Cette méta-analyse examine l’effet des psychédéliques classiques sur l’empathie cognitive et émotionnelle, mesurée à l’aide du test d’empathie à facettes multiples (MET). L’empathie, qui est la capacité de comprendre et de partager les sentiments d’autrui, constitue un élément essentiel de l’interaction sociale. Plusieurs études ont évalué les effets de psychédéliques tels que le LSD, la psilocybine et l’ayahuasca sur l’empathie, mais leur effet global n’avait pas encore été étudié.
Cette méta-analyse a examiné les données d’études publiées jusqu’en novembre 2023 dans le but d’évaluer de manière générale les effets de divers psychédéliques sur les capacités empathiques. Les résultats suggèrent que les psychédéliques classiques améliorent de manière significative l’empathie émotionnelle explicite et implicite, sans affecter les mesures de l’empathie cognitive. Ces résultats soulignent la nécessité de continuer à explorer le potentiel thérapeutique des psychédéliques classiques.
L’objectif de cette méta-analyse était de synthétiser les données de la littérature scientifique pour examiner l’effet global de divers psychédéliques classiques (LSD, psilocybine, ayahuasca) sur les différentes dimensions de l’empathie, à savoir l’empathie cognitive, l’empathie émotionnelle explicite et l’empathie émotionnelle implicite, en se concentrant exclusivement sur les études utilisant le test d’empathie à facettes multiples (MET).
- Type d’étude : Méta-analyse réalisée en suivant les directives PRISMA pour les revues systématiques.
- Sources de données : Une recherche a été menée dans les bases de données PubMed (Medline), PsycINFO et Scopus pour les articles pertinents publiés jusqu’en novembre 2023.
- Critères d’inclusion : Seuls les articles originaux, évalués par des pairs, en anglais, portant sur des participants humains en bonne santé, incluant une intervention avec une dose unique (ou plus) de LSD, d’ayahuasca ou de psilocybine, et utilisant le test MET ont été inclus.
- Extraction des données : Les variables enregistrées comprenaient les informations générales des études (auteurs, année, nombre de sujets), les données démographiques, le type et le dosage de la substance. Les moyennes et les écarts-types des résultats du test MET ont été extraits pour calculer la taille de l’effet (Hedges’ g).
- Analyses statistiques : Les analyses ont été menées à l’aide des logiciels RStudio et Comprehensive Meta-Analysis. L’hétérogénéité entre les études a été évaluée à l’aide de la statistique Q et de l’indice I², et le biais de publication a été testé à l’aide du test de régression d’Egger.
- Empathie cognitive : Les psychédéliques classiques n’ont pas produit d’effet statistiquement significatif sur les mesures de l’empathie cognitive, que ce soit pour les stimuli positifs ou négatifs.
- Empathie émotionnelle explicite : Une augmentation significative de l’empathie émotionnelle explicite a été observée sous l’effet des psychédéliques par rapport au placebo ou aux mesures de base. Cet effet était présent pour les stimuli positifs comme négatifs.
- Empathie émotionnelle implicite : Les psychédéliques ont été associés à une augmentation significative de l’empathie émotionnelle implicite. L’effet a été observé de manière robuste pour les stimuli positifs et négatifs.
- Conclusion générale : Les résultats indiquent que les psychédéliques classiques améliorent les composantes émotionnelles de l’empathie (explicites et implicites) sans altérer les composantes cognitives.
Les résultats de cette étude ouvrent de nouvelles perspectives pour des applications thérapeutiques. L’empathie étant un élément crucial en psychothérapie, son amélioration pourrait renforcer le lien entre le thérapeute et le patient, et ainsi améliorer les résultats du traitement.
Pour les troubles caractérisés par des déficits d’empathie, tels que certains troubles de la personnalité, les psychédéliques pourraient aider à développer de meilleures compétences sociales et des liens émotionnels. Des études antérieures avaient d’ailleurs suggéré l’utilisation de ces substances pour traiter des individus présentant des troubles de la personnalité antisociale. Il est important de noter que toutes les études analysées ont été menées sur des participants sains ; des recherches sur des populations cliniques sont donc nécessaires pour confirmer ce potentiel thérapeutique.
La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.