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Psychédélique(s) étudié(s) : LSD, Psilocybine
Publiée le 4 novembre 2025
Type : Revue
Auteurs : A. Benjamin Srivastava et Mark S. Gold
Résumé :

Les deux dernières décennies ont vu la réémergence de la recherche sur le potentiel thérapeutique des drogues psychédéliques pour les maladies neuropsychiatriques. Le trouble de l’usage d’alcool (TUA) est particulièrement pertinent en raison de ses implications en santé publique et de l’efficacité limitée des traitements actuels.

Bien que les nouvelles recherches suggèrent des bénéfices considérables des psychédéliques pour le TUA, plusieurs aspects fondamentaux limitent les conclusions. Ces limites incluent des problèmes généraux (levée d’aveugle fonctionnelle, définition de la “psychothérapie assistée par psychédélique”) et des problèmes spécifiques au TUA (nature de l’expérience mystique et son lien avec “l’expérience spirituelle” des Alcooliques Anonymes (AA)).

De plus, les études actuelles en neuro-imagerie sur les mécanismes sont limitées par leur conception. Cette revue détaille ces limites en reliant les aspects historiques, conceptuels et mécanistes, et propose des suggestions pour de futures études afin de clarifier le rôle des psychédéliques dans le traitement du TUA.

Objectif :

L’objectif de cette revue est de décrire en détail les limitations conceptuelles, historiques et mécanistes de la recherche actuelle sur les psychédéliques dans le traitement du trouble de l’usage d’alcool (TUA).

Elle vise également à offrir des suggestions pour de futures études afin de mieux spécifier le rôle et l’utilité des drogues psychédéliques dans le traitement du TUA.

Méthodologie :
  • Cette étude est une revue de la littérature.
  • Les auteurs ont recherché des articles pertinents dans PubMed et MEDLINE en utilisant les termes MeSH “Alcoholism”, “Hallucinogens”, “Alcoholics Anonymous”, et “Magnetic Resonance Imaging”.
  • La recherche a été complétée par des vérifications manuelles des références d’articles clés, de revues et de livres.
  • La préférence a été donnée aux études impliquant des participants humains et des données de neuro-imagerie pertinentes pour le TUA et les interventions assistées par psychédéliques.
Résultats principaux :
  • La recherche actuelle sur les psychédéliques pour le TUA souffre de limites fondamentales, notamment la levée d’aveugle fonctionnelle (où 93-97% des participants et thérapeutes devinent correctement le traitement).
  • La définition et la reproductibilité de la “psychothérapie assistée par psychédélique” posent problème.
  • Un écueil majeur est la négligence des cadres des Alcooliques Anonymes (AA) et de la Facilitation en Douze Étapes (TSF) dans les conceptions expérimentales actuelles, malgré les liens historiques étroits.
  • Les études n’utilisent pas les mesures appropriées pour évaluer l’expérience spirituelle/mystique, historiquement liée au rétablissement dans les AA.
  • Il manque des comparaisons directes avec les agents pharmacothérapeutiques efficaces existants pour le TUA (comme la naltrexone ou le disulfiram) dans des essais ouverts, qui seraient plus appropriés que les essais en aveugle.
  • Les études de neuro-imagerie actuelles (souvent avec des échantillons trop petits) n’explorent pas directement les processus de contrôle cognitif (par exemple, dans le cortex préfrontal dorsolatéral) qui pourraient être impliqués dans l’effet thérapeutique.
Implications cliniques :

Les auteurs soutiennent que les limites actuelles empêchent d’interpréter correctement l’efficacité des psychédéliques pour le TUA.

Pour améliorer la fiabilité, les futurs essais devraient utiliser des critères d’évaluation objectifs (ex: abstinence, réduction durable des jours de consommation excessive, engagement dans les AA) et comparer les psychédéliques à des traitements existants (ex: naltrexone, disulfiram) dans des essais ouverts.

Il est crucial d’intégrer les cadres AA/TSF et d’utiliser des mesures validées de la spiritualité (comme l’échelle RBB) pour tester si les psychédéliques facilitent ce mécanisme.

Les études de neuro-imagerie doivent utiliser des tâches ciblant spécifiquement le contrôle cognitif (ex: tâches de réévaluation basées sur les AA) pour identifier les circuits neuronaux médiateurs (ex: cortex préfrontal dorsolatéral, insula antérieure).

La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.

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