Cette revue systématique et méta-analyse étudie comment le fonctionnement cognitif est affecté par les psychédéliques classiques et la MDMA pendant leurs effets aigus et la période subaiguë (“afterglow”). Les analyses quantitatives suggèrent que la performance cognitive aiguë est affectée différemment : les psychédéliques altèrent l’attention et les fonctions exécutives, tandis que la MDMA affecte principalement la mémoire, laissant les fonctions exécutives et l’attention intactes.
Les analyses qualitatives révèlent que les fonctions exécutives et la créativité peuvent être augmentées pendant une fenêtre d’au moins 24 heures après la dissipation des effets aigus des psychédéliques, alors qu’aucun résultat similaire n’est observé pour la MDMA.
L’étude vise à déterminer comment le fonctionnement cognitif est affecté par les psychédéliques et la MDMA durant la phase des effets aigus de la drogue et la fenêtre subaiguë (“afterglow”).
- Type d’étude : Il s’agit d’une revue systématique et d’une méta-analyse à trois niveaux, suivant les directives PRISMA.
- Sources de données : Les recherches ont été effectuées sur PubMed, Web of Science, Embase, et les registres d’essais cliniques (ClinicalTrials.gov, EudraCT) jusqu’au 10 juillet 2023.
- Sélection des études : Sur 15 224 enregistrements identifiés, 122 ont été inclus dans la synthèse qualitative et 31 dans la synthèse quantitative (méta-analyse).
- Analyse : La méta-analyse a été réalisée sur la différence moyenne standardisée, en intégrant l’hétérogénéité intra et inter-études. Des analyses séparées ont été menées pour comparer les psychédéliques et la MDMA sur différents domaines cognitifs.
- Évaluation de la qualité : La qualité des études et le risque de biais ont été évalués à l’aide des outils Cochrane RoB et NHLBI. Un risque de biais élevé a été constaté pour la majorité des études, principalement en raison des difficultés de mise en aveugle des substances psychoactives.
- Psychédéliques (Effets aigus) : La méta-analyse montre une altération significative des fonctions exécutives et de l’attention. La mémoire n’est pas significativement altérée.
- MDMA (Effets aigus) : La méta-analyse révèle une altération significative de la mémoire. Les fonctions exécutives et l’attention ne sont pas affectées de manière significative.
- Comparaison : Une différence significative est observée entre les deux classes de substances pour les fonctions exécutives, qui sont altérées par les psychédéliques mais pas par la MDMA.
- Effets subaigus (qualitatifs) : Pour les psychédéliques, les données qualitatives suggèrent une amélioration potentielle des fonctions exécutives et de la créativité dans les 24 heures suivant la prise. Aucun effet de ce type n’est rapporté pour la MDMA.
- Microdosage : L’analyse quantitative de trois études sur le microdosage de psychédéliques ne montre aucun effet significatif sur la créativité.
Les résultats peuvent aider à formuler des recommandations de réduction des risques pour l’usage récréatif. Par exemple, l’altération de l’attention sous psychédéliques renforce la nécessité d’un cadre sécurisé.
Pour les applications thérapeutiques, les approches doivent être différenciées. Avec les psychédéliques, les interventions cognitives pourraient être moins efficaces pendant la phase aiguë mais plus prometteuses durant la période “afterglow”. Pour la MDMA, l’altération de la mémoire pourrait être bénéfique dans les thérapies axées sur la reconsolidation des souvenirs traumatiques, comme pour le TSPT.
La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.