L’étude s’interroge sur l’impact profond des psychédéliques sur le cerveau et l’esprit. Selon le modèle des ‘Croyances Relâchées Sous Psychédéliques’ (REBUS), l’agonisme des récepteurs 5-HT2a aiderait à relâcher les attentes préalables, ouvrant la voie à de nouvelles perspectives. Cet article introduit une perspective alternative, bien que largement compatible, proposant que les effets REBUS correspondent principalement à un régime particulier de niveaux très élevés d’agonisme des récepteurs 5-HT2a. En fonction de divers facteurs contextuels et des systèmes neuronaux spécifiques, les auteurs suggèrent que des effets opposés peuvent également se produire, où l’activité neuronale synchrone devient plus puissante, accompagnée d’effets de ‘Croyances Renforcées Sous Psychédéliques’ (SEBUS).
Ces effets SEBUS sont cohérents avec l’augmentation du sens observée en thérapie psychédélique (par ex. l’insight psychologique et la qualité noétique des expériences mystiques), avec l’imposition d’attentes préalables sur la perception (par ex. hallucinations et paréidolie), et avec la pensée délirante qui survient parfois pendant les expériences psychédéliques. Avec le modèle ‘Croyances Altérées Sous Psychédéliques’ (ALBUS), les auteurs proposent que la manifestation des effets SEBUS par rapport à REBUS peut varier le long de la courbe dose-réponse de la signalisation 5-HT2a.
Bien qu’une gamme diversifiée de modèles, parfois complexes, soit explorée, l’idée de base est fondamentalement simple : les expériences psychédéliques peuvent être comprises comme des sortes d’états de rêve éveillé de degrés de lucidité variables, avec des mécanismes sous-jacents similaires. L’utilité d’ALBUS est en outre démontrée en fournissant des modèles neurophénoménologiques des psychédéliques axés sur les mécanismes de la synthèse perceptive consciente, du rêve, de la mémoire épisodique et de la simulation mentale.
L’objectif principal de ce travail est de proposer un nouveau cadre théorique unifié, nommé ‘Croyances Altérées Sous Psychédéliques’ (ALBUS), pour mieux comprendre les mécanismes d’action des psychédéliques. Ce modèle vise à intégrer et à dépasser les théories existantes, comme le modèle REBUS (‘Croyances Relâchées’).
Il cherche à rendre compte de la gamme complète et souvent paradoxale des effets neurologiques et phénoménologiques des substances psychédéliques. Pour ce faire, il introduit un concept complémentaire, celui des ‘Croyances Renforcées Sous Psychédéliques’ (SEBUS), suggérant que les psychédéliques peuvent non seulement relâcher les croyances de haut niveau, mais aussi, dans certaines conditions (notamment de dose), les renforcer. L’objectif est de fournir un modèle plus précis et complet pour optimiser le potentiel thérapeutique des psychédéliques tout en atténuant leurs résultats indésirables.
- L’étude propose une approche théorique en introduisant le cadre conceptuel ALBUS (‘Altered Beliefs Under Psychedelics’).
- Ce cadre unifie deux mécanismes d’action opposés mais complémentaires : REBUS (‘Relaxed Beliefs Under Psychedelics’), où les croyances de haut niveau sont affaiblies, et SEBUS (‘Strengthened Beliefs Under Psychedelics’), où les croyances sont transitoirement renforcées.
- Le modèle postule que la manifestation de ces effets varie en fonction de la dose de l’agoniste 5-HT2a, des facteurs contextuels (‘set and setting’), et des systèmes neuronaux impliqués.
- Il s’appuie sur des modèles neurocomputationnels existants, notamment le Principe de l’Énergie Libre et le Traitement Prédictif Hiérarchique, pour décrire comment les croyances sont formées et modifiées dans le cerveau.
- La méthodologie est conceptuelle, comparant les expériences psychédéliques à des ‘états de rêve éveillé’ de lucidité variable pour illustrer les mécanismes sous-jacents proposés.
- Le principal résultat est la formulation du modèle ALBUS, qui suggère que les psychédéliques peuvent à la fois relâcher (REBUS) et renforcer (SEBUS) les croyances, offrant ainsi une explication plus complète de leurs effets.
- L’étude conclut que les effets de type SEBUS (croyances renforcées) sont plus probables à des doses faibles à modérées de psychédéliques, ce qui pourrait expliquer l’augmentation du sens, les aperçus psychologiques, mais aussi les hallucinations et la paréidolie.
- À l’inverse, les effets de type REBUS (croyances relâchées), associés à la dissolution de l’ego et à une flexibilité cognitive accrue, seraient plus prononcés à des doses élevées.
- Le modèle ALBUS parvient à concilier des aspects apparemment contradictoires de l’expérience psychédélique, tels que les aperçus thérapeutiques et les pensées de type délirant.
- Les auteurs proposent des hypothèses testables concernant la courbe dose-réponse complète des récepteurs 5-HT2a et ses effets sur la cognition et la perception.
Le cadre ALBUS a des implications significatives pour la recherche fondamentale et clinique. Il offre un ‘langage commun’ ou une base pour intégrer divers modèles et résultats sur l’action psychédélique, favorisant ainsi des conversations productives entre différentes perspectives théoriques.
Sur le plan clinique, ce modèle pourrait conduire à des interventions thérapeutiques plus nuancées. En comprenant comment différentes doses peuvent produire des effets qualitativement différents (renforcement contre relâchement des croyances), les cliniciens pourraient mieux adapter les traitements à des conditions spécifiques. Par exemple, des doses plus faibles favorisant SEBUS pourraient être utiles pour renforcer les schémas de pensée positifs, tandis que des doses plus élevées favorisant REBUS pourraient être utilisées pour démanteler des croyances rigides et pathologiques.
Enfin, le modèle ALBUS a des implications plus larges pour la compréhension de la conscience, du rêve et de diverses psychopathologies, en suggérant que les dynamiques de croyances altérées ne sont pas exclusives aux états psychédéliques mais peuvent s’appliquer à un éventail plus large d’expériences conscientes et inconscientes.
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