Les essais cliniques contemporains sur les thérapies psychédéliques sérotoninergiques ont suscité un intérêt croissant pour leur utilisation clinique potentielle dans divers troubles mentaux. Cependant, les études examinant les mécanismes de la réponse clinique à ces thérapies dans les populations psychiatriques restent limitées.
Cette revue systématique vise à synthétiser les données des études examinant les biomarqueurs de la réponse clinique aux thérapies psychédéliques. L’analyse a inclus neuf études portant sur l’Ayahuasca et la psilocybine dans le traitement du trouble dépressif majeur et de la dépression résistante au traitement. Plusieurs biomarqueurs potentiels ont été explorés par neuro-imagerie et analyses sanguines. Des associations significatives ont été trouvées pour le facteur neurotrophique dérivé du cerveau (BDNF) sérique, la protéine C-réactive (CRP) sérique, l’activation cérébrale de l’amygdale et la connectivité fonctionnelle entre des régions clés comme le cortex préfrontal ventromédian et les cortex cingulaires antérieur et postérieur.
L’objectif de cette revue systématique est de synthétiser les preuves scientifiques actuelles concernant les biomarqueurs (indicateurs biologiques mesurables) associés à la réponse clinique aux thérapies psychédéliques chez les adultes atteints de troubles mentaux. L’étude cherche à mieux comprendre les mécanismes d’action de ces traitements et à identifier de potentiels prédicteurs de l’efficacité thérapeutique.
- Il s’agit d’une revue systématique de la littérature réalisée conformément aux directives PRISMA.
- Une recherche a été effectuée dans quatre bases de données (MedLine, PsycInfo, EMBASE, Web of Science) jusqu’au 10 janvier 2024.
- Les critères d’inclusion comprenaient des essais cliniques prospectifs sur des adultes avec un diagnostic de trouble mental, ayant reçu une thérapie psychédélique sérotoninergique, et pour lesquels un biomarqueur et un résultat clinique étaient mesurés.
- Les principaux critères d’évaluation étaient les associations statistiques entre la réponse au traitement (mesurée par des échelles cliniques) et les changements dans les biomarqueurs (neuro-imagerie, marqueurs sanguins, neurophysiologie).
- Sur 6807 études identifiées, neuf ont été incluses dans l’analyse finale.
- La revue a inclus neuf études portant sur l’utilisation de l’Ayahuasca et de la psilocybine chez des patients souffrant de trouble dépressif majeur (TDM) ou de dépression résistante au traitement.
- Une meilleure réponse au traitement était associée à des modifications de biomarqueurs sanguins, notamment une augmentation du facteur neurotrophique dérivé du cerveau (BDNF) et une diminution de la protéine C-réactive (CRP).
- La neuro-imagerie a révélé que la réponse clinique était corrélée à une diminution de l’activation de l’amygdale lors du traitement d’informations émotionnelles.
- Des changements dans la connectivité fonctionnelle au repos entre certaines régions cérébrales, comme le cortex préfrontal ventromédian (vmPFC), le cortex cingulaire antérieur (CCA) et le cortex cingulaire postérieur (CCP), étaient également liés à une amélioration des symptômes.
- Une réduction de la modularité du réseau cérébral (signifiant une plus grande intégration globale du cerveau) après le traitement par psilocybine était associée à une amélioration durable des symptômes dépressifs.
- Une augmentation de la puissance des ondes thêta (mesurée par EEG) a été corrélée à une réduction des scores de dépression.
Bien que basés sur des études de petite taille, les résultats suggèrent que certains biomarqueurs sanguins (BDNF, CRP) et de neuro-imagerie (activité de l’amygdale, connectivité du réseau du mode par défaut) pourraient servir d’indicateurs de la réponse aux thérapies psychédéliques pour la dépression.
Ces marqueurs, également impliqués dans la réponse aux antidépresseurs classiques, pourraient indiquer des mécanismes neurobiologiques communs. L’intégration systématique de l’évaluation de biomarqueurs dans les futurs essais cliniques sur les psychédéliques est essentielle pour valider ces premières observations, approfondir la compréhension de leurs mécanismes d’action et, à terme, permettre une personnalisation des traitements.
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