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Psychédélique(s) étudié(s) : 2C-B, DMT, Kétamine, LSD, MDMA, Mescaline, Psilocybine
Publiée le 18 août 2025
Type : Etude par questionnaire
Auteurs : David S. Mathai, Jill O. Robinson, Kevin Wagner, Logan Neitzke-Spruill, Dayan Berrones, Jacey L. Anderberg, Renee M. Frederick, Vanessa Zavala Cruz, Josselyn S. Muñoz, Latin American Trans-Ancestry INitiative for OCD genomics (LATINO), Brazilian Obsessive-Compulsive Spectrum Disorder Working Group (GTTOC), Carolyn I. Rodriguez, Lynnette A. Averill, James J. Crowley, Eric A. Storch, Amy L. McGuire
Résumé :

Cette étude examine l’usage de psychédéliques en conditions réelles chez des adultes d’ascendance hispanique/latino-américaine (H/L) souffrant de trouble obsessionnel-compulsif (TOC), une population jusqu’ici peu étudiée dans la recherche sur les psychédéliques. À partir des données auto-rapportées de 2 639 participants de l’étude LATINO, les résultats montrent que 9% d’entre eux ont eu recours à des psychédéliques pour traiter leur TOC.

La psilocybine, le LSD et la MDMA étaient les substances les plus fréquemment utilisées. Par rapport aux non-utilisateurs, les utilisateurs de psychédéliques étaient plus souvent des hommes et présentaient davantage de comorbidités psychiatriques. Les effets perçus sur les symptômes du TOC variaient considérablement selon la substance, les psychédéliques sérotoninergiques “classiques” étant généralement jugés plus favorables. L’étude met en évidence que cette population explore déjà ces substances et souligne le besoin urgent de plus de recherche et de stratégies de réduction des risques.

Objectif :

Caractériser l’usage en conditions réelles de psychédéliques chez des adultes d’ascendance hispanique/latino-américaine atteints de TOC, identifier les différences démographiques et cliniques entre les utilisateurs et les non-utilisateurs, et explorer les facteurs pouvant prédire l’effet perçu de cet usage sur les symptômes du TOC.

Méthodologie :
  • Type d’étude : Analyse secondaire des données d’une enquête menée dans le cadre de la grande étude génomique LATINO.
  • Population : Un sous-échantillon de 2 639 adultes d’ascendance H/L atteints de TOC, recrutés dans 11 pays des Amériques.
  • Collecte des données : Les participants ont rempli des questionnaires en ligne auto-rapportés sur leur usage de substances psychédéliques (type, fréquence) et l’effet perçu de celles-ci sur leurs symptômes de TOC, sur une échelle de “nettement pire” à “nettement mieux”.
  • Analyse : Des statistiques descriptives et des analyses de régression ont été utilisées pour examiner la prévalence, les caractéristiques des utilisateurs et les effets perçus.
Résultats principaux :
  • Prévalence : 9% des participants ont déclaré avoir utilisé des psychédéliques ou des substances apparentées dans le but de traiter leur TOC. Les plus utilisés étaient la psilocybine (3%), le LSD (2,1%) et la MDMA (1,5%).
  • Profil des utilisateurs : Les utilisateurs de psychédéliques, comparés aux non-utilisateurs, étaient plus susceptibles d’être des hommes, d’avoir reçu une psychothérapie autre que l’ERP (thérapie d’exposition avec prévention de la réponse), et d’avoir au moins un autre diagnostic psychiatrique en plus du TOC.
  • Effets perçus : Les résultats étaient très hétérogènes. Les psychédéliques “classiques” (psilocybine, LSD, DMT, mescaline) étaient associés aux effets perçus les plus positifs. La MDMA et le THC étaient quant à eux liés aux taux les plus élevés de détérioration rapportée des symptômes.
  • Imprévisibilité : Aucun facteur démographique ou clinique n’a permis de prédire de manière fiable si l’usage d’un psychédélique serait perçu comme bénéfique ou néfaste pour les symptômes du TOC.
Implications cliniques :

Cette étude montre qu’une part non négligeable de la population hispanique/latino-américaine atteinte de TOC a recours à l’auto-médication avec des psychédéliques, souvent en dehors de tout cadre médical.

L’extrême variabilité des résultats perçus, allant d’une amélioration notable à une aggravation des symptômes, souligne les risques importants associés à un usage non supervisé de ces substances, particulièrement pour des personnes souffrant de TOC.

Les cliniciens doivent être conscients de cette réalité et être en mesure d’en discuter avec leurs patients dans une perspective de réduction des risques. Un besoin urgent de recherche clinique contrôlée est nécessaire pour évaluer la sécurité et l’efficacité des psychédéliques pour le TOC, en veillant à inclure cette population sous-représentée.

La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.

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