de dépression chronique. Traitement des troubles d’usage de substances par diminution dose-dépendante de l’auto-administration de cocaïne et remifentanil.
- Neuroprotection : Administration intranasale (12,5-50 µg/kg) réduisant significativement le volume d’infarctus et améliorant les résultats neurologiques dans modèles d’occlusion artérielle cérébrale moyenne. Amélioration de la vasodilatation cérébrale et prévention de l’apoptose par activation des canaux potassiques ATP-sensibles.
- Détection analytique : Chromatographie liquide couplée à spectrométrie de masse (LC-MS et LC-MS/MS) comme approche la plus utilisée. Extraction en phase solide (SPE) avec sorbants Oasis® HLB démontrant performances supérieures. Limites de détection variant de 0.05 ng/mL à 200 ng/mL selon la matrice et méthode.
- Statut légal : Substance contrôlée dans 18 états américains, interdite en Australie (premier pays en 2002), réglementée diversement en Europe et Asie.
SA représente une classe pharmacologiquement distincte d’agents psychoactifs en raison de son agonisme sélectif des récepteurs kappa-opioïdes. Son profil pharmacologique unique ouvre de nouvelles voies pour traiter les troubles de l’humeur, la gestion de la douleur et les troubles d’usage de substances sans les risques d’addiction associés aux opioïdes classiques. Le potentiel de développement d’analgésiques non-addictifs à action brève est particulièrement prometteur. Cependant, des essais cliniques contrôlés placebo sont nécessaires pour établir l’efficacité et la sécurité chez l’humain. Les recherches futures doivent explorer les relations dose-réponse, la variabilité pharmacocinétique liée au sexe et les neuroadaptations possibles à long terme. Le développement d’analogues avec profils pharmacocinétiques améliorés pourrait optimiser les applications thérapeutiques tout en minimisant les effets psychoactifs indésirables.
La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.