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Psychédélique(s) étudié(s) : Kétamine, MDMA, Psilocybine
Publiée le 24 mai 2022
Type : Méta-analyse
Auteurs : Manoj K. Doss, Jason Samaha, Frederick S. Barrett, Roland R. Griffiths, Harriet de Wit, David A. Gallo, Joshua D. Koen
Résumé :

Malgré le fait que différentes classes de drogues psychoactives produisent des états de conscience supposément uniques, il existe un chevauchement surprenant dans leurs effets sur la mémoire épisodique et la cognition en général. La mémoire épisodique est soutenue par de multiples sous-processus qui ont été largement négligés en psychopharmacologie et qui pourraient différencier les classes de drogues.

Dans cette étude, nous avons réanalysé les données de confiance en la mémoire épisodique de 10 ensembles de données précédemment publiés (28 conditions de drogues au total) en utilisant des modèles de détection du signal. L’objectif était d’estimer deux états conscients impliqués dans la mémoire épisodique et un processus métacognitif de la mémoire contrôlé consciemment : la récupération de détails spécifiques du passé (souvenir), la reconnaissance noétique en l’absence de détails récupérés (familiarité), et l’introspection précise des décisions mémorielles (métamémoire).

Objectif :

L’étude visait à déterminer si les sédatifs, les dissociatifs, les psychédéliques, les stimulants et les cannabinoïdes avaient des schémas d’effets uniques sur les processus de souvenir, de familiarité et de métamémoire, en fonction de la phase de la mémoire ciblée (encodage, consolidation ou récupération).

Méthodologie :
  • Cette étude est une réanalyse de 10 ensembles de données publiés précédemment, comprenant un total de 28 conditions de drogues différentes.
  • Les données de confiance en la mémoire épisodique ont été analysées à l’aide de deux modèles computationnels basés sur la théorie de la détection du signal : le modèle de détection du signal à double processus (DPSD) et le modèle meta-d’.
  • Le modèle DPSD a été utilisé pour estimer les contributions du souvenir (récupération de détails spécifiques) et de la familiarité (sentiment de déjà-vu sans détails) à la performance mémorielle.
  • Le modèle meta-d’ a été utilisé pour évaluer la métamémoire, c’est-à-dire la capacité d’une personne à évaluer avec précision ses propres décisions mémorielles.
  • Les effets des drogues ont été examinés sur trois phases distinctes de la mémoire : l’encodage (formation des souvenirs), la consolidation (stabilisation des souvenirs) et la récupération (rappel des souvenirs).
Résultats principaux :
  • Toutes les drogues administrées lors de l’encodage, à l’exception des stimulants, ont altéré le souvenir.
  • Les sédatifs, les dissociatifs et les cannabinoïdes administrés lors de l’encodage ont altéré la familiarité.
  • Les dissociatifs et les cannabinoïdes administrés lors de l’encodage avaient tendance à améliorer la métamémoire, tandis que les effets des sédatifs étaient mitigés.
  • De manière surprenante, les psychédéliques administrés lors de l’encodage avaient tendance à améliorer la familiarité et n’avaient aucun impact sur la métamémoire.
  • Les stimulants administrés lors de l’encodage et de la récupération ont amélioré la métamémoire, mais l’ont altérée lorsqu’ils étaient administrés lors de la consolidation.
Implications cliniques :

Ces résultats pourraient être pertinents pour comprendre les mécanismes sous-jacents aux phénomènes subjectifs uniques associés à différentes classes de drogues, tels que les “blackouts” provoqués par les sédatifs ou les sensations de déjà-vu avec les psychédéliques.

L’étude fournit un cadre pour interroger les effets des drogues sur un domaine de la cognition au-delà des altérations globales de la performance habituellement rapportées en psychopharmacologie.

La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.

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