Aller au contenu
Psychédélique(s) étudié(s) : Ayahuasca, DMT, Ibogaïne, Kétamine, LSD, MDMA, Mescaline, Psilocybine, Salvia divinorum
Publiée le 24 août 2016
Type : Revue
Auteurs : Albert Garcia-Romeu, Brennan Kersgaard, Peter H. Add
Résumé :

Les hallucinogènes, qui incluent les psychédéliques, les entactogènes et les dissociatifs, sont capables de provoquer des altérations profondes mais temporaires de la conscience, affectant les processus somatiques, perceptifs, cognitifs et affectifs. Bien que ces effets expliquent en partie leur usage récréatif, un nombre croissant de preuves suggère que ces substances pourraient avoir des applications thérapeutiques significatives.

Cette revue se concentre sur les psychédéliques, les entactogènes et les dissociatifs, pour lesquels l’utilité clinique est la mieux documentée. Elle retrace l’histoire de la recherche, met en évidence les similitudes et les différences entre ces classes de substances, et présente les données cliniques les plus récentes, soulignant leur valeur potentielle pour le traitement de diverses affections.

Objectif :

Cet article a pour objectif de présenter une revue des données sur plusieurs classes d’hallucinogènes, en se concentrant particulièrement sur les psychédéliques, les entactogènes et les dissociatifs, afin de documenter leur utilité clinique, de retracer les perspectives historiques, de comparer leurs mécanismes et de synthétiser les recherches cliniques les plus récentes sur leur valeur thérapeutique.

Méthodologie :
  • Il s’agit d’une revue de la littérature qui examine les données existantes sur les applications cliniques des hallucinogènes.
  • L’analyse se concentre sur trois classes principales : les psychédéliques (agonistes 5-HT2AR comme le LSD, la psilocybine), les entactogènes (comme la MDMA) et les dissociatifs (antagonistes NMDA comme la kétamine).
  • Pour chaque classe, la revue retrace l’historique de la recherche, décrit la pharmacologie, et synthétise les résultats des études cliniques sur leur potentiel thérapeutique pour diverses pathologies.
Résultats principaux :
  • Psychédéliques (LSD, psilocybine, mescaline, DMT/ayahuasca) : Ils montrent un potentiel pour le traitement des troubles de l’humeur, des troubles liés à l’usage de substances (alcoolisme, tabagisme), de l’anxiété (notamment en fin de vie), des troubles obsessionnels-compulsifs (TOC) et des céphalées en grappe.
  • Entactogènes (MDMA) : La MDMA s’est révélée prometteuse comme traitement d’appoint à la psychothérapie pour le trouble de stress post-traumatique (TSPT) résistant au traitement. Des recherches sont en cours pour son utilisation dans l’anxiété sociale chez les adultes autistes et l’anxiété de fin de vie.
  • Dissociatifs (kétamine, DXM) : La kétamine a démontré des effets antidépresseurs rapides et robustes, en particulier pour la dépression résistante. Elle présente également un potentiel pour le traitement des addictions. D’autres dissociatifs comme le dextrométhorphane (DXM) sont à l’étude pour les troubles de l’humeur.
  • Hallucinogènes atypiques (ibogaïne, cannabis) : L’ibogaïne montre des preuves précliniques pour le traitement de l’addiction, mais des préoccupations de sécurité limitent son usage. Le cannabis et les cannabinoïdes ont une valeur thérapeutique reconnue pour la douleur chronique, la spasticité et les nausées, avec un potentiel émergent pour l’épilepsie, les troubles de l’humeur et le TSPT.
Implications cliniques :

Les hallucinogènes, lorsqu’ils sont administrés dans des conditions contrôlées, présentent un profil de sécurité favorable et un potentiel thérapeutique significatif pour des pathologies difficiles à traiter, telles que les troubles de l’humeur, l’anxiété, les addictions et le TSPT.

La classification légale actuelle de nombreuses substances (notamment les psychédéliques et la MDMA en Tableau I aux États-Unis) entrave la recherche et ne reflète pas leur potentiel médical ni leur profil de risque réel par rapport à des substances légales comme l’alcool.

Il est nécessaire de poursuivre la recherche à travers des essais cliniques rigoureux et de plus grande envergure pour confirmer ces résultats prometteurs et réévaluer le statut légal de ces substances afin de faciliter leur développement en tant qu’outils thérapeutiques.

Publication complète :

https://doi.org/10.1037/pha0000084

La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.

Retour en haut
Rechercher