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Psychédélique(s) étudié(s) : 5-MeO-DMT, Ayahuasca, DMT, Ibogaïne, Kétamine, LSD, MDMA, Mescaline, Psilocybine
Publiée le 28 octobre 2025
Type : Perspective
Auteurs : Jennifer Swainson, Elisa Brietzke, Atul Khullar, Roger S. McIntyre, Claudio N. Soares
Résumé :

L’intérêt renouvelé pour l’utilisation de divers agents psychédéliques comme thérapies potentielles pour de multiples conditions psychiatriques (TSPT, dépression, anxiété) fait suite à l’accumulation récente de preuves sur la kétamine et à la prolifération rapide de cliniques proposant des traitements à base de kétamine.

Cependant, un rapide coup d’œil aux preuves existantes révèle un scénario confus pour les patients, les soignants et les régulateurs. Il n’existe pas de définitions standard de ce qui constitue une intervention psychothérapeutique dans le cadre d’un traitement à base de psychédéliques ou de kétamine.

Les études n’ont pas toujours fait la distinction entre l’utilisation d’une psychothérapie manuelle bien connue, la fourniture d’un soutien psychologique ou la fourniture d’une thérapie visant spécifiquement à intégrer l’expérience médicamenteuse. De plus, il est difficile de déterminer le rôle de l’agent psychédélique en tant que traitement autonome et l’importance relative (le cas échéant) de l’expérience psychédélique pour l’effet thérapeutique souhaité.

Dans cette perspective, les auteurs proposent trois nouvelles définitions (voir tableau 1) pour améliorer la clarté : (1) lorsque le médicament est utilisé pour ses effets pharmacologiques seuls ; (2) lorsque le traitement nécessite les effets psychologiques aigus du médicament pour assister la psychothérapie ; et (3) lorsque la kétamine ou un agent psychédélique est utilisé en combinaison avec une psychothérapie structurée et manuelle qui pourrait être mise en œuvre même en l’absence de ces agents.

Objectif :

Cet article discute du paysage évolutif des traitements à base de psychédéliques et de kétamine, en soulignant les différents modèles thérapeutiques et la nécessité de définitions plus claires et d’essais cliniques rigoureux.

L’objectif est de proposer une nouvelle terminologie pour aider à distinguer les divers rôles thérapeutiques de ces agents (en tant que traitements autonomes ou en combinaison avec des psychothérapies) afin de faciliter la conception des études, les voies réglementaires et des soins aux patients plus éclairés.

Méthodologie :

Cet article est une “Perspective”. Il s’agit d’une analyse critique de la littérature existante sur les traitements à base de kétamine et de psychédéliques. Les auteurs examinent le manque de définitions standardisées dans les essais cliniques actuels, qui créent de la confusion en ne distinguant pas le simple soutien psychologique des psychothérapies manuelles. Ils proposent un nouveau cadre terminologique pour classer les différents modèles de traitement afin de mieux évaluer les effets spécifiques du médicament et de la thérapie.

Résultats principaux :

Le principal résultat est la proposition d’une nouvelle terminologie pour classer les modèles de traitement (résumée dans le tableau 1 de l’article) :

  • Pharmacothérapie Psychédélique (PP) / Pharmacothérapie à la Kétamine (KP) : Le médicament est administré pour ses effets pharmacologiques seuls. L’expérience psychédélique ou dissociative est considérée comme un effet secondaire (événement indésirable) et non comme nécessaire à l’efficacité. Un soutien psychologique est fourni uniquement pour la sécurité.
  • Psychothérapie Assistée par Psychédélique (PAP) / Psychothérapie Assistée par Kétamine (KAP) : Le traitement nécessite les effets psychologiques aigus (psychédéliques, psycholytiques ou dissociatifs) comme élément central de la thérapie. La psychothérapie est axée sur la préparation et l’intégration de cette expérience.
  • Psychédéliques Combinés à la Psychothérapie (PCP) / Kétamine Combinée à la Psychothérapie (KCP) : L’agent psychédélique (potentiellement pour ses effets neuroplastiques) est utilisé en combinaison avec une psychothérapie structurée et manuelle (ex: TCC, ACT, MET) qui pourrait être efficace seule, mais dont les effets seraient renforcés.

L’analyse de la littérature actuelle montre que de nombreux essais cliniques (ex: pour le TSPT ou les troubles liés à l’usage de substances) sont actuellement étiquetés “KAP” alors qu’ils correspondent en fait au modèle KCP (utilisant des thérapies manuelles comme la TCC ou la MET).

Implications cliniques :

L’adoption de cette nouvelle terminologie (KP/PP, KAP/PAP, KCP/PCP) est essentielle pour clarifier la conception des essais cliniques, l’évaluation de la littérature et l’information des patients.

Elle permet d’éviter la confusion actuelle où des études KCP (ex: TCC + kétamine) sont présentées comme des études KAP, ce qui risque de surévaluer les preuves en faveur de l’intégration de l’expérience dissociative comme mécanisme thérapeutique principal.

Cette distinction est également cruciale pour les régulateurs. Sans définitions claires, des réglementations strictes destinées au modèle KAP/PAP (protégeant les patients en état de vulnérabilité) pourraient être appliquées par erreur aux modèles KCP, limitant ainsi inutilement l’accès des patients à des combinaisons de traitements potentiellement efficaces (ex: kétamine et TCC).

La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.

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