Le trouble dépressif majeur (TDM) touche environ 5% de la population mondiale. Cette étude (LSDDEP1) a évalué la faisabilité et la tolérabilité d’un régime de 8 semaines de microdosage de diéthylamide de l’acide lysergique (LSD) pour le TDM, dans le cadre d’un essai ouvert de phase 2A.
Dix-neuf participants (15 hommes), dont la plupart (n=15) prenaient déjà un antidépresseur, ont reçu 16 doses de LSD (8 µg initialement, puis une dose titrée entre 6 et 20 µg, deux fois par semaine à domicile). La première dose a été administrée en clinique.
Aucun événement indésirable grave ou sévère n’a été observé, et l’étude n’a révélé aucune altération clinique de la sécurité, y compris au niveau des valves cardiaques (valvulopathie), évaluée pour la première fois chez l’homme après une administration répétée. Un seul participant s’est retiré en raison d’anxiété.
Les scores de dépression (MADRS) ont été réduits de 59,5% à la fin de l’intervention, et cet effet s’est maintenu jusqu’à six mois. Des améliorations ont également été constatées concernant l’anxiété, la rumination, le stress et la qualité de vie.
Bien que limitée par son design ouvert (sans placebo) et un petit échantillon, cette étude fournit des preuves préliminaires soutenant la sécurité et la faisabilité du traitement de la dépression modérée par microdosage de LSD.
Évaluer la faisabilité et la tolérabilité d’un régime de microdosage de LSD sur 8 semaines comme traitement du trouble dépressif majeur (TDM), dans le cadre d’un essai ouvert de phase 2A.
L’étude visait également à évaluer la faisabilité de la conduite d’un futur essai contrôlé randomisé (Phase 2B) et à rapporter les changements dans la sévérité de la dépression et d’autres mesures de santé mentale, y compris une évaluation de la sécurité cardiaque (valvulopathie).
- Il s’agit d’un essai clinique ouvert (open-label) de phase 2A (LSDDEP1).
- 19 participants (15 hommes), âgés de 21 à 65 ans, atteints de TDM (score MADRS entre 18 et 35) ont été recrutés. La plupart (n=15) ont continué leur traitement antidépresseur habituel (principalement des ISRS).
- L’intervention a consisté en 16 doses de LSD liquide (MB-22001) prises deux fois par semaine pendant 8 semaines.
- La première dose (8 µg) a été administrée en clinique. Les doses suivantes (2-16) ont été auto-administrées à domicile.
- Les doses ont été titrées (ajustées) par les participants entre 6 µg et 20 µg en fonction des effets subjectifs ressentis, à l’aide d’une application smartphone dédiée.
- La tolérabilité (taux de retrait), la faisabilité (présence aux visites) et la sécurité (analyses sanguines, ECG, et échocardiographie pour la valvulopathie) ont été évaluées.
- L’efficacité sur la dépression a été mesurée par l’échelle MADRS (Montgomery-Åsberg Depression Rating Scale).
- L’étude a démontré une excellente faisabilité : 100% des visites cliniques prévues ont été effectuées par les participants inscrits.
- La conformité au traitement à domicile était de 100% (toutes les doses ont été prises comme prévu).
- La tolérabilité était bonne : aucun événement indésirable grave ou sévère n’a été signalé.
- Un seul participant (sur 19) s’est retiré en raison d’un événement indésirable (anxiété lors du dosage).
- Aucune altération clinique significative n’a été observée lors des analyses sanguines, des ECG ou des échocardiographies. Il s’agit de la première étude à évaluer le risque de valvulopathie après administration répétée de LSD chez l’homme, et aucun signe n’a été détecté.
- Les scores de dépression (MADRS) ont diminué en moyenne de 59,5% après 8 semaines (passant de 23,7 à 9,59).
- À 8 semaines, 52,94% des participants étaient classés comme “répondeurs” (réduction de 50% du score) et 52,94% comme “en rémission” (score MADRS < 10).
- La réduction des symptômes dépressifs s’est maintenue lors des suivis à un, trois et six mois.
- Des améliorations significatives ont également été observées pour l’anxiété (HAM-A, -51,9%), le stress (DASS), la rumination (RRS) et toutes les facettes de la qualité de vie (WHOQOL-BREF).
Cette étude fournit des preuves préliminaires que le régime de microdosage de LSD auto-administré à domicile est bien toléré et réalisable pour des patients atteints de dépression modérée, y compris ceux prenant des antidépresseurs.
Le risque d’anxiété liée au traitement semble minime et peut être géré par une titration de la dose commençant bas (8 µg). L’absence de signaux de sécurité, notamment cardiaques, est encourageante.
Bien que les résultats sur l’efficacité soient prometteurs (réduction de 60% des symptômes), ils doivent être interprétés avec prudence en raison du design ouvert (absence de groupe placebo).
L’étude justifie pleinement la conduite d’un essai contrôlé randomisé (Phase 2B) pour confirmer l’efficacité du microdosage de LSD par rapport à un placebo.
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