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Psychédélique(s) étudié(s) : Ayahuasca, DMT, Kétamine, LSD, MDMA, Mescaline, Psilocybine
Publiée le 1 janvier 2025
Type : Revue
Auteurs : Sean M Viña
Résumé :

L’étude observe que, bien que les psychédéliques démontrent un potentiel thérapeutique pour des conditions telles que la dépression, le TSPT et l’addiction, des préoccupations persistent concernant les pratiques éthiques, la diversité des participants et les limites structurelles des cadres théoriques actuels.

Ce cadre théorique examine de manière critique le modèle biopsychique dominant qui sous-tend une grande partie de la recherche contemporaine sur les psychédéliques et introduit le paradigme psychédélique de la sociologie médicale et de l’épidémiologie sociale (MSSEPP) en tant qu’avancée conceptuelle. Ancré dans la sociologie médicale et l’épidémiologie sociale, et s’appuyant sur les critiques classiques de la médicalisation et de la biopolitique, le MSSEPP met l’accent sur le fonctionnement interconnecté et simultané des conditions sociales, culturelles, structurelles et économiques dans la formation de la relation entre les ressources psychosociales et les résultats de santé liés à l’usage de psychédéliques.

En incorporant des processus multidirectionnels, incluant des effets indirects (médiateurs) et interactifs (modérateurs), le MSSEPP rend compte des complexités au cours de la vie qui sont souvent négligées dans les modèles existants. L’article propose un programme prospectif pour intégrer les déterminants structurels, la stigmatisation intersectionnelle et les cadres communautaires dans la science psychédélique. Ce faisant, le MSSEPP offre une orientation plus holistique et éthiquement fondée pour guider la recherche future, la conception clinique et l’élaboration des politiques.

Objectif :

L’objectif de cette étude est d’examiner de manière critique le modèle biopsychique dominant dans la recherche sur les psychédéliques et de proposer une alternative conceptuelle : le paradigme de la sociologie médicale et de l’épidémiologie sociale pour les psychédéliques (MSSEPP). Ce nouveau cadre vise à dépasser les limites des modèles actuels en intégrant les conditions sociales, culturelles, structurelles et économiques comme des éléments centraux influençant les résultats liés à l’usage des psychédéliques. L’ambition est de fournir une orientation plus holistique et éthiquement solide pour orienter la recherche, la pratique clinique et les politiques publiques futures dans ce domaine.

Méthodologie :
  • L’étude propose un cadre théorique, le paradigme MSSEPP, qui est fondé sur la sociologie médicale et l’épidémiologie sociale.
  • Ce paradigme s’appuie sur le modèle biopsychique existant mais l’élargit en intégrant des théories sociales clés, telles que la théorie des causes fondamentales, le modèle du processus de stress et la perspective du parcours de vie.
  • L’analyse est structurée autour de cinq composantes interdépendantes : l’exposition aux psychédéliques, les ressources psychosociales et matérielles (en tant que médiateurs et modérateurs), les résultats pour la santé et le comportement, le tout étant intégré dans le contexte social, culturel, structurel et économique et considéré tout au long du parcours de vie.
  • La démarche ne repose pas sur une collecte de données primaires, mais sur une synthèse critique de la littérature existante pour développer un nouveau modèle conceptuel destiné à guider la recherche et la pratique futures.
Résultats principaux :
  • L’étude introduit le paradigme psychédélique de la sociologie médicale et de l’épidémiologie sociale (MSSEPP) comme un nouveau modèle pour la science psychédélique.
  • Ce modèle se caractérise par l’incorporation de dimensions sociales, culturelles, structurelles et économiques, considérant que ces dernières font partie intégrante du set and setting, au-delà du contexte immédiat de l’individu.
  • Le MSSEPP adopte une perspective multidirectionnelle qui examine comment les structures sociales façonnent les expériences individuelles, et inversement, comment les expériences individuelles peuvent influencer les institutions et les politiques.
  • Le paradigme préconise une approche holistique et simultanée, reconnaissant que les facteurs individuels et structurels sont interconnectés et s’influencent mutuellement, en s’appuyant sur des concepts comme l’intersectionnalité.
  • Il est conçu pour être empiriquement génératif, c’est-à-dire capable de produire des hypothèses testables sur la manière dont les déterminants sociaux modulent l’efficacité et les résultats des interventions psychédéliques.
Implications cliniques :

Les implications de ce cadre théorique sont significatives pour plusieurs domaines. Pour la recherche, le MSSEPP incite à concevoir des études qui évaluent systématiquement comment les facteurs structurels, tels que le statut socio-économique ou la race, modèrent les résultats des thérapies psychédéliques, ce qui exige des efforts délibérés pour un recrutement plus inclusif et diversifié.

Pour la pratique clinique, le paradigme souligne que l’innovation doit s’étendre au-delà des approches purement biomédicales pour intégrer des modalités non cliniques et communautaires. Il met en lumière l’importance de la compétence culturelle des thérapeutes et la nécessité de prendre en compte le contexte de vie des patients pour une prise en charge sûre et efficace.

Enfin, en matière de politique publique, le MSSEPP préconise que l’élargissement de l’accès aux psychédéliques soit guidé par des principes d’équité, de transparence et d’alignement culturel. Il met en garde contre les approches universalistes qui risqueraient de négliger les disparités existantes et de renforcer les inégalités de santé.

La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.

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