L’étude analyse la charge significative de la douleur chronique à l’échelle mondiale, caractérisée par sa prévalence élevée et son coût économique considérable, une problématique exacerbée par l’épidémie d’opioïdes. Face à l’insuffisance de traitements efficaces, les substances psychédéliques apparaissent comme une solution potentielle pour la gestion de la douleur chronique.
Le document indique que les psychédéliques modulent le traitement de la douleur principalement par l’activation du récepteur sérotoninergique 5-HT2A. Cette revue de portée, réalisée avec l’aide de l’intelligence artificielle, vise à évaluer les preuves existantes concernant l’utilisation des psychédéliques pour diverses conditions de douleur chronique, y compris la céphalée en grappe, la douleur du membre fantôme et la fibromyalgie.
La conclusion de la revue suggère que les psychédéliques pourraient potentiellement soulager les symptômes de douleur dans une multitude de conditions chroniques. Cependant, elle met en évidence la nécessité d’essais cliniques randomisés, en double aveugle et contrôlés par placebo pour explorer et évaluer pleinement leur rôle dans la gestion de la douleur chronique non cancéreuse.
L’étude vise à réaliser une revue de portée systématique, assistée par l’intelligence artificielle, pour évaluer la littérature existante sur l’utilisation des substances psychédéliques dans le traitement de diverses conditions de douleur chronique non cancéreuse. Le document se concentre spécifiquement sur des affections telles que la céphalée en grappe, la douleur du membre fantôme et la fibromyalgie.
L’objectif est également d’identifier les lacunes dans la recherche actuelle et de souligner la nécessité d’essais cliniques randomisés, en double aveugle et contrôlés par placebo pour explorer et évaluer davantage le rôle des psychédéliques dans la gestion de la douleur chronique.
- Type d’étude : Une revue de portée (scoping review) systématique, guidée par les lignes directrices PRISMA (Preferred Reporting Items for Systematic Reviews and Meta-Analysis).
- Stratégie de recherche : Une stratégie de recherche complète, alimentée par l’intelligence artificielle (ChatGPT4.0 Bing chat), a été utilisée pour interroger les bases de données Medline, Embase, Cochrane et Google Scholar.
- Date de la recherche : La requête a été effectuée le 1er juin 2023.
- Critères d’inclusion : Sont inclus les articles évalués par des pairs, publiés en anglais, impliquant des participants humains de plus de 18 ans, et portant sur des conditions de douleur chronique non cancéreuse (comme la douleur du membre fantôme et la céphalée en grappe). Les substances psychédéliques spécifiques incluses sont le LSD, le 2.5-dimethoxy-4-bromophenethylamine (2C-B), la DMT, la psilocybine et la mescaline. Les articles devaient être publiés après 1960.
- Critères d’exclusion : Sont exclus les revues, éditoriaux, articles d’opinion, et les études se concentrant sur le tétrahydrocannabinol/cannabis ou la kétamine. Les études sur la douleur aiguë, la douleur cancéreuse ou d’autres céphalées non spécifiques ont également été exclues.
- Sélection des études : Sur un total de 186 entrées uniques identifiées après suppression des doublons, neuf études ont été incluses dans la revue de portée. Ces études comprenaient des rapports/séries de cas, une étude ouverte, une étude de cohorte, deux enquêtes en ligne et un essai randomisé, en double aveugle et contrôlé par placebo.
- Douleur du membre fantôme (DMP) : Les études initiales (séries de cas et études ouvertes) sur le LSD montrent une résolution des symptômes et une réduction de la consommation d’analgésiques chez la majorité des patients. L’ajout de la psilocybine en conjonction avec la rétroaction visuelle par miroir (MVF) amplifie le soulagement de la douleur, entraînant un soulagement total momentané et une diminution des épisodes paroxystiques.
- Céphalée en grappe : Des enquêtes révèlent que la psilocybine et le LSD peuvent interrompre les épisodes de céphalée en grappe et prolonger les périodes de rémission. Une étude avec du 2-bromo-LSD (une forme non hallucinogène) montre une résolution ou une réduction significative de la fréquence des crises chez plusieurs patients. Le premier essai randomisé, en double aveugle et contrôlé par placebo sur la psilocybine indique une tendance à la réduction de la fréquence des crises, sans effets secondaires graves et bien tolérée.
- Fibromyalgie : Une enquête en ligne démontre que les participants perçoivent les psychédéliques comme prometteurs pour la gestion de la douleur et se montrent disposés à participer à des essais cliniques.
- Douleur neuropathique : Une série de cas détaille que le microdosage de psilocybine entraîne un soulagement de la douleur de 80 à 100 % pendant 3 à 4 heures, voire jusqu’à 2 à 4 semaines, chez des patients atteints de diverses affections neuropathiques.
- Mécanisme d’action : Le document suggère que les psychédéliques, en activant les récepteurs 5-HT2A, modulent le traitement de la douleur par des effets antinociceptifs centraux immédiats et des effets à long terme potentiels en réduisant l’inflammation périphérique.
L’étude souligne que, malgré les avancées en matière de dispositifs thérapeutiques et de procédures mini-invasives, les options pharmacothérapeutiques actuelles pour la douleur chronique restent limitées. Les substances psychédéliques, telles que le LSD et la psilocybine, offrent une alternative potentielle aux patients souffrant de douleur chronique, à condition d’être utilisées sous une supervision clinique et dans un environnement approprié.
La classification des psychédéliques en tant que substances de l’annexe I, à l’instar de l’héroïne, limite considérablement leur utilisation en recherche et dans les soins aux patients, et affecte leur perception et leur acceptation par le public, les régulateurs et les professionnels de la santé. Malgré cette classification, on observe un regain d’intérêt pour les psychédéliques, ce qui met en question la persistance de la stigmatisation associée à ces substances.
Le document insiste sur la nécessité de mener davantage d’essais randomisés, en double aveugle et contrôlés par placebo pour explorer et évaluer pleinement le rôle des psychédéliques dans le traitement de la douleur chronique non cancéreuse. Les études actuelles, bien que prometteuses, sont limitées par un manque de puissance statistique et de contrôles adéquats.
De plus, l’étude suggère que les effets des psychédéliques sur la douleur peuvent être liés à leur interaction avec les troubles de santé mentale co-occurrents, qui sont souvent présents chez les patients atteints de douleur chronique. Les recherches futures devraient considérer cette interconnexion.
La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.