Cette étude qualitative explore les témoignages en ligne de personnes souffrant de migraines ou de céphalées en grappe résistantes aux traitements conventionnels. À travers des forums (Shroomery, Bluelight, Clusterbusters), les auteurs identifient six grands thèmes liés à l’autotraitement avec des substances psychoactives. Les utilisateurs rapportent un soulagement significatif, voire une rémission, grâce à des substances comme la psilocybine, le LSD, le DMT ou le cannabis, souvent utilisées selon des régimes précis (« microdoses », « busting »). Bien que la plupart cherchent à éviter les effets psychotropes, ces substances sont vues comme un dernier espoir. Les risques sont reconnus, mais peu d’effets indésirables graves sont rapportés. La souffrance extrême pousse souvent ces personnes à expérimenter, dans un contexte d’entraide communautaire.
Comprendre pourquoi et comment des personnes atteintes de migraines ou de céphalées en grappe utilisent des traitements alternatifs non établis, en particulier des substances psychoactives.
Analyse thématique qualitative de 32 fils de discussion sur trois forums spécialisés. Les données ont été codées manuellement (411 éléments codés), regroupées en 63 catégories, puis en 6 grands thèmes. Les échanges analysés datent de l’année précédant l’étude.
- Psilocybine et LSD sont les substances les plus souvent rapportées comme efficaces, parfois dès une seule prise.
- Microdosage, méthode « busting », et doses ponctuelles sont les trois régimes principaux.
- Le cannabis a des effets plus variables, parfois aggravants.
- La communauté en ligne joue un rôle de soutien émotionnel et de transmission de connaissances.
- Peu d’effets secondaires graves observés, mais comportements à risque parfois notés (achat sur darknet, NPS).
- La motivation première est souvent la désespérance face à l’inefficacité des traitements classiques.
Les témoignages indiquent un besoin urgent d’exploration clinique sérieuse des psychédéliques dans le traitement des douleurs chroniques résistantes. La reconnaissance du vécu des patients, et la prise en compte des pratiques communautaires d’entraide, pourraient orienter des approches thérapeutiques plus efficaces et humaines.
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