Alors que la recherche sur les nouvelles applications thérapeutiques de la kétamine se développe, notamment dans des contextes contrôlés, l’exploration de sa consommation liée à l’auto-traitement des troubles psychiatriques reste limitée.
Cette étude examine les caractéristiques des personnes qui utilisent la kétamine et les psychédéliques pour l’auto-traitement de troubles psychiatriques, offrant un aperçu des modes d’utilisation au sein de cette population.
L’analyse porte sur les données de l’enquête Global Drug Survey 2020, incluant 5831 répondants ayant déclaré utiliser des drogues non réglementées pour traiter des troubles psychiatriques diagnostiqués. Une forte proportion (>60%) avait des diagnostics psychiatriques antérieurs, la dépression et l’anxiété étant les plus courants. Près de la moitié des répondants ont cherché des conseils en ligne avant de commencer l’auto-traitement par la kétamine.
Cette étude vise à examiner les schémas et les caractéristiques de l’utilisation de la kétamine chez les personnes qui s’auto-traitent pour des troubles psychiatriques.
Elle compare trois groupes : (1) ceux utilisant uniquement la kétamine ; (2) ceux utilisant la kétamine en combinaison avec d’autres psychédéliques ; et (3) ceux utilisant des psychédéliques à l’exclusion de la kétamine.
Un objectif secondaire est d’explorer les différences dans la consommation totale de kétamine entre ces profils.
Enfin, l’étude examine si les expériences rapportées d’auto-traitement à la kétamine diffèrent entre les personnes prenant actuellement des médicaments psychiatriques prescrits et celles qui n’en prennent pas.
- L’étude utilise les données de l’enquête observationnelle transversale en ligne Global Drug Survey (GDS) de 2020.
- L’échantillon d’analyse comprend 5831 répondants ayant déclaré utiliser des drogues non réglementées (LSD, champignons, kétamine, MDMA, peyote, etc.) pour traiter spécifiquement un trouble psychiatrique diagnostiqué.
- Trois groupes ont été comparés : auto-traitement avec kétamine seule (n=242), kétamine et autres psychédéliques (n=1072), et psychédéliques hors kétamine (n=4517).
- Une régression binomiale négative a été utilisée pour évaluer l’association entre l’appartenance à ces groupes et le volume total de consommation de kétamine (à des fins récréatives ou thérapeutiques).
- Une sous-analyse descriptive a comparé les effets positifs et négatifs rapportés par ceux qui considéraient la kétamine comme la plus utile, en fonction de leur utilisation concomitante de médicaments psychiatriques prescrits (n=168) ou non (n=119).
- Plus de 60% des participants avaient un diagnostic psychiatrique antérieur (auto-déclaré), la dépression et l’anxiété étant les plus fréquents.
- La dépression était le principal trouble que les participants essayaient d’auto-traiter dans les trois groupes, et ce de manière plus prononcée dans le groupe “kétamine seule” (51,3%).
- Les répondants qui n’utilisaient pas de kétamine pour l’auto-traitement (mais utilisaient d’autres psychédéliques) avaient un volume de consommation totale de kétamine significativement réduit (IRR : 0,160) par rapport au groupe “kétamine seule”.
- Le volume de consommation de kétamine n’était pas significativement différent entre le groupe “kétamine seule” et le groupe “kétamine et autres psychédéliques”.
- Les personnes ne prenant pas de médicaments psychiatriques prescrits ont rapporté des résultats positifs perçus plus élevés dans plusieurs domaines (ex: contrôle des pensées négatives, réduction de l’anxiété, réduction de l’usage d’autres drogues) par rapport à celles qui en prenaient.
- Les personnes ne prenant pas de médicaments prescrits ont également signalé une utilisation moins fréquente de la kétamine (tant pour l’auto-traitement que pour les loisirs).
- La plupart des répondants (>65%) ont cherché des informations avant de commencer l’auto-traitement, principalement sur des sites web (environ 45%) et des forums en ligne (environ 42%).
Cette étude met en lumière les diverses stratégies d’auto-traitement utilisant la kétamine.
Elle suggère que l’utilisation concomitante de médicaments psychiatriques prescrits pourrait ne pas améliorer les bénéfices perçus de la kétamine seule pour traiter la dépression.
Les résultats soulignent le besoin de recherches futures rigoureuses sur la sécurité, l’efficacité, le dosage et les interactions médicamenteuses de la kétamine, en particulier compte tenu des avertissements de la FDA concernant les formulations de kétamine non approuvées.
Les plateformes en ligne sont identifiées comme le lieu le plus efficace pour diffuser des ressources de réduction des risques adaptées à cette population.
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