Cette étude qualitative menée dans le cadre d’un essai clinique randomisé à double insu explore le rôle de la musique dans la psychothérapie assistée par la psilocybine chez des patients en soins palliatifs. À travers une approche phénoménologique, les chercheurs analysent 57 entretiens pour comprendre comment les participants vivent la musique durant l’expérience psychédélique. Loin d’être un simple fond sonore, la musique est perçue comme intérieure, vivante, presque fusionnelle avec l’expérience psychédélique. Elle accompagne les patients dans des processus de guérison émotionnelle, de reconnexion à soi et aux autres, et même d’intégration de souvenirs et traumatismes. Ce rôle dépasse largement les fonctions traditionnellement attribuées à la musique dans ce cadre.
Reconsidérer la nature et le rôle de la musique dans la psychothérapie assistée par la psilocybine, à partir des descriptions subjectives vécues des patients en fin de vie.
Étude qualitative intégrée à un essai clinique randomisé, avec extension ouverte, auprès de 35 participants recevant deux doses (psilocybine ou placebo), suivis de plusieurs séances de psychothérapie. Données issues de 57 entretiens semi-structurés, analysées par méthode phénoménologique interprétative, avec codage thématique assisté par logiciel ATLAS.ti.
- La musique est perçue comme issue de l’intérieur du participant, presque vivante et fusionnelle.
- Elle est vécue comme une entité consciente, parfois guidante ou perturbante, collaborant activement au processus thérapeutique.
- Elle évoque des figures significatives (proches décédés, communautés ancestrales) et facilite l’émergence de souvenirs enfouis.
- Les participants décrivent la musique comme un acteur co-thérapeute, prolongeant l’effet thérapeutique dans le quotidien.
- Les expériences sont radicalement différentes de celles du groupe placebo, pour qui la musique reste externe et non transformée.
Cette étude invite à repenser le rôle de la musique comme co-actrice du soin dans la PAP. Elle suggère une intégration plus consciente, respectueuse et personnalisée de la musique, et souligne l’importance d’une formation spécifique des thérapeutes à cette dimension. Cela ouvre aussi à des approches co-construites avec les patients.
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