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Psychédélique(s) étudié(s) : Psilocybine
Publiée le 30 juillet 2025
Type : Méta-analyse
Auteurs : Fredrik Hieronymus, Evana López, Helena Werin Sjögren, Johan Lundberg
Résumé :

Cette méta-analyse examine les résultats des groupes contrôles dans les essais cliniques randomisés de psilocybine pour la dépression, comparés aux groupes contrôles des essais d’inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) et d’eskétamine.

L’étude a analysé 17 essais incluant 4 études sur la psilocybine (n = 373), 2 sur l’eskétamine (n = 573) et 11 sur les ISRS (n = 4014). Les résultats montrent que les participants recevant des traitements contrôles dans les essais de psilocybine présentaient des améliorations significativement moindres des scores de dépression comparativement aux groupes contrôles des essais d’ISRS ou d’eskétamine.

Les taux de réponse pour les traitements contrôles étaient de 14 points de pourcentage plus élevés dans les essais d’ISRS que dans ceux de psilocybine, et de 23 points de pourcentage plus élevés dans les essais d’eskétamine que dans ceux de psilocybine.

Objectif :

Comparer les résultats des patients recevant des traitements contrôles dans les essais cliniques randomisés de psilocybine pour la dépression avec les résultats des traitements contrôles des essais d’ISRS et d’eskétamine.

Évaluer si les faibles taux de réponse des groupes contrôles constituent un phénomène général dans les essais de psilocybine pour la dépression.

Méthodologie :
  • Méta-analyse suivant les directives PRISMA incluant des essais en double aveugle sur le trouble dépressif majeur (TDM) ou la dépression résistante au traitement (DRT)
  • Sélection d’essais utilisant l’échelle de dépression de Montgomery-Åsberg (MADRS) pour l’évaluation des symptômes
  • Inclusion de 17 essais : 4 de psilocybine, 2 d’eskétamine et 11 d’ISRS
  • Exclusion des études portant uniquement sur des individus de moins de 18 ans ou de plus de 65 ans, des essais croisés ou d’une durée inférieure à 2 semaines
  • Analyses utilisant des modèles à effets aléatoires avec calcul des changements moyens standardisés (SMC) et des différences moyennes standardisées (SMD)
Résultats principaux :
  • SMC pré-traitement à post-traitement : 1,21 (0,15) pour la psilocybine, 1,28 (0,06) pour les ISRS et 1,43 (0,15) pour l’eskétamine
  • SMC pour les traitements contrôles respectifs : 0,50 (0,15) pour la psilocybine, 1,00 (0,08) pour les ISRS et 1,12 (0,17) pour l’eskétamine
  • La population d’étude était un modérateur significatif des SMD entre groupes (QM = 10,7 ; P = 0,005) et des SMC pré-post traitement contrôle (QM = 10,4 ; P = 0,005)
  • Taux de réponse MADRS pour les traitements contrôles : 19% (psilocybine), 33% (ISRS) et 42% (eskétamine)
  • Taux d’abandon similaires et considérablement plus faibles pour la psilocybine (traitement actif : 5% ; contrôle : 11%) et l’eskétamine (traitement actif : 12% ; contrôle : 8%) comparés aux ISRS (traitement actif : 32% ; contrôle : 35%)
Implications cliniques :

Les faibles résultats des traitements contrôles dans les essais de psilocybine suggèrent que l’efficacité antidépressive de la psilocybine pourrait être surestimée par rapport à celle des ISRS et de l’eskétamine.

Ces résultats soulèvent des préoccupations importantes concernant le démasquage fonctionnel dans les essais de psilocybine et l’effet des attentes positives des participants, pouvant biaiser les résultats des traitements.

Les études futures devraient s’efforcer de mieux comprendre les facteurs qui modèrent les résultats des traitements contrôles dans les essais de psilocybine, notamment en testant plusieurs traitements contrôles et/ou en recrutant des participants ayant des attentes positives également envers le traitement contrôle.

La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.

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