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Psychédélique(s) étudié(s) : Psilocybine
Publiée le 3 juillet 2023
Type : Revue
Auteurs : Justin N Bonnieux, Baeleigh VanderZwaag, Zahra Premji, Albert Garcia-Romeu, Mauricio A Garcia-Barrera
Résumé :

La recherche sur la psilocybine connaît un essor dans le cadre de la “renaissance psychédélique” actuelle. Ses effets sur la santé mentale sont prometteurs, et des efforts sont en cours pour évaluer son application clinique et ses impacts sur la cognition.

Cet examen de la portée analyse les tendances des publications, les méthodes et les résultats des recherches examinant les effets de la psilocybine sur la cognition et la créativité chez les adultes.

L’analyse de 42 études révèle que les macrodoses de psilocybine ont tendance à altérer temporairement les performances cognitives et la créativité durant la phase aiguë, tandis que les microdoses pourraient favoriser la créativité. Les quelques études mesurant les effets à plus long terme (post-aigus) rapportent des résultats majoritairement nuls, mais aussi quelques effets positifs, suggérant que les altérations initiales se dissipent avec le temps.

Objectif :

L’objectif de cette étude est de présenter les tendances des publications, les méthodes utilisées et les résultats des recherches examinant les effets de la psilocybine sur la cognition et la créativité chez les adultes, depuis le début de la renaissance psychédélique en 1994.

Méthodologie :
  • Il s’agit d’un examen de la portée (“scoping review”) pré-enregistré sur l’Open Science Framework et guidé par le manuel JBI pour la synthèse des données probantes.
  • Les chercheurs ont systématiquement recherché dans plusieurs bases de données (PsycINFO, MEDLINE, Cochrane, Web of Science) les études empiriques publiées depuis 1994 sur les effets de la psilocybine sur la cognition ou la créativité chez des adultes humains.
  • Étaient incluses les études rapportant des mesures de performance cognitive/créativité, des perceptions subjectives de ces performances, ou l’activité cérébrale lors de tâches cognitives/créatives.
  • Au total, 42 rapports ont été inclus dans la revue après un processus de sélection rigoureux. Les données extraites comprenaient les caractéristiques de l’étude, les protocoles d’administration, les outils d’évaluation et les résultats.
Résultats principaux :
  • Phase aiguë (minutes à heures post-prise) : Les macrodoses de psilocybine ont tendance à altérer les performances cognitives et la créativité. En revanche, les microdoses ont montré une tendance à l’amélioration de la créativité.
  • Phase post-aiguë (1 à 85 jours) : Les quelques études ayant évalué les effets des macrodoses à plus long terme ont rapporté principalement des effets nuls, mais également quelques effets positifs.
  • Variation temporelle : Les résultats suggèrent un effet variable dans le temps : une altération cognitive peut être observée peu après la prise de macrodoses, mais celle-ci se dissipe avec le temps, et certains effets positifs peuvent émerger par la suite.
  • Sécurité : Parmi les études ayant explicitement rapporté les issues de sécurité (26%), une seule a fait état de réactions indésirables graves (idées suicidaires, automutilation) chez 5% des participants souffrant de dépression résistante. Les effets indésirables non graves les plus courants étaient les maux de tête, l’insomnie et l’anxiété.
  • Limites méthodologiques : Les conclusions sont limitées par des problèmes méthodologiques dans les études incluses, comme de petits échantillons, le manque d’évaluation à long terme et des difficultés à maintenir l’insu des participants quant à la substance administrée.
Implications cliniques :

Cet examen confirme que la psilocybine est bien tolérée et ne semble pas provoquer de déficits persistants de la cognition ou de la créativité. Ces informations peuvent servir de base pour les agences gouvernementales et de financement qui envisagent l’utilisation de la psilocybine dans des contextes de recherche ou de thérapie, en particulier dans les pays où cette recherche est encore fortement entravée.

Pour les cliniciens, il est crucial de comprendre les effets aigus et à long terme de la psilocybine sur la cognition, notamment lors du traitement de populations psychiatriques présentant déjà des déficits cognitifs. Les résultats suggèrent que les altérations initiales sont temporaires.

Les chercheurs sont encouragés à utiliser des mesures validées de la cognition et de la créativité à plusieurs moments (aigus et post-aigus) et à suivre les directives existantes pour la recherche sur les psychédéliques afin d’améliorer la qualité et la comparabilité des études futures.

La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.

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