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Psychédélique(s) étudié(s) : 5-MeO-DMT, DMT, Ibogaïne, LSD, Mescaline, Psilocybine, Salvia divinorum
Publiée le 29 juin 2021
Type : Recherche originale
Auteurs : Keri Mans, Hannes Kettner, David Erritzoe, Eline C. H. M. Haijen, Mendel Kaelen, Robin L. Carhart-Harris
Résumé :

Ces dernières années, les substances psychédéliques, telles que le LSD et la psilocybine, ont retrouvé leur légitimité dans la recherche clinique. Dans la population générale, ainsi que dans diverses populations psychiatriques, le bien-être mental s’est amélioré de manière significative après une expérience psychédélique. Le bien-être mental revêt une grande importance socio-économique, mais il s’agit d’un construit complexe et multifacette.

Dans cette étude observationnelle naturaliste, une approche complète a été adoptée pour évaluer le bien-être avant et après la prise d’un composé psychédélique afin d’induire une « expérience psychédélique ». Quatorze mesures de construits liés au bien-être ont été incluses afin d’examiner l’étendue et la spécificité des changements dans le bien-être. Ces changements ont ensuite été analysés pour examiner les clusters de mesures changeant de concert. Les données d’enquête ont été recueillies auprès de volontaires qui avaient l’intention de prendre un psychédélique.

Quatre points temporels clés ont été analysés : 1 semaine avant et 2 semaines, 4 semaines et 2 ans après l’expérience (N = 654, N = 315, N = 212 et N = 64, respectivement). Les changements dans les mesures incluses se sont regroupés en trois facteurs que nous avons appelés : 1) « Être bien », 2) « Rester bien » et 3) « Spiritualité ».

L’analyse multivariée de variance avec mesures répétées a révélé que tous les facteurs, sauf celui de la spiritualité, s’étaient améliorés dans les semaines suivant l’expérience psychédélique. Des analyses supplémentaires par modèles mixtes ont révélé des augmentations sélectives de « Être bien » et « Rester bien » (mais pas de « Spiritualité ») qui sont restées statistiquement significatives jusqu’à 2 ans après l’expérience, bien qu’avec des taux d’attrition élevés. L’examen post-hoc a suggéré que l’attrition n’était pas due à des différences dans les expériences aiguës ou des changements de santé mentale chez ceux qui ont abandonné par rapport à ceux qui ne l’ont pas fait.

Ces résultats suggèrent que les psychédéliques peuvent avoir un impact positif large, robuste et soutenu sur le bien-être mental chez ceux qui ont une intention préalable d’utiliser un composé psychédélique. Les implications pour les politiques publiques sont discutées.

Objectif :

L’étude visait à évaluer de manière exhaustive les effets des psychédéliques sur le bien-être mental en menant une étude observationnelle naturaliste par échantillonnage d’opportunité et collecte de données en ligne. En traitant le bien-être comme un construit parapluie, divers indicateurs ont été inclus. Ces indicateurs ont ensuite été factorisés en un plus petit nombre de composantes covaryantes, et l’on a examiné lesquels, ainsi que les mesures spécifiques qui les composent, étaient les plus sensibles aux changements induits par un psychédélique. Une motivation pour cette démarche était d’éclairer les décisions futures concernant les mesures à inclure dans les études psychédéliques, compte tenu de l’importance de la parcimonie et de l’efficacité dans la conception des études. L’hypothèse principale était que les psychédéliques auraient un impact global sur le bien-être, et des analyses secondaires exploratoires ont évalué la sensibilité différentielle aux changements. Les résultats de l’étude à partir de cet échantillon d’opportunité peuvent avoir des implications pour la valeur prophylactique potentielle des psychédéliques par leur capacité à promouvoir et à maintenir le bien-être mental (facettes).

Méthodologie :
  • Etude observationnelle naturaliste
  • Échantillonnage d’opportunité
  • Collecte de données en ligne via la plateforme ‘Psychedelic Survey’
  • Données collectées avant et après l’utilisation d’un composé psychédélique
  • Quatorze mesures de bien-être incluses
  • Analyses statistiques : Corrélations, Modèles linéaires généraux (GLM), Analyse multivariée de variance avec mesures répétées (RM MANOVA), Analyse factorielle exploratoire (EFA), Modèles mixtes linéaires
Résultats principaux :
  • Les scores sur les facteurs ‘Être bien’ et ‘Rester bien’ ont augmenté significativement après l’utilisation de psychédéliques, et ces augmentations sont restées significatives jusqu’à 2 ans après l’expérience.
  • Le facteur ‘Spiritualité’ n’a pas montré d’amélioration significative.
  • L’attrition des participants était élevée (91,4 % à 2 ans), mais n’était pas liée à des expériences négatives ou à des trajectoires de bien-être moins positives.
  • Les mesures les plus sensibles au changement étaient celles liées au facteur ‘Être bien’, notamment les symptômes dépressifs, la stabilité émotionnelle et le bien-être mental général.
Implications cliniques :

Les résultats de cette étude suggèrent que les expériences psychédéliques peuvent avoir un impact positif, robuste et durable sur le bien-être mental. Cela a des implications importantes pour la promotion de la santé mentale et la prévention des troubles psychiques, en particulier dans le cadre d’interventions précoces.

Les découvertes soutiennent l’idée que les psychédéliques pourraient être utilisés comme outils prophylactiques ou d’intervention précoce, potentiellement en complément des approches de pleine conscience et de psychologie positive.

Des recherches plus contrôlées sont nécessaires, en particulier dans les populations de jeunes adultes, pour confirmer ces résultats et explorer davantage le potentiel prophylactique des thérapies psychédéliques.

La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.

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