Après des années de restrictions dues aux inquiétudes concernant leurs effets potentiellement nocifs, la recherche sur les psychédéliques est entrée dans une nouvelle ère. Une attention croissante est portée à leur immense potentiel thérapeutique, en particulier pour les troubles psychiatriques. Des études précliniques et cliniques ont constamment démontré que les traitements psychédéliques produisent des effets thérapeutiques en quelques heures suivant l’administration, ces effets persistant bien au-delà de leur élimination par l’organisme, suggérant l’implication de mécanismes liés à la neuroplasticité.
Cette revue explore ces mécanismes présumés, de l’activation des récepteurs aux changements neuronaux et comportementaux. Parmi les psychédéliques les plus étudiés, les psychédéliques sérotonergiques et la kétamine semblent partager des mécanismes cellulaires communs. Ils recrutent tous deux les neurones glutamatergiques pour stimuler la signalisation BDNF-trKB, qui favorise la synaptogenèse via la voie mTOR. Ces changements pourraient expliquer leur efficacité dans des maladies telles que la dépression, l’anxiété, le TSPT et l’addiction.
D’autre part, l’ibogaïne exerce ses effets principalement par des mécanismes médiés par le GDF, ce qui pourrait sous-tendre son effet bénéfique dans l’addiction. Enfin, la MDMA, un agent thérapeutique pour le TSPT, présente un paradoxe : bien qu’elle influence la synaptogenèse via des effets sur le BDNF dépendant du 5-HT2A, elle semble avoir des effets délétères sur la signalisation neurotrophique dans l’hippocampe, impactant différemment la plasticité.
Bien que la modulation du système neurotrophique par les psychédéliques contribue clairement à la réduction des symptômes dépressifs, son rôle dans le TSPT et l’addiction reste moins bien compris.
Cette revue explore les mécanismes neuroplastiques présumés des psychédéliques, de l’activation des récepteurs aux changements neuronaux et comportementaux.
L’objectif principal est d’examiner ces mécanismes, en particulier l’implication des facteurs neurotrophiques, et d’analyser comment leur modulation par les psychédéliques pourrait contribuer aux effets thérapeutiques observés dans trois conditions psychiatriques : la dépression, le TSPT et l’addiction.
- Il s’agit d’une revue de la littérature.
- L’étude examine et synthétise les études précliniques et cliniques existantes sur les mécanismes neuroplastiques des psychédéliques.
- Elle analyse comment différentes classes de substances (kétamine, psychédéliques sérotonergiques, ibogaïne, MDMA) modulent les systèmes de facteurs neurotrophiques (comme le BDNF et le GDNF) et les voies de signalisation intracellulaires (ex: mTOR).
- La kétamine et les psychédéliques sérotonergiques (LSD, psilocybine, DMT) partagent des mécanismes cellulaires communs en aval, bien que leurs cibles moléculaires primaires soient distinctes (NMDA vs 5-HT2A).
- Ces deux classes convergent en recrutant les neurones glutamatergiques pour stimuler la signalisation BDNF-TrkB, ce qui favorise la synaptogenèse (croissance de nouvelles connexions neuronales) via l’activation de la voie mTOR.
- L’ibogaïne, connue pour ses propriétés anti-addictives, agit différemment, principalement en augmentant le GDNF (facteur neurotrophique dérivé des cellules gliales) dans l’aire tegmentale ventrale (ATV).
- La MDMA présente un profil “paradoxal” : elle favorise la plasticité (potentiellement via le BDNF) dans le cortex préfrontal (PFC), mais semble avoir des effets délétères sur la signalisation neurotrophique dans l’hippocampe.
- Les auteurs suggèrent que les différentes classes de psychédéliques façonnent la plasticité de manière distincte, s’alignant sur leurs applications thérapeutiques (ex: la MDMA renforce les circuits préfrontaux tout en diminuant la plasticité de l’hippocampe, ce qui pourrait être adapté au traitement du TSPT).
- Des études précliniques montrent que les psychédéliques favorisent la neuroplasticité structurelle et fonctionnelle (neuritogenèse, densité des épines dendritiques).
La modulation du système neurotrophique par les psychédéliques contribue clairement à la réduction des symptômes dépressifs. Cependant, son rôle exact dans le traitement du TSPT et de l’addiction nécessite davantage de recherches.
Une meilleure compréhension des voies en aval activées par les neurotrophines pourrait aider à affiner les approches thérapeutiques et à améliorer les résultats pour les patients.
Il est crucial de clarifier la relation entre les effets subjectifs aigus (hallucinogènes) et les bénéfices thérapeutiques à long terme, notamment pour savoir si les bénéfices peuvent être obtenus sans les propriétés hallucinogènes.
La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.