Les psychédéliques suscitent une attention croissante pour leur potentiel thérapeutique. Le claustrum (CLA), une zone cérébrale possédant une population dense de récepteurs 5-HT2R activés par les psychédéliques, est suspecté de jouer un rôle central. On suppose que les psychédéliques induisent une neuroplasticité durable, mais leurs effets sur la plasticité synaptique dans les zones riches en récepteurs sérotoninergiques restent inexplorés.
En appliquant des stimuli présynaptiques couplés à des potentiels d’action postsynaptiques (PA) à une sous-population de neurones du CLA se projetant sur le cortex cingulaire antérieur (ACC) chez des rats mâles, les chercheurs ont découvert que le psychédélique DOI (2,5-diméthoxy-4-iodoamphétamine) inverse la polarité de la plasticité synaptique : il la fait passer d’une dépression à long terme (LTD) à une potentialisation à long terme (LTP).
Ces résultats soutiennent l’idée que les psychédéliques induisent une plasticité synaptique rapide et durable, et renforcent l’hypothèse selon laquelle les circuits claustro-corticaux sont très sensibles à l’action des psychédéliques.
Évaluer la plasticité à long terme des potentiels excitateurs post-synaptiques (EPSP) dans les neurones reliant le claustrum au cortex cingulaire antérieur (neurones CLA-ACC), avec et sans la présence du psychédélique DOI.
- L’étude a été menée sur des neurones de rats mâles.
- Les neurones CLA-ACC ont été identifiés par marquage rétrograde (AAV-hSyn-EGFP) injecté dans l’ACC.
- Des enregistrements électrophysiologiques (patch-clamp) ont été effectués sur des tranches coronales de cerveau contenant le claustrum.
- Un protocole de stimulation dit “pré-post” (un EPSP présynaptique suivi 10 ms après par un potentiel d’action postsynaptique) a été utilisé pour induire la plasticité.
- Ce protocole a été testé dans des conditions de contrôle (aCSF) puis pendant l’application du DOI (10 µM).
- Les propriétés électrophysiologiques intrinsèques des neurones (dynamique des potentiels d’action) ont également été caractérisées.
- Dans les conditions de contrôle (sans DOI), le protocole de stimulation pré-post a induit une dépression à long terme (LTD) “anti-hebbienne”, un résultat contraire à ce qui est généralement observé dans d’autres régions du cerveau.
- En présence du psychédélique DOI, la polarité de la plasticité s’est inversée : le même protocole de stimulation a induit une potentialisation à long terme (LTP) robuste.
- Cet effet de plasticité (LTD ou LTP) s’est avéré spécifique aux synapses activées par la stimulation, car les potentiels spontanés (sEPSP) n’ont pas été affectés.
- Le DOI a également modifié les propriétés intrinsèques des neurones, notamment en augmentant la demi-largeur et le temps de montée du potentiel d’action, et en diminuant sa pente de déclin, ce qui suggère une implication des canaux potassiques.
Ces résultats fournissent une base cellulaire possible pour expliquer l’action thérapeutique à long terme des psychédéliques.
Ils soutiennent l’idée que les psychédéliques induisent une plasticité synaptique rapide et durable qui pourrait contrecarrer la plasticité délétère souvent associée aux maladies psychiatriques.
Enfin, l’étude renforce l’hypothèse selon laquelle les circuits claustro-corticaux (reliant le claustrum au cortex) sont très sensibles à l’action des psychédéliques.
La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.