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Psychédélique(s) étudié(s) : 5-MeO-DMT, Ayahuasca, Bufoténine, DMT, Kétamine, LSD, MDMA, Mescaline, Psilocybine
Publiée le 14 avril 2022
Type : Revue
Auteurs : Henry Lowe, Ngeh Toyang, Blair Steele, Justin Grant, Amza Ali, Lorenzo Gordon, Wilfred Ngwa
Résumé :

L’étude analyse le mot « psychédélique », dont l’origine grecque combine « psyché » (esprit ou âme) et « delos » (révéler), et son application par le psychiatre Humphry Osmond en 1956 lors de ses recherches sur le LSD. Elle met en évidence la valeur historique des substances psychédéliques telles que la DMT, la 5-MeO-DMT, le LSD, la MDMA et la psilocybine en tant qu’enthéogènes dans les rituels spirituels, religieux et socioculturels en Amérique centrale et du Sud pendant des milliers d’années. L’auteur explique que la mondialisation de ces substances dans les années 1960 a conduit à des lois strictes de contrôle des drogues dans de nombreux pays occidentaux, les classifiant comme des substances de l’annexe I, ce qui a entraîné une stigmatisation, une diabolisation et une criminalisation persistantes, limitant la recherche scientifique et l’acceptation médicale.

Actuellement, une « seconde vague » de recherche se concentre sur les psychédéliques en tant que neuropharmaceutiques pour traiter les addictions à l’alcool et au tabac, les troubles de l’humeur et de l’anxiété généraux, et la dépression liée au cancer. L’étude souligne qu’il existe un vaste corpus de données probantes confirmant les valeurs médicinales des psychédéliques, qui peuvent offrir une alternative sûre et efficace aux traitements conventionnels des troubles de l’humeur et de l’anxiété. Elle note que les psychédéliques présentent une faible toxicité physiologique, un potentiel d’abus relativement faible, des effets psychologiques sûrs et aucune persistance d’effets indésirables physiologiques ou psychologiques pendant et après l’utilisation. En revanche, les médicaments psychotiques et antidépresseurs conventionnels sont moins favorables en raison de leurs effets secondaires.

Ce document examine le potentiel thérapeutique des psychédéliques en tant qu’options alternatives pour les troubles de l’humeur et de l’anxiété dans un cadre clinique contrôlé, où les risques d’épisodes psychologiques indésirables sont atténués.

Objectif :

L’objectif principal de l’étude est d’examiner le potentiel thérapeutique des substances psychédéliques en tant qu’options de traitement alternatives pour les troubles de l’humeur et de l’anxiété. Elle vise à évaluer ces substances dans un contexte clinique contrôlé, dans le but d’atténuer les risques d’épisodes psychologiques indésirables.

L’étude cherche également à fournir une analyse des raisons pour lesquelles les psychédéliques sont devenus des alternatives de plus en plus intéressantes par rapport aux médicaments psychiatriques conventionnels, en soulignant leur faible toxicité physiologique, leur faible potentiel d’abus et leurs effets psychologiques sûrs.

Méthodologie :
  • Type d’étude : Il s’agit d’une revue systématique de la littérature scientifique existante concernant le potentiel thérapeutique des substances psychédéliques.
  • Approche : L’étude adopte une approche descriptive, analysant l’évolution de la perception et de l’utilisation des psychédéliques, depuis leur rôle en tant qu’enthéogènes anciens jusqu’à leur émergence en tant qu’options neuropharmaceutiques modernes.
  • Sources de données : Les auteurs se basent sur des données issues de recherches cliniques, précliniques, d’études observationnelles et d’articles de synthèse couvrant divers aspects des psychédéliques, y compris leur histoire, leur classification, leurs mécanismes d’action et leurs applications thérapeutiques.
  • Substances analysées : L’analyse porte spécifiquement sur la psilocybine, la DMT (N,N-DMT et 5-MeO-DMT), l’Ayahuasca, le LSD et la MDMA.
  • Critères d’évaluation : L’évaluation se concentre sur la sécurité, l’efficacité, la toxicité physiologique, le potentiel d’abus, les effets psychologiques, la rapidité d’action et la durabilité des effets thérapeutiques des psychédéliques par rapport aux traitements conventionnels.
  • Mécanismes d’action : L’étude explore les mécanismes d’action pharmacologiques, notamment l’agonisme des récepteurs 5-HT2A et 5-HT1A, les interactions avec les récepteurs de la dopamine D2 et le récepteur sigma-1 (Sig-1R).
  • Contexte clinique : L’analyse intègre le contexte des essais cliniques et des statuts d’« innovation thérapeutique » accordés par la FDA pour des substances comme la psilocybine et l’analogue de la kétamine, SPRAVATO®.
Résultats principaux :
  • Potentiel thérapeutique validé : Les études récentes confirment la valeur médicinale des substances psychédéliques, offrant une alternative potentielle sûre et efficace aux médicaments conventionnels pour les troubles de l’humeur et de l’anxiété.
  • Profil de sécurité favorable : Les psychédéliques présentent une faible toxicité physiologique, un potentiel d’abus relativement faible, des effets psychologiques sûrs et aucune incidence rapportée d’effets physiologiques ou psychologiques indésirables persistants pendant ou après leur utilisation.
  • Efficacité rapide et durable : Contrairement aux antidépresseurs classiques, qui peuvent prendre des semaines pour agir et générer des effets secondaires indésirables, les psychédéliques produisent des effets thérapeutiques plus rapidement et de manière plus durable, souvent après une seule dose ou session thérapeutique.
  • Psilocybine : L’assistance thérapeutique par la psilocybine est identifiée comme prometteuse pour le traitement de la douleur, de l’inflammation, des céphalées de grappe, du trouble dépressif majeur (TDM), du trouble de stress post-traumatique (TSPT), du trouble d’anxiété généralisée, du trouble obsessionnel-compulsif (TOC) et de la dépression existentielle sévère.
  • DMT : La DMT montre un potentiel psychothérapeutique grâce à ses propriétés antistress, antioxydantes, anti-amnésiques et anti-inflammatoires, potentiellement médiées par l’agonisme du récepteur sigma-1 (Sig-1R). La DMT endogène est également suggérée pour induire des effets anxiolytiques et un état mental calme.
  • Ayahuasca : Cette substance présente des propriétés antidépressives et anxiolytiques, entraînant des réductions statistiquement significatives des scores dépressifs et montrant un potentiel pour traiter la dépression résistante, le TDM, l’anxiété, les épisodes de panique et le désespoir, ainsi que la suicidalité. Elle améliore la satisfaction de vie, la dissolution de l’ego et réduit le stress, tout en favorisant la neurogenèse et la neuroplasticité.
  • LSD : Historiquement utilisé pour la névrose et l’alcoolisme, le LSD est également étudié pour des maladies caractérisées par une inflammation chronique, des troubles du comportement et certaines affections neurologiques.
  • MDMA : La psychothérapie assistée par la MDMA s’avère sûre et efficace pour le traitement du TSPT chronique et résistant au traitement, avec une réduction significative des scores du TSPT, et montre des résultats prometteurs pour le trouble lié à la consommation d’alcool.
  • Croissance du marché : Le marché des psychédéliques est en pleine expansion, avec des projections de croissance significatives, le marché américain devant atteindre 6859,95 millions USD d’ici 2027.
  • Obstacles persistants : Malgré les avancées, des controverses subsistent concernant l’acceptabilité et l’utilisation des psychédéliques, les mécanismes neurobiologiques et physiologiques ne sont pas entièrement élucidés, et la stigmatisation négative persiste, nécessitant une éducation des parties prenantes.
Implications cliniques :

L’étude souligne que les troubles de l’humeur et de l’anxiété représentent un fardeau mondial majeur, ce qui justifie l’exploration de nouvelles options thérapeutiques face aux limites des antidépresseurs et anxiolytiques traditionnels, notamment leur toxicité. Les neuropharmaceutiques psychédéliques offrent des opportunités thérapeutiques significatives pour les patients souffrant de ces troubles et d’autres affections, démontrant des propriétés antidépressives, anxiolytiques, anti-addictives et anti-suicidaires. Cette reconnaissance accrue entraîne une augmentation du « tourisme de la drogue », où des individus recherchent des retraites psychédéliques pour des problèmes de santé ou un développement spirituel, notamment en Amérique du Sud et dans des régions où les psychédéliques sont décriminalisés.

Pour que les substances psychédéliques soient pleinement intégrées aux soins de santé modernes, plusieurs défis doivent être relevés. Il subsiste une controverse persistante au sein de la communauté scientifique et gouvernementale concernant leur acceptabilité, héritée de la prohibition des années 1970. Les mécanismes d’action neurobiologiques et physiologiques nécessitent une élucidation plus approfondie. Les chercheurs s’efforcent d’identifier les molécules actives dans les psychédéliques pour cibler des problèmes médicaux non satisfaits.

Les auteurs insistent sur l’importance de considérer les psychédéliques comme une classe d’agents diversifiés, dont les structures chimiques et les mécanismes d’action varient, permettant d’adapter les traitements aux caractéristiques cliniques spécifiques de chaque patient. Des études expérimentales plus rigoureuses et des données fondées sur des preuves sont indispensables pour obtenir une acceptation médicale complète. L’approbation de ces produits par la FDA dépendra de l’élucidation de ces facteurs.

Enfin, il est crucial d’éduquer toutes les parties prenantes afin de réduire la stigmatisation associée aux psychédéliques en tant qu’agents thérapeutiques. Cette éducation est essentielle pour une utilisation clinique appropriée de ces médecines.

La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.

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