La recherche sur les psychédéliques a refait surface après une longue période de suppression, entrant dans ce que l’on appelle la renaissance psychédélique. Parallèlement, le traitement médiatique est passé d’une exagération des risques à un engouement excessivement positif. Les données empiriques étant plus nuancées qu’on ne le prétend souvent, les conclusions sur l’efficacité des psychédéliques doivent être considérées comme préliminaires.
Une mauvaise communication scientifique sur le potentiel thérapeutique des psychédéliques peut induire en erreur les participants potentiels ou les patients et fausser les décisions politiques. Il est donc nécessaire de caractériser les risques et les avantages sur la base de données probantes. L’étude suggère qu’il est probable que des essais psychédéliques plus vastes et mieux contrôlés démontreront des tailles d’effet plus faibles, plus comparables à celles d’autres traitements conventionnels et émergents pour les troubles de l’humeur. Une communication scientifique claire est essentielle pour définir les attentes du public et orienter la politique en matière de psychédéliques. Cette évaluation vise à dissiper la désinformation sur les avantages, les risques et les perspectives futures des traitements psychédéliques.
Cet article évalue l’état de la recherche sur les psychédéliques pour le traitement de la dépression, en analysant la taille des effets sur les résultats thérapeutiques, le risque de biais et la prévalence des effets indésirables. Les auteurs examinent la recherche sur les risques et les avantages des psychédéliques et discutent de la manière dont les traitements suivants pour la dépression ont montré une diminution de la taille de leurs effets au fil du temps : la thérapie cognitivo-comportementale, les interventions basées sur la pleine conscience, les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine et la kétamine. L’étude émet l’hypothèse qu’une tendance similaire pourrait se produire pour les traitements psychédéliques.
- L’étude est une revue narrative basée sur une recherche de la littérature évaluée par des pairs, se concentrant sur les méta-analyses majeures d’essais contrôlés randomisés (ECR) sur les psychédéliques, la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), la pleine conscience et les ISRS pour les symptômes dépressifs.
- Les données clés ont été extraites de chaque essai individuel inclus dans ces méta-analyses, telles que l’année de publication, le composé utilisé, la dose, et le groupe de comparaison.
- Les tailles d’effet intergroupes ont été calculées ou extraites, rapportées en Cohen’s d ou Hedge’s g, pour quantifier l’ampleur des bénéfices.
- Une comparaison qualitative des profils risques/bénéfices par rapport à d’autres traitements a été menée pour montrer comment ces profils ont tendance à évoluer dans le temps.
- Une évaluation quantitative du risque de biais selon l’outil Cochrane a été réalisée pour analyser les domaines de biais dans les essais sur les psychédéliques.
- Les essais cliniques sur les psychédéliques pour la dépression, bien que de taille modeste, montrent des tailles d’effet importantes et croissantes, sans tendance quantitative actuelle à la baisse.
- L’analyse du risque de biais (Cochrane) révèle que trois quarts des essais psychédéliques présentent un risque de biais global faible à modéré. Le domaine présentant le plus grand risque de biais est celui des écarts par rapport à l’intervention prévue, principalement en raison de la difficulté à maintenir l’aveugle.
- Les méta-analyses confirment une réduction statistiquement significative des symptômes dépressifs après l’administration de psychédéliques, avec des tailles d’effet importantes. Les patients recevant de la psilocybine sont plus de deux fois plus susceptibles de répondre au traitement et plus de trois fois plus susceptibles d’entrer en rémission par rapport à un groupe contrôle.
- Les effets indésirables des traitements psychédéliques sont généralement transitoires et de faible prévalence. L’effet psychiatrique le plus courant est l’anxiété transitoire, tandis que les effets médicaux incluent des élévations non cliniquement significatives de la pression artérielle et du rythme cardiaque, des maux de tête et des nausées.
- En comparant avec d’autres modalités (TCC, pleine conscience, ISRS, kétamine), l’étude note une tendance générale à la diminution de la taille des effets à mesure que la recherche progresse et que les études deviennent plus vastes et rigoureuses. Les auteurs spéculent qu’un schéma similaire est probable pour les psychédéliques.
L’étude conclut que bien que les psychédéliques démontrent actuellement des tailles d’effet supérieures et une faible incidence d’événements indésirables par rapport à d’autres traitements fondés sur des preuves, ces résultats proviennent d’une recherche encore à ses débuts. De nombreux essais sont de petite taille, utilisent des conditions de contrôle non masquées et des échantillons de participants hautement sélectionnés.
Il est donc nécessaire de faire preuve de prudence avant de prédire la reproductibilité et la généralisabilité à long terme de ces traitements. Les auteurs prévoient qu’à mesure que la recherche sur les psychédéliques progresse, avec des protocoles d’étude améliorés, des échantillons plus grands et plus généralisables, les tailles d’effet diminueront probablement tandis que la déclaration d’événements indésirables augmentera. Une communication scientifique équilibrée est jugée essentielle pour gérer les attentes du public, promouvoir la compréhension des risques et des avantages réels des psychédéliques et éviter les prédictions trop pessimistes ou optimistes non fondées sur des preuves solides.
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