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Psychédélique(s) étudié(s) : LSD, MDMA, Mescaline, Psilocybine
Publiée le 19 décembre 2022
Type : Etude quantitative
Auteurs : Grant Jones, Diego Arias, Matthew Nock
Résumé :

Le suicide est une cause majeure de décès chez les adolescents et la recherche doit mieux comprendre les facteurs corrélés aux pensées et comportements suicidaires (PCS). L’étude explore les associations entre la consommation de MDMA/ecstasy et de psychédéliques classiques (psilocybine, peyotl, mescaline, LSD) et les PCS dans un échantillon national représentatif d’adolescents américains. Sur un échantillon de 262 617 adolescents âgés de 12 à 17 ans issus de l’Enquête Nationale sur l’Usage de Drogues et la Santé (2004-2019), des modèles de régression logistique multivariée ont été utilisés.

Les résultats indiquent que la consommation de psilocybine au cours de la vie est associée à une probabilité réduite de pensées, de planifications et de tentatives de suicide. Inversement, la consommation de LSD est associée à une probabilité accrue de ces mêmes issues. La MDMA/ecstasy, le peyotl et la mescaline ne montrent pas d’associations significatives avec les PCS. L’étude démontre que les psychédéliques classiques individuels ont des relations variables avec les PCS chez les adolescents, soulignant la nécessité d’études futures pour clarifier ce lien.

Objectif :

L’objectif de cette étude était de tester les associations entre la consommation de MDMA/ecstasy et de psychédéliques classiques (spécifiquement la psilocybine, le peyotl, la mescaline et le LSD) et les pensées et comportements suicidaires au sein d’un échantillon national représentatif d’adolescents aux États-Unis. L’étude visait également à comparer ces associations avec celles observées chez les adultes dans des recherches antérieures.

Méthodologie :
  • Source des données : Les données proviennent de l’Enquête Nationale sur l’Usage de Drogues et la Santé (NSDUH) menée entre 2004 et 2019.
  • Échantillon : L’analyse a porté sur un échantillon de 262 617 adolescents américains âgés de 12 à 17 ans.
  • Variables indépendantes : La consommation au cours de la vie de MDMA/ecstasy et de quatre psychédéliques classiques (psilocybine, peyotl, mescaline, LSD).
  • Variables dépendantes : Trois variables binaires (oui/non) liées au suicide au cours de la vie : les pensées suicidaires, la planification suicidaire et la tentative de suicide.
  • Analyse statistique : Des modèles de régression logistique multivariée pondérés par l’enquête ont été utilisés pour estimer les associations, en contrôlant pour diverses covariables démographiques et de consommation d’autres substances.
Résultats principaux :
  • La consommation de psilocybine au cours de la vie est associée à une probabilité significativement plus faible de pensées suicidaires (aOR 0.85), de planification suicidaire (aOR 0.78) et de tentative de suicide (aOR 0.77).
  • La consommation de LSD au cours de la vie est associée à une probabilité significativement plus élevée de pensées suicidaires (aOR 1.20), de planification suicidaire (aOR 1.35) et de tentative de suicide (aOR 1.23).
  • Aucune association significative n’a été trouvée entre la consommation de MDMA/ecstasy, de peyotl ou de mescaline et les pensées ou comportements suicidaires.
  • Les adolescents ayant consommé des psychédéliques classiques étaient plus susceptibles d’être plus âgés, de sexe masculin, blancs et de rapporter des comportements à risque.
Implications cliniques :

Les conclusions de l’étude suggèrent que les différents psychédéliques classiques ne sont pas interchangeables quant à leur association avec la santé mentale des adolescents. Tandis que la psilocybine est liée à une réduction du risque suicidaire, le LSD est lié à une augmentation de ce risque. Ces résultats, similaires à ceux observés chez les adultes, indiquent que les substances psychédéliques individuelles ont des relations distinctes et variées avec les pensées et comportements suicidaires.

Les auteurs soulignent que ces associations ne sont pas causales et que des recherches longitudinales futures sont nécessaires pour établir la temporalité et la nature de ces liens. L’étude met en lumière l’importance d’examiner les substances individuellement plutôt que de les regrouper. Elle insiste également sur la nécessité de mieux comprendre les mécanismes potentiels, qu’ils soient pharmacologiques, psychologiques ou sociaux, qui sous-tendent ces associations divergentes, afin d’informer la prévention et la recherche clinique future.

La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.

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