Cet article de type “Perspective” présente le protocole de traitement à la psilocybine De La Haye (DPTP), développé et mis en œuvre en Jamaïque où le statut légal de la psilocybine permet une pratique clinique réglementée. Le protocole combine la psychothérapie assistée par psychédéliques (PAP) avec la psychothérapie brève psychohistoriographique, un modèle caribéen d’analyse.
L’approche décrite intègre une phase ambulatoire de microdosage associée à une cartographie de l’histoire de vie du patient (psychohistoriogramme), suivie d’une expérience à forte dose supervisée. L’objectif est d’utiliser l’ouverture accrue induite par la psilocybine pour explorer les événements marquants de la vie et traiter des conditions telles que la dépression résistante, le stress post-traumatique ou la détresse existentielle.
L’objectif est de décrire le protocole clinique DPTP et d’illustrer comment la psychohistoriographie permet de préparer le patient (la “cible”) à l’expérience psychédélique thérapeutique, tout en soulignant les opportunités offertes par le cadre légal jamaïcain pour la recherche et la pratique clinique.
Il s’agit d’une présentation détaillée d’un protocole clinique utilisé en pratique privée, structuré sur 9 semaines :
- Semaines 1 à 8 (Phase préparatoire) : Prise de microdoses de champignons Psilocybe cubensis séchés et broyés (capsules de 100 mg puis 200 mg) tous les 3 jours en ambulatoire.
- Psychothérapie : Durant cette phase, le patient complète un “psychohistoriogramme”, une matrice cartographiant les événements de vie (familiaux, culturels, émotionnels, etc.) pour identifier les traumatismes ou événements significatifs.
- Semaine 9 (Phase expérientielle) : Administration supervisée en cabinet d’une dose thérapeutique/mystique (3 g ou 6 g de champignons séchés).
- Intégration : Une session a lieu le lendemain de la dose élevée pour intégrer l’expérience en revisitant le psychohistoriogramme.
- Plus de 40 patients ont été traités selon ce protocole pour des troubles incluant la dépression majeure, le stress post-traumatique et les troubles liés à l’usage de substances.
- Les patients rapportent une satisfaction concernant l’accès à ce traitement dans un cadre privé, légal et médicalisé, préférant souvent cette approche individuelle aux retraites de groupe.
- La phase de microdosage de 8 semaines permet, chez certains patients résistants au traitement, une réduction progressive des antidépresseurs classiques.
- Le travail sur le psychohistoriogramme fournit une “cible” thérapeutique précise basée sur les souvenirs personnels, facilitant le processus de transformation comportementale lors de la session à forte dose.
Ce modèle suggère que la combinaison de microdoses préparatoires et d’une psychothérapie structurée culturellement adaptée (psychohistoriographie) peut optimiser l’efficacité des sessions à forte dose de psilocybine.
De plus, l’article met en avant le potentiel de la Jamaïque pour développer une industrie psychédélique réglementée et contribuer à la recherche clinique rigoureuse, grâce à la disponibilité légale des produits contenant de la psilocybine.
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