Les protocoles de recherche actuels exigent souvent que les patients interrompent leur traitement antidépresseur avant de recevoir une dose de psychédélique, par crainte du syndrome sérotoninergique et d’une potentielle réduction de l’efficacité. Cependant, cet arrêt représente un fardeau important pour les patients, pouvant aggraver leur état dépressif.
Cette revue de la portée synthétise la littérature existante sur l’utilisation simultanée d’antidépresseurs et de psychédéliques classiques. Sur les 18 études incluses, les résultats indiquent que cette combinaison est généralement sûre et tolérable, sans risque accru de syndrome sérotoninergique, notamment pour la psilocybine. Des améliorations significatives des symptômes de la dépression ont été observées. Bien qu’une possible atténuation des effets subjectifs aigus soit rapportée dans certaines études, ce n’est pas un constat systématique.
Synthétiser la littérature existante sur l’usage concomitant d’antidépresseurs conventionnels et de psychédéliques classiques chez l’humain, afin d’évaluer la sécurité, la tolérabilité, l’efficacité thérapeutique et l’impact sur les effets subjectifs de cette combinaison.
- Type d’étude : Revue de la portée (scoping review) menée selon les lignes directrices PRISMA-ScR.
- Sources de données : Une recherche systématique a été effectuée dans les bases de données MEDLINE, Embase et Scopus, de leur origine jusqu’au 3 mars 2025.
- Critères d’inclusion : 18 études (essais cliniques, études observationnelles, rapports de cas, études qualitatives) portant sur des participants humains et évaluant l’administration conjointe d’antidépresseurs et de psychédéliques classiques ont été incluses.
- Analyse : Les données relatives à la sécurité, l’efficacité et aux effets subjectifs ont été extraites et cartographiées de manière systématique.
- Sécurité : L’usage concomitant d’antidépresseurs et de psychédéliques est généralement rapporté comme étant sûr et bien toléré. Il n’existe pas de preuve solide d’un risque accru de syndrome sérotoninergique, en particulier lors de la combinaison d’ISRS et de psilocybine.
- Efficacité thérapeutique : Plusieurs études montrent des améliorations significatives des symptômes de la dépression et d’autres troubles, même lorsque les antidépresseurs sont poursuivis pendant le traitement psychédélique. L’efficacité ne semble pas être compromise.
- Effets subjectifs : Les résultats sont contradictoires. Certaines données, notamment issues d’enquêtes et de rapports de cas plus anciens, suggèrent une atténuation des effets psychédéliques aigus. Cependant, des essais cliniques plus récents et contrôlés ne confirment pas toujours cette diminution, certaines études ne montrant aucune différence significative.
La pratique courante consistant à exiger l’arrêt des antidépresseurs avant un traitement psychédélique pourrait être une précaution inutile, voire préjudiciable. Le maintien du traitement antidépresseur éviterait les risques de syndrome de sevrage ou de rechute dépressive pour les patients.
Permettre l’usage concomitant pourrait considérablement élargir l’accès aux thérapies psychédéliques pour les nombreux patients déjà sous antidépresseurs.
Même si les effets subjectifs sont parfois atténués, les bénéfices thérapeutiques semblent préservés, ce qui suggère que l’intensité de l’expérience psychédélique n’est peut-être pas le seul moteur de l’efficacité. Des essais cliniques randomisés et contrôlés sont nécessaires pour clarifier ces interactions.
La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.