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Psychédélique(s) étudié(s) : DMT, DOI, Ibogaïne, Kétamine, LSD, MDMA, Psilocybine
Publiée le 26 novembre 2025
Type : Revue
Auteurs : Ivan Anchesi, Maria Francesca Astorino, Ivana Raffaele, Deborah Stefania Donato, Serena Silvestro, Aurelio Minuti, Marco Calabrò, Michele Scuruchi, Giovanni Luca Cipriano
Résumé :

Les thérapies pour la sclérose en plaques (SEP) modulent efficacement les réponses immunitaires périphériques mais échouent en grande partie à promouvoir la réparation neuronale au sein du système nerveux central. Cette revue évalue si les substances psychédéliques, via l’activation des récepteurs 5-HT2A, peuvent combler une lacune thérapeutique critique : le besoin d’agents qui suppriment simultanément la neuro-inflammation et favorisent la régénération.

L’étude analyse les preuves suggérant que les psychédéliques peuvent reprogrammer le milieu neuro-immunitaire en diminuant les cytokines pro-inflammatoires clés (par exemple, TNF-α, IL-6) dans les cellules gliales, tout en augmentant simultanément les facteurs neurotrophiques cruciaux (par exemple, BDNF) qui favorisent la plasticité synaptique et le soutien des oligodendrocytes.

Cependant, les auteurs soutiennent que les preuves actuelles, largement dérivées de modèles d’inflammation non spécifiques, sont insuffisantes pour prédire l’efficacité clinique dans une maladie auto-immune comme la SEP. Les barrières translationnelles significatives — des risques cardiovasculaires et psychiatriques aux défis juridiques et éthiques profonds — qui tempèrent la promesse clinique immédiate sont analysées de manière critique. Enfin, une perspective prospective est proposée, suggérant que la véritable valeur des psychédéliques pourrait ne pas résider dans leur utilisation clinique directe, mais dans la découverte de nouvelles voies thérapeutiques. L’émergence d’agonistes 5-HT2A non hallucinogènes et fonctionnellement sélectifs, inspirés par la pharmacologie psychédélique, représente une stratégie plus viable pour exploiter ces mécanismes pour le traitement de la SEP, exigeant une validation préclinique rigoureuse dans des modèles pertinents de la maladie.

Objectif :

L’objectif de cette revue est d’évaluer le potentiel thérapeutique des substances psychédéliques pour la sclérose en plaques (SEP). L’étude vise à déterminer si ces composés, en activant les récepteurs 5-HT2A, peuvent simultanément supprimer la neuro-inflammation et promouvoir la régénération neuronale, comblant ainsi une lacune critique des traitements actuels.

Plus spécifiquement, elle examine les mécanismes par lesquels les psychédéliques pourraient moduler le système neuro-immunitaire, analyser les obstacles à leur application clinique (sécurité, législation, éthique) et explorer des perspectives d’avenir, notamment le développement d’analogues non hallucinogènes.

Méthodologie :
  • Type d’étude : Il s’agit d’une revue narrative qui synthétise et évalue de manière critique la littérature scientifique examinée par les pairs.
  • Sources de données : Une recherche documentaire complète a été menée sur la base de données PubMed/MEDLINE, complétée par des recherches ciblées sur Google Scholar et des moteurs de recherche académiques basés sur l’IA.
  • Critères de sélection : La recherche s’est concentrée sur des articles publiés jusqu’en juin 2025. Les mots-clés utilisés incluent ‘psychédéliques’, ‘psilocybine’, ‘LSD’, ‘DMT’, ‘sclérose en plaques’, ‘neuro-inflammation’, ‘neuroplasticité’, ‘remyélinisation’ et ‘cellules gliales’. La priorité a été donnée aux articles de recherche originaux (précliniques et cliniques), aux revues systématiques et aux méta-analyses fournissant des aperçus mécanistiques ou des données translationnelles.
Résultats principaux :
  • Modulation neuro-immune : Les substances psychédéliques, principalement via l’activation des récepteurs 5-HT2A, montrent une capacité à réduire les cytokines pro-inflammatoires (comme le TNF-α et l’IL-6) et à moduler l’activité des cellules gliales (microglie, astrocytes) vers un phénotype moins inflammatoire et plus réparateur.
  • Neuroplasticité et réparation cellulaire : Ces composés stimulent la libération de facteurs neurotrophiques, notamment le BDNF, et activent des cascades de signalisation intracellulaire (telles que mTOR et TrkB) qui favorisent la synaptogenèse, la plasticité structurelle et la réparation cellulaire.
  • Potentiel de remyélinisation : Des preuves indirectes et préliminaires suggèrent que les psychédéliques pourraient soutenir la remyélinisation en favorisant la différenciation des oligodendrocytes et en protégeant l’intégrité axonale. Par exemple, un cas anecdotique avec l’ibogaïne a montré une réduction des lésions et des marqueurs d’imagerie compatibles avec la remyélinisation.
  • Défis translationnels : Des obstacles majeurs à l’utilisation clinique sont identifiés, incluant des risques significatifs pour la sécurité (cardiotoxicité de l’ibogaïne, risques psychiatriques), des restrictions légales et réglementaires strictes, et des défis éthiques et logistiques liés à l’administration supervisée.
  • Analogues non hallucinogènes : L’étude met en évidence que la recherche sur des analogues synthétiques qui séparent les effets thérapeutiques (anti-inflammatoires, pro-plasticité) des effets hallucinogènes constitue une voie d’avenir plus sûre et plus prometteuse pour le traitement de la SEP.
Implications cliniques :

Cette revue conclut que l’exploration des substances psychédéliques pour la sclérose en plaques représente une frontière innovante en neuro-immunologie. Leur double action potentielle, à la fois immunomodulatrice et neuro-réparatrice, pourrait répondre à un besoin non satisfait par les thérapies conventionnelles.

Cependant, en raison des défis considérables en matière de sécurité, de réglementation et de logistique, la stratégie à long terme la plus pragmatique et la plus évolutive ne réside probablement pas dans l’utilisation des composés classiques eux-mêmes. L’étude suggère que l’avenir réside dans le développement d’analogues non hallucinogènes de nouvelle génération (‘psychoplastogènes’) inspirés par ces substances. Ces nouveaux composés viseraient à isoler les propriétés anti-inflammatoires et neuro-réparatrices bénéfiques tout en éliminant les effets psychoactifs profonds, offrant ainsi une voie plus sûre et plus viable pour le traitement de la SEP.

La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.

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