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Psychédélique(s) étudié(s) : Ayahuasca, Kétamine, LSD, MDMA, Psilocybine
Publiée le 15 mars 2021
Type : Hypothèse et théorie
Auteurs : Ingmar Gorman, Elizabeth M. Nielson, Aja Molinar, Ksenia Cassidy, Jonathan Sabbagh
Résumé :

La Réduction des Risques et Intégration Psychédéliques (PHRI) est une approche clinique transthéorique et transdiagnostique pour travailler avec des patients qui utilisent ou envisagent d’utiliser des psychédéliques dans n’importe quel contexte. Le débat actuel sur les psychédéliques dans la recherche académique et les médias grand public, couplé à la récente dépriorisation de l’application de la loi sur les psychédéliques et aux approbations d’usage compassionnel pour la thérapie assistée par psychédéliques, rend ce modèle extrêmement pertinent. Étant donné la prévalence de l’usage des psychédéliques, leur potentiel thérapeutique et le contexte culturel et historique unique dans lequel ils s’inscrivent, il est important que les professionnels de la santé mentale comprennent les motivations, les expériences et les besoins uniques des personnes qui les utilisent. Le PHRI intègre des éléments de la psychothérapie de réduction des risques et de la psychothérapie assistée par psychédéliques, et peut être appliqué dans des interactions psychothérapeutiques brèves et continues. Le PHRI représente un changement d’une évaluation limitée aux résultats défavorables de l’usage de psychédéliques et aux paradigmes de traitement de la dépendance basés sur l’abstinence, vers une posture d’acceptation compatissante et déstigmatisante des choix des patients. Des considérations pour l’évaluation, la préparation et le travail avec des expériences difficiles sont présentées.

Objectif :

L’objectif de cet article est de présenter la Réduction des Risques et l’Intégration Psychédéliques (PHRI), un modèle clinique transthéorique et transdiagnostique pour la pratique clinique. Il vise à fournir un cadre théorique cohésif pour guider les professionnels de la santé mentale travaillant avec des personnes qui utilisent ou envisagent d’utiliser des psychédéliques, en dehors du contexte de l’administration directe de ces substances en thérapie.

Méthodologie :
  • Le document propose un modèle théorique et conceptuel, et non une étude expérimentale.
  • Il se base sur une synthèse de la littérature existante et de plusieurs approches psychothérapeutiques établies.
  • Le modèle PHRI est développé en intégrant des principes issus de la psychothérapie de réduction des risques, de la psychothérapie assistée par psychédéliques, des approches basées sur la pleine conscience et de la thérapie psychodynamique.
Résultats principaux :
  • L’article présente le modèle PHRI comme un cadre de travail pour les cliniciens, structuré en trois phases : la préparation, l’expérience psychédélique (qui se déroule en dehors du cadre thérapeutique) et l’intégration.
  • Le modèle met l’accent sur une posture de compassion, de non-jugement et d’acceptation des choix du patient, en s’éloignant des paradigmes basés sur l’abstinence.
  • Il détaille les tâches thérapeutiques spécifiques à chaque phase, telles que l’évaluation, la psychoéducation, la gestion des attentes, l’utilisation d’outils d’autorégulation et l’intégration des expériences difficiles ou bénéfiques.
  • Le PHRI insiste sur l’autonomie du patient et l’importance de l’alliance thérapeutique pour soutenir le processus de guérison et de croissance personnel du patient.
Implications cliniques :

Les implications du développement et de l’utilisation du modèle PHRI sont vastes. Premièrement, l’existence même du modèle PHRI et de sa pratique indique une reconnaissance que l’usage de psychédéliques en dehors des contextes cliniques a un potentiel de bénéfice. Cela remet en question les paradigmes dominants basés sur l’abstinence qui découragent, interdisent ou stigmatisent unilatéralement l’usage de drogues.

Deuxièmement, le modèle PHRI place le clinicien dans le rôle de soutenir et de suivre les préférences du patient d’une manière qui est alignée sur les principes de réduction des risques et de thérapie assistée par psychédéliques, et représente un changement par rapport au rôle traditionnel du clinicien en tant qu’expert, autorité et donneur de conseils. Cela a des implications pour la distribution du pouvoir et remet en question les dynamiques potentiellement oppressives des relations patient-clinicien traditionnelles.

La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.

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