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Psychédélique(s) étudié(s) : Psilocybine
Publiée le 8 avril 2021
Type : Essai clinique
Auteurs : N. L. Mason, K. P. C. Kuypers, J. T. Reckweg, F. Müller, D. H. Y. Tse, B. Da Rios, S. W. Toennes, P. Stiers, A. Feilding et J. G. Ramaekers
Résumé :

Cette étude examine les effets de la psilocybine sur la pensée créative en utilisant un devis en double aveugle, contrôlé par placebo et en groupes parallèles. Les résultats montrent que la psilocybine (0.17 mg/kg) induit des effets différenciés sur la créativité, qui varient selon le moment de l’évaluation et le type de processus créatif mesuré.

À court terme, la psilocybine augmente les évaluations subjectives d’aperçus créatifs spontanés, tout en diminuant la performance dans des tâches de créativité délibérée. Sept jours après l’administration, on observe une augmentation du nombre d’idées nouvelles. Une approche d’imagerie cérébrale multimodale à ultra-haut champ révèle que ces effets sont prédits par la connectivité au sein et entre les réseaux du mode par défaut (DMN).

Objectif :

L’étude a un double objectif : évaluer l’effet aigu et persistant (7 jours après) de la psilocybine sur la pensée créative divergente et convergente, et identifier les prédicteurs biologiques de ces changements.

Méthodologie :
  • Devis : L’étude suit un devis randomisé, contrôlé par placebo, en double aveugle et en groupes parallèles.
  • Participants : Soixante participants en bonne santé, ayant une expérience antérieure avec les psychédéliques, sont répartis en deux groupes.
  • Intervention : Les participants reçoivent soit une dose de 0.17 mg/kg de psilocybine, soit un placebo.
  • Évaluation : La pensée divergente et convergente est mesurée via le Test des Usages Alternatifs (AUT) et le Test de Concept par l’Image (PCT). Les sentiments subjectifs de pensée créative spontanée sont évalués à l’aide d’un questionnaire sur les états de conscience modifiés.
  • Imagerie cérébrale : La connectivité fonctionnelle des réseaux cérébraux au repos est mesurée par IRMf, et les concentrations de glutamate sont évaluées par spectroscopie par résonance magnétique (SRM).
Résultats principaux :
  • Effets aigus (pendant la session) : La psilocybine diminue la performance dans les tâches de créativité délibérée (pensée convergente et certains aspects de la pensée divergente comme la fluence). En parallèle, elle augmente les sentiments subjectifs d’aperçus créatifs spontanés.
  • Effets persistants (7 jours après) : Le nombre d’idées nouvelles générées lors du Test des Usages Alternatifs augmente significativement une semaine après la prise de psilocybine, par rapport au groupe placebo. La pensée convergente reste diminuée.
  • Prédicteurs neuronaux : La désintégration du réseau du mode par défaut (DMN) prédit une augmentation des aperçus créatifs spontanés et des idées nouvelles à long terme. Une connectivité accrue entre le DMN et le réseau fronto-pariétal (FPN) prédit une diminution de la pensée convergente.
Implications cliniques :

Les résultats suggèrent que la psilocybine pourrait être utile dans un contexte thérapeutique. En diminuant la pensée convergente (rigide, logique) et en augmentant la pensée divergente spontanée, la psilocybine pourrait créer une “fenêtre d’opportunité” thérapeutique.

Pendant la session, les schémas de pensée rigides pourraient être assouplis, permettant l’émergence de nouvelles perspectives. Par la suite, les patients pourraient intégrer ces nouvelles perspectives avec un thérapeute pour développer des stratégies d’adaptation plus efficaces.

La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.

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