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Psychédélique(s) étudié(s) : DMT, LSD, MDMA, Mescaline, Psilocybine
Publiée le 27 novembre 2024
Type : Revue systématique
Auteurs : Michel Sabé, Adi Sulstarova, Alban Glangetas, Marco De Pieri, Luc Mallet, Logos Curtis, Hélène Richard-Lepouriel, Louise Penzenstadler, Federico Seragnoli, Gabriel Thorens, Daniele Zullino, Katrin Preller, Kerem Böge, Stefan Leucht, Christoph U. Correll, Marco Solmi, Stefan Kaiser, Matthias Kirschner
Résumé :

Cette étude examine les risques de psychose induite par les psychédéliques chez les personnes atteintes de schizophrénie, qui sont actuellement exclues des thérapies assistées par psychédéliques par mesure de précaution.

Les chercheurs ont mené une revue systématique, une méta-analyse et une revue d’ensemble couvrant le LSD, la psilocybine, la mescaline, la DMT et la MDMA, en analysant 131 publications jusqu’en novembre 2023.

Les résultats montrent que l’incidence de psychose induite par les psychédéliques est très faible : 0,002% dans les études de population, 0,2% dans les essais non contrôlés, et 0,6% dans les essais contrôlés randomisés. Chez les personnes atteintes de schizophrénie, 3,8% ont développé des symptômes psychotiques durables, et 13,1% de ceux ayant vécu une psychose induite par les psychédéliques ont ensuite développé une schizophrénie.

Objectif :

Évaluer l’incidence de la psychose induite par les psychédéliques et l’exacerbation des symptômes chez les personnes atteintes de schizophrénie afin de déterminer si l’exclusion systématique de ces patients des essais cliniques est justifiée.

Méthodologie :
  • Revue systématique préenregistrée (PROSPERO : CRD42023399591) selon les critères PRISMA
  • Recherche dans Embase, PubMed, PsyARTICLES, PsyINFO et registres d’essais jusqu’en novembre 2023
  • Analyse de 131 publications : 14 revues systématiques, 20 revues narratives, 35 essais contrôlés randomisés, 10 études cas-témoins, 30 essais non contrôlés et 22 études de cohorte
  • Modèle à effets aléatoires pour calculer l’incidence de psychose avec évaluations standardisées de la qualité des études
  • Hiérarchisation des preuves selon le cadre OCEBM et utilisation d’outils d’évaluation spécifiques (AMSTAR-2, SANRA, ROB 2, ROBINS-I)
Résultats principaux :
  • Incidence très faible de psychose induite par les psychédéliques dans la population générale (0,002%) et les populations indigènes utilisant régulièrement ces substances
  • Risque plus élevé chez les personnes atteintes de schizophrénie (3,8%) mais basé sur des études anciennes de faible qualité
  • Taux de transition de 13,1% vers la schizophrénie chez ceux ayant développé une psychose induite par les psychédéliques
  • Les réactions psychotiques se produisent principalement avec des substances illicites ou dans des contextes non supervisés
  • La plupart des études récentes de haute qualité excluaient les patients à risque de psychose, limitant l’applicabilité des résultats
  • Différences phénoménologiques : les psychédéliques induisent principalement des hallucinations visuelles versus auditives dans la schizophrénie
Implications cliniques :

La schizophrénie pourrait ne pas constituer un critère d’exclusion absolu pour les essais cliniques explorant la sécurité et l’efficacité des psychédéliques dans la dépression résistante et les symptômes négatifs.

Les patients atteints de schizophrénie chronique et stable, particulièrement ceux présentant des symptômes dépressifs ou négatifs prédominants sous traitement antipsychotique continu, pourraient être éligibles pour une thérapie assistée par psychédéliques dans des conditions strictement contrôlées.

Une approche conservative reste recommandée jusqu’à ce que des données de meilleure qualité soient disponibles, avec des études de tolérabilité à doses croissantes déjà en cours.

La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.

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