Au cours des dix dernières années, plusieurs composés psychédéliques, y compris les tryptamines (LSD, psilocybine, ayahuasca, DMT), ont été testés dans des essais cliniques pour diverses conditions psychiatriques, telles que l’anxiété et la dépression.
Alors que ces composés sont relativement disponibles pour le traitement, la kétamine et son énantiomère S(+), l’esketamine, sont de plus en plus utilisés pour gérer la dépression résistante au traitement. Les mécanismes biologiques mis en mouvement par ces composés sont encore largement inexplorés.
Les données préliminaires indiquent une activité modulatrice de réseaux cérébraux distincts et de voies de neurotransmetteurs sélectionnées (glutamate, sérotonine).
Cette revue systématique examine les changements fonctionnels de l’activité neuronale générés par ces composés (LSD, psilocybine, ayahuasca, DMT ou kétamine/esketamine) dans les troubles dépressifs.
Les études impliquant différentes techniques (TEP, SPECT, IRMf et IRM) ont été incluses.
- Il s’agit d’une revue systématique réalisée conformément aux directives PRISMA.
- Une recherche documentaire a été effectuée dans les bases de données PubMed, Web of Science et Scopus, en tenant compte des publications jusqu’en mars 2022.
- Les études devaient inclure des patients atteints de troubles dépressifs (TDM, dépression résistante, trouble bipolaire) traités par des tryptamines ou de la kétamine/esketamine.
- Les études devaient évaluer les altérations des circuits cérébraux à l’aide de techniques de neuroimagerie (TEP, SPECT, IRM, IRMf).
- La recherche a produit un ensemble final de 49 articles.
- La majorité des études était liée à la kétamine/esketamine (n=44). Un plus petit nombre (n=5) concernait les tryptamines psychédéliques (une sur l’ayahuasca et quatre sur la psilocybine).
- La psilocybine semble “réinitialiser” l’activité du Réseau du Mode par Défaut (DMN), réduisant ainsi les symptômes dépressifs avec une efficacité antidépressive durable à long terme.
- Comparée aux psychédéliques, la kétamine présente une action plus spécifique sur les réseaux impliquant les zones préfrontales, qui agissent indirectement sur le DMN.
- Cet effet peut aider à expliquer l’activité anti-anhédonique de la kétamine et son rôle critique dans l’augmentation du contrôle cognitif sur les stimuli émotionnels.
Les principaux changements structurels et fonctionnels observés impliquent les régions préfrontales (ex: DLPFC, VLPFC, ACC) ainsi que des structures sous-corticales (amygdale et noyau caudé).
Les effets de ces composés ciblent principalement les hubs clés de réseaux à grande échelle, comme le Réseau Exécutif Central (CEN), le Réseau Affectif (AN), le Réseau de Récompense (RN) et, plus directement (tryptamines) ou indirectement (kétamine), le DMN.
Le mécanisme d’action de la psilocybine conduit à une “réinitialisation” de l’activité du DMN, tandis que la kétamine montre une action plus spécifique sur les réseaux englobant les zones préfrontales.
L’ensemble des preuves fournit une base neurophysiologique pour l’efficacité de la kétamine en tant que traitement anti-anhédonique et pour son rôle dans l’augmentation du contrôle cognitif sur les stimuli émotionnels.
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