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Psychédélique(s) étudié(s) : LSD
Publiée le 27 février 2025
Type : Recherche qualitative
Auteurs : Carina Joy Donegan, Dimitri Daldegan-Bueno, Rachael L. Sumner, Anna Forsyth, Will Evans, Nicholas R. Hoeh, Frederick Sundram, David Menkes, Suresh Muthukumaraswamy, Lisa Reynolds
Résumé :

Les troubles dépressifs affectent environ 280 millions de personnes dans le monde et beaucoup trouvent les traitements actuels inefficaces ou limités par des effets secondaires. Des données croissantes suggèrent que les thérapies avec des substances psychédéliques peuvent aider à soulager les symptômes dépressifs. Parmi celles-ci, le microdosage de diéthylamide de l’acide lysergique (LSD) semble prometteur pour le trouble dépressif majeur (TDM), bien que la recherche clinique dans ce domaine reste limitée.

Cette étude qualitative analyse les entretiens semi-structurés de dix-sept participants atteints de TDM ayant suivi un protocole de microdosage de LSD de huit semaines. L’analyse thématique des données révèle cinq catégories de thèmes : l’amélioration de l’autodétermination, une connectivité accrue, un traitement cognitif amélioré, un meilleur bien-être émotionnel et des effets négatifs.

Les conclusions suggèrent que les effets rapportés se renforcent mutuellement : une autodétermination accrue mène à un sentiment de connexion plus fort, ce qui améliore le traitement cognitif et, finalement, le bien-être émotionnel, réduisant ainsi les symptômes dépressifs. Cependant, cet effet n’est pas universel ; certains individus rapportent des effets négatifs ou aucune amélioration significative. Cette variabilité souligne l’importance d’un protocole de titration prudent. L’absence d’amélioration pour certains participants renforce le fait que le microdosage n’est pas une solution garantie. L’absence de groupe contrôle placebo constitue une limitation majeure de l’étude.

Objectif :

L’objectif principal de cette étude est de comprendre et d’analyser en profondeur les expériences vécues par des personnes atteintes de trouble dépressif majeur (TDM) participant à un essai clinique ouvert sur le microdosage de LSD.

Méthodologie :
  • Conception : Il s’agit d’un essai pilote ouvert (phase IIa) mené sur la population cible (personnes avec un TDM).
  • Participants : Dix-sept participants diagnostiqués avec un trouble dépressif majeur ont complété l’étude.
  • Intervention : Les participants ont suivi un régime de microdosage de LSD pendant huit semaines, avec une prise deux fois par semaine. Les doses ont commencé à 8µg et ont été titrées entre 4µg et 20µg en fonction de l’expérience subjective de chaque participant.
  • Collecte de données : Après l’intervention, les participants ont pris part à des entretiens semi-structurés pour discuter de leurs expériences.
  • Analyse : Les données recueillies lors des entretiens ont été analysées en utilisant une méthode d’analyse thématique.
Résultats principaux :
  • Thèmes identifiés : L’analyse thématique a permis de regrouper les expériences des participants en cinq catégories principales : (1) une autodétermination accrue, (2) une connectivité renforcée (à soi, aux autres, au monde), (3) une amélioration du traitement cognitif, (4) un meilleur bien-être émotionnel, et (5) des effets négatifs.
  • Interaction des effets : Les effets positifs semblent opérer de manière cyclique et se renforcer mutuellement. Par exemple, une plus grande motivation (autodétermination) conduit à plus d’interactions sociales (connectivité), ce qui améliore la clarté mentale (cognition) et l’humeur (bien-être).
  • Variabilité des réponses : Les bénéfices n’ont pas été universels. Certains participants n’ont rapporté aucun changement notable, tandis que d’autres ont connu des effets secondaires indésirables, tels que des troubles du sommeil, de l’anxiété, ou une sensation de fatigue le lendemain de la prise.
  • Profil démographique : L’échantillon est composé de 17 personnes (13 hommes, 4 femmes), avec un âge moyen de 39,67 ans.
Implications cliniques :

Les résultats de cette étude suggèrent que les protocoles de titration de la dose sont essentiels dans les interventions de microdosage. Ils permettent une personnalisation du traitement qui peut aider à maintenir les participants dans une ‘zone thérapeutique’ optimale, en évitant les doses sous-thérapeutiques ou celles provoquant des effets indésirables.

L’étude propose un mécanisme cyclique où l’autodétermination, la connectivité et le traitement cognitif s’améliorent mutuellement, conduisant à une réduction des symptômes dépressifs. Le fait d’encourager les participants à s’engager dans des activités bénéfiques semble avoir contribué à ce cycle vertueux.

Enfin, l’étude souligne que le microdosage de LSD n’est pas une solution universelle. La variabilité des réponses indique que si certains individus peuvent en bénéficier, d’autres non, ce qui nécessite de gérer les attentes et de poursuivre la recherche pour identifier les prédicteurs de réponse.

La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.

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