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Psychédélique(s) étudié(s) : LSD, Mescaline, Peyote, Psilocybine
Publiée le 8 décembre 2025
Type : Etude transversale
Auteurs : Amrit Baral, Yue Pan, WayWay M. Hlaing, Albert Garcia-Romeu, Paulo S. Pinheiro, Denise C. Vidot
Résumé :

Le cancer de la prostate est la deuxième cause de décès liés au cancer chez les hommes aux États-Unis. Bien que le cannabis et les substances psychédéliques classiques suscitent de l’intérêt pour la gestion des symptômes en oncologie, leurs associations avec le cancer de la prostate demeurent inexplorées. Cette étude évalue les associations entre la consommation de substances psychédéliques classiques et de cannabis au cours de la vie et les diagnostics de cancer de la prostate chez les adultes américains plus âgés, en utilisant les données de l’Enquête nationale sur l’usage de drogues et la santé (NSDUH) de 2015-2019.

L’étude analyse un échantillon national représentatif de 19 460 hommes âgés de 50 ans et plus. Les participants sont classés en quatre groupes : consommateurs de cannabis uniquement, consommateurs de psychédéliques classiques uniquement, co-consommateurs et non-consommateurs. Le principal critère de jugement est le diagnostic de cancer de la prostate autodéclaré et confirmé par un médecin.

Les résultats indiquent une association nouvelle entre l’usage de substances psychédéliques classiques et le cancer de la prostate chez les adultes plus âgés. L’étude conclut sur la nécessité de recherches futures pour explorer les raisons de cette consommation, les mécanismes biologiques potentiels et d’envisager des études longitudinales pour clarifier la causalité.

Objectif :

L’objectif principal de cette étude est d’évaluer les associations indépendantes et combinées entre la consommation de substances psychédéliques classiques et de cannabis au cours de la vie et le diagnostic de cancer de la prostate chez les hommes américains âgés de 50 ans et plus. L’étude vise à combler une lacune dans la recherche, car les associations potentielles de ces substances avec le cancer de la prostate restent largement inexplorées malgré leur prévalence croissante et leurs applications thérapeutiques émergentes.

Méthodologie :
  • Source des données : L’étude utilise les données de l’Enquête nationale sur l’usage de drogues et la santé (NSDUH) pour les années 2015 à 2019.
  • Participants : L’échantillon d’analyse comprend 19 460 participants de sexe masculin âgés de 50 ans et plus (pondéré à N=50,842,517), représentatif au niveau national.
  • Exposition : Les participants sont catégorisés en quatre groupes mutuellement exclusifs basés sur leur consommation au cours de la vie : consommateurs de cannabis uniquement, consommateurs de psychédéliques classiques uniquement (LSD, peyotl, mescaline, psilocybine), co-consommateurs des deux, et non-consommateurs.
  • Critère de jugement : Le critère principal est le diagnostic de cancer de la prostate autodéclaré, posé par un médecin.
  • Analyse statistique : Des modèles de régression logistique multivariée sont utilisés pour estimer les rapports de cotes ajustés (AOR) pour l’association entre l’usage des substances et le diagnostic de cancer de la prostate. Les analyses sont ajustées pour les covariables sociodémographiques, comportementales et cliniques, et sont également stratifiées par groupe d’âge (50-64 ans et ≥65 ans).
Résultats principaux :
  • Prévalence : Parmi les participants, 3,9 % déclarent un diagnostic de cancer de la prostate.
  • Association principale : La consommation exclusive de substances psychédéliques classiques est associée à des probabilités significativement plus élevées de diagnostic de cancer de la prostate par rapport aux non-consommateurs (AOR : 2,62 ; IC 95% : 1,31-5,22).
  • Analyse par âge : Chez les personnes âgées de 65 ans et plus, la consommation exclusive de substances psychédéliques classiques est également associée à des probabilités plus élevées de cancer de la prostate (AOR : 3,60 ; IC 95% : 1,71-7,55) par rapport aux non-consommateurs.
  • Comparaison des groupes : Les consommateurs exclusifs de substances psychédéliques classiques présentent des probabilités plus élevées de cancer de la prostate par rapport aux co-consommateurs (AOR : 4,58 ; IC 95% : 1,89-11,1).
  • Autres groupes : Aucune association significative n’est trouvée pour la consommation de cannabis uniquement ou la co-consommation, par rapport au groupe des non-consommateurs.
Implications cliniques :

Les résultats de cette étude suggèrent un lien potentiel entre la consommation exclusive de substances psychédéliques classiques et un risque accru de diagnostic de cancer de la prostate chez les hommes de plus de 50 ans. Bien que la conception transversale de l’étude ne permette pas d’établir une causalité, ces découvertes préliminaires peuvent inciter les cliniciens à inclure l’historique de consommation de substances, y compris les psychédéliques, lors des évaluations de routine et des discussions sur le dépistage du cancer de la prostate chez les patients masculins vieillissants.

Des recherches futures sont nécessaires pour confirmer ces associations. Il est recommandé de mener des études longitudinales pour clarifier la relation temporelle, d’explorer les mécanismes biologiques sous-jacents (comme les interactions avec les systèmes sérotoninergiques) et d’examiner les effets interactifs potentiels entre les cannabinoïdes et les psychédéliques. En attendant des preuves plus solides, ces résultats doivent être interprétés avec prudence et considérés comme générateurs d’hypothèses.

La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.

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