Cet article explore l’intersection de la dynamique neuronale et des effets des psychédéliques à travers différentes échelles de temps, en proposant un nouveau cadre théorique appelé “géométrodynamique neuronale”. Ce modèle s’inspire de la relativité générale pour décrire l’interaction entre l’état du cerveau et sa connectivité. Il postule que la dynamique cérébrale évolue sur trois échelles : un “temps rapide” pour l’activité neuronale, un “temps lent” pour les changements de connectivité (plasticité), et un “temps ultra-lent” pour l’ajustement des processus de plasticité eux-mêmes (métaplasticité).
Les psychédéliques “aplatissent” le paysage neuronal, ce qui augmente l’entropie et la complexité de la dynamique cérébrale. Cet état de désordre accru permet de déstabiliser des schémas neuronaux rigides et pathologiques, créant ainsi un état plus fluide et adaptable, amplifié par les effets pro-plastiques connus de ces substances. Ce cadre offre une perspective holistique sur les effets aigus et les impacts à long terme des psychédéliques sur la structure et la fonction du cerveau.
L’objectif est de présenter un nouveau cadre conceptuel, la “géométrodynamique neuronale”, pour intégrer et mieux comprendre les relations complexes entre la dynamique, la complexité, la structure et la plasticité du cerveau. L’article utilise les effets des substances psychédéliques comme un cas d’étude pour illustrer ce modèle à plusieurs échelles de temps.
l s’agit d’un article de perspective (ou revue théorique) qui synthétise des concepts issus de plusieurs domaines pour construire un nouveau modèle :
- Dynamique non-linéaire et neurosciences computationnelles : Utilisation des modèles de masse neuronale (NMMs) pour formaliser mathématiquement l’activité cérébrale.
- Science de la complexité : Intégration des concepts d’entropie, de criticité et de complexité pour décrire les états cérébraux.
- Neurosciences de la plasticité : Distinction entre la plasticité synaptique et la métaplasticité (la plasticité de la plasticité).
- Recherche sur les psychédéliques : Intégration de cadres existants comme le modèle REBUS (RElaxed Beliefs Under pSychedelics) et CANAL (CANALization).
- Physique théorique : Utilisation d’une analogie avec la théorie de la relativité générale d’Einstein pour illustrer l’interaction mutuelle entre la structure (connectivité) et la dynamique (activité neuronale).
Le principal apport de cet article est le cadre de la géométrodynamique neuronale lui-même, qui postule que :
- Les psychédéliques provoquent un aplatissement du “paysage dynamique” du cerveau, ce qui réduit la profondeur des “vallées” (attracteurs) où l’activité neuronale est habituellement confinée.
- Cet aplatissement permet au cerveau d’échapper à des schémas de pensée rigides et répétitifs (ou “canalisés”), caractéristiques de certains troubles psychiatriques comme la dépression. Il en résulte une augmentation de l’entropie et de la complexité de l’activité cérébrale.
- Cette déstabilisation aiguë, combinée à une augmentation de la plasticité synaptique, ouvre une “fenêtre de plasticité” où le cerveau est plus malléable et réceptif au changement.
- L’article propose une analogie où les psychédéliques créent un “trou de ver” (wormhole) dans le paysage neuronal, permettant à l’état mental de “sauter” d’un attracteur pathologique (ex: un état dépressif) à un attracteur plus sain, sans avoir à “gravir” une barrière énergétique.
Ce cadre théorique offre un modèle unifié pour expliquer comment les psychédéliques peuvent être thérapeutiques. Il suggère que leur efficacité ne réside pas seulement dans leurs effets pharmacologiques directs, mais dans leur capacité à déstabiliser des réseaux cérébraux rigides et à induire un état de plasticité accrue.
Cette “fenêtre de plasticité” post-expérience serait le moment idéal pour des interventions thérapeutiques (comme la psychothérapie), qui pourraient alors aider à remodeler durablement les circuits neuronaux vers des configurations plus saines et adaptatives. Le modèle formalise ainsi l’idée que les psychédéliques peuvent aider les patients à “sortir de l’ornière”.
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