La psilocybine est un traitement candidat pour les troubles de l’humeur du péripartum en raison de sa capacité à augmenter le lien social. Cependant, sa sécurité et son efficacité dans ce contexte n’ont pas été étudiées.
Cette étude a utilisé un modèle de stress social chez des souris pour examiner les effets de la psilocybine sur les mères en période post-partum et sur leur progéniture. Le stress social a provoqué un retrait maternel et des comportements liés au stress, qu’une dose de psilocybine n’a pas réussi à améliorer. De plus, les mères traitées à la psilocybine sont devenues plus anxieuses plusieurs semaines plus tard, un effet non observé chez les souris femelles vierges. La progéniture exposée à la psilocybine via l’allaitement a développé une anhédonie (incapacité à ressentir du plaisir) à l’âge adulte.
Les résultats suggèrent que les mères et leurs enfants pourraient être particulièrement vulnérables aux effets des psychédéliques pendant la période post-partum.
L’objectif était d’étudier les effets d’une dose unique de psilocybine sur les soins maternels, l’anxiété et les comportements dépressifs chez des souris en période post-partum. L’étude visait également à évaluer les conséquences comportementales (sociales, émotionnelles, cognitives) à long terme sur la progéniture exposée au stress maternel et/ou à la psilocybine.
L’étude a été menée sur des souris C57BL6/J en utilisant un paradigme de stress social pour modéliser les symptômes des troubles de l’humeur du post-partum.
- Un système à deux cages a été utilisé pour quantifier l’évitement maternel actif.
- Les mères ont été exposées à un stress social répété, puis ont reçu une dose unique de psilocybine (2 mg/kg) ou une solution saline.
- Les soins maternels, l’anxiété et les comportements de type dépressif ont été évalués chez les mères après le sevrage de leur portée.
- Les comportements sociaux, émotionnels et cognitifs de la progéniture ont été évalués à l’âge adulte.
- Des analyses pharmacocinétiques ont été menées pour mesurer les niveaux de psilocine dans le cerveau des mères et des souriceaux allaités.
- L’expression des gènes des récepteurs de la sérotonine a été analysée par qPCR.
- La psilocybine n’a pas amélioré le retrait maternel ni les comportements liés au stress induits par le stress social.
- Deux semaines après l’injection, les mères traitées à la psilocybine présentaient un phénotype anxieux, passant moins de temps dans les zones ouvertes des tests comportementaux.
- Cet effet anxiogène était spécifique à la période post-partum, car les souris femelles vierges traitées à la psilocybine ont montré au contraire un effet anxiolytique.
- Les mères en post-partum ont montré une transcription réduite des récepteurs de la sérotonine et des réponses atténuées dépendantes du récepteur 5-HT2A.
- La progéniture adulte dont les mères ont été traitées à la psilocybine a montré une anhédonie significative, mesurée par une préférence réduite pour le saccharose.
- L’exposition directe des souriceaux à la psilocine (le métabolite actif de la psilocybine) a reproduit ce phénotype anhédonique à l’âge adulte.
Bien que la psilocybine se soit montrée sûre et efficace pour traiter la dépression dans la population générale, cette étude suggère qu’il n’en va peut-être pas de même lors d’une exposition pendant la période post-partum.
Les résultats soulignent la nécessité d’une surveillance étroite des issues comportementales chez les parents et leurs enfants afin d’établir la sécurité et l’efficacité de l’administration de psychédéliques pendant la période post-partum, une phase de la physiologie humaine encore très peu étudiée.
La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.