La MDMA (3,4-méthylènedioxyméthamphetamine) s’est montrée efficace dans le traitement du trouble de stress post-traumatique (TSPT), potentiellement grâce à ses effets sur les circuits neuronaux de la peur et de la récompense. Bien que les troubles anxieux et liés à la peur impliquent des dysfonctionnements de ces mêmes circuits, aucune étude n’a encore testé l’efficacité de la MDMA sur les phobies spécifiques. Cet article propose un modèle biopsychosocial de la thérapie assistée par MDMA (MDMA-AT), s’appuyant sur les mécanismes neurobiologiques de la substance et des théories psychologiques (Théorie du Traitement Émotionnel, apprentissage inhibiteur). En appliquant ce modèle, les auteurs proposent un nouveau protocole de traitement pour la phobie des araignées, appelé Traitement Dyadique en Une Seule Séance (DOST). L’hypothèse est que les effets neurobiologiques et prosociaux de la MDMA peuvent améliorer le traitement émotionnel et l’apprentissage inhibiteur lors d’exercices d’exposition, menant à des comportements d’approche plus adaptatifs et à une réduction des symptômes phobiques.
Proposer un modèle théorique biopsychosocial pour la thérapie assistée par MDMA, en intégrant ses mécanismes neurobiologiques avec les théories psychologiques de la peur. L’objectif secondaire est d’appliquer ce modèle pour concevoir et proposer un protocole de traitement innovant et testable, le DOST (Traitement Dyadique en Une Seule Séance), pour les phobies spécifiques, en utilisant l’arachnophobie comme exemple.
- Développement d’un modèle théorique biopsychosocial qui articule les effets de la MDMA sur trois niveaux : biologique (circuits neuronaux de la peur), psychologique (traitement émotionnel, apprentissage inhibiteur) et social (comportement prosocial).
- Conception d’un protocole de thérapie d’exposition appelé DOST, spécifiquement pour la phobie des araignées. Ce protocole consiste en une unique séance d’exposition graduée (images, vidéos, araignée vivante) où le patient est accompagné d’un partenaire de confiance (un proche).
- Proposition d’un plan expérimental (factoriel 2×2) pour tester l’efficacité du protocole en comparant quatre conditions : MDMA + thérapie en duo (DOST), placebo + DOST, MDMA + thérapie individuelle, et placebo + thérapie individuelle.
- Modèle théorique : Le modèle biopsychosocial postule que la MDMA facilite la thérapie d’exposition en diminuant l’activité des circuits de la peur (amygdale, insula) tout en augmentant celle des régions régulatrices (cortex préfrontal ventromédian), ce qui élargit la “fenêtre de tolérance” émotionnelle du patient.
- Hypothèses du traitement DOST : Il est émis l’hypothèse que la MDMA, en synergie avec le soutien social d’un partenaire, améliore l’extinction de la peur. La présence du partenaire agirait comme un “suppresseur de peur préparé”, renforçant les sentiments de sécurité et facilitant l’engagement dans les exercices d’exposition.
- Résultats attendus : Les auteurs prédisent que le protocole DOST assisté par MDMA entraînera une plus grande réduction des symptômes phobiques, une meilleure capacité à affronter l’objet de la peur et des effets plus durables par rapport aux conditions placebo ou à la thérapie individuelle.
Ce modèle théorique ouvre la voie à des traitements plus efficaces et rapides pour les troubles basés sur la peur. En utilisant la MDMA pour catalyser les effets de la thérapie d’exposition, il pourrait être possible de surmonter les obstacles majeurs des traitements actuels, tels que le refus de traitement par peur de l’exposition et les taux d’abandon élevés. Si l’efficacité de ce protocole est démontrée pour une phobie spécifique, il pourrait être adapté pour traiter des troubles plus complexes comme le TSPT ou le trouble d’anxiété sociale, en optimisant l’interaction entre les effets pharmacologiques et les interventions psychothérapeutiques.
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