Cette étude rétrospective analyse les dossiers médicaux de 324 patients traités par LSD et/ou psilocybine à l’hôpital Frederiksberg de Copenhague entre 1960 et 1973, en comparant les patients ayant demandé une indemnisation (93 patients) selon la Loi danoise sur les dommages du LSD de 1986, à ceux n’ayant pas fait de demande (231 patients).
L’analyse révèle que les demandeurs d’indemnisation ont reçu des doses plus élevées de LSD (indice de dose médian : 31 vs 21, p = 0,040) et plus de traitements (médiane : 14 vs 10, p = 0,005) que les non-demandeurs.
Les flashbacks ont été enregistrés chez une proportion significativement plus élevée de demandeurs comparés aux non-demandeurs (18,2% vs 5,2%, p < 0,001), soulevant des questions importantes sur la sécurité des traitements psychédéliques.
Évaluer si les patients ayant demandé une compensation réparatrice avaient eu des réponses thérapeutiques moins favorables et davantage d’effets indésirables liés au traitement psychédélique que ceux n’ayant pas fait de demande, dans le contexte du renouveau contemporain des recherches sur les psychédéliques.
- Analyse rétrospective de quatre sources de données : archives du tribunal LSD (1986-1988), dossiers médicaux de l’hôpital Frederiksberg (1960-1973), archives privées du Dr. Ketty Kjærbye Kristensen, et documents supplémentaires découverts en 2022
- Population : 324 patients avec données suffisantes sur 353 identifiés au total
- Comparaison entre demandeurs (n = 93) et non-demandeurs (n = 231) d’indemnisation
- Variables analysées : caractéristiques sociodémographiques, diagnostics (selon CIM-6 ou CIM-8), doses et nombres de traitements, réponses thérapeutiques, effets indésirables
- Calcul de l’indice de dose LSD : dose maximale (μg) × nombre de sessions ÷ 100
- Analyses statistiques : tests t, Mann-Whitney U, chi-carré, test exact de Fisher
- Âge moyen : 32,3 ans (SD = 10,0), 43,2% de femmes
- Diagnostics principaux : névrose caractérogène (51,1%), névrose anxieuse (16,0%), névrose obsessionnelle-compulsive (8,9%)
- 252 patients traités par LSD seul, 18 par psilocybine seule, 51 par combinaison LSD/psilocybine
- Méthylphénidate concomitant chez 103 patients (35,2%)
- Pas de différence significative dans les réponses thérapeutiques entre groupes (p = 0,129)
- Indice de dose LSD significativement plus élevé chez les demandeurs (médiane 31 vs 21, p = 0,040)
- Flashbacks documentés chez 27 patients (9,1% de l’échantillon total)
- Proportion de flashbacks significativement plus élevée chez les demandeurs (18,2% vs 5,2%, p < 0,001)
- Sept patients sont décédés par suicide dans les années suivant le traitement
Cette étude historique soulève des préoccupations importantes concernant la sécurité des traitements psychédéliques, particulièrement le risque de flashbacks et leur corrélation avec des doses plus élevées et un nombre accru de traitements.
La forte incidence de flashbacks (9,1% documentés, potentiellement jusqu’à 69% selon des études de suivi) contraste avec l’absence de rapports dans les essais cliniques modernes, soulevant des questions sur l’évaluation systématique et la durée de suivi des effets indésirables.
Les résultats appellent à la prudence dans le renouveau contemporain des psychédéliques et soulignent la nécessité d’une surveillance rigoureuse des effets indésirables, d’une identification des populations à risque, et d’une allocation de ressources pour la recherche sur les risques et l’éducation des cliniciens.
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