Cet article vise à présenter les métaphores conceptuelles utilisées pour discuter des psychédéliques dans des textes publiés en ligne par des organisations qui vulgarisent les connaissances sur ces substances.
Cette recherche s’appuie sur la grammaire cognitive, la théorie des métaphores conceptuelles et la linguistique de corpus. Un corpus de 160 textes sur la recherche médicale, la santé mentale et la thérapie, publiés en 2020, est constitué pour permettre une analyse quantitative et qualitative.
L’étude révèle l’existence de plusieurs métaphores conceptuelles : L’EXPÉRIENCE PSYCHÉDÉLIQUE EST UN TRIP (une expérience unique qui nécessite un retour et peut impliquer des aspects aventureux, sacrés et stimulants), L’EXPÉRIENCE PSYCHÉDÉLIQUE EST UN VOYAGE (un ensemble d’expériences, un processus d’intégration et de développement, pouvant impliquer la guérison), et LA SUBSTANCE PSYCHÉDÉLIQUE EST UN OUTIL / UN PONT / UN VÉHICULE / UN AGENT FOURNISSANT UN ACCÈS. L’étude des cooccurrences du mot “psychédélique” suggère également la conceptualisation des psychédéliques et/ou de l’expérience comme des médicaments dans le corpus analysé.
L’objectif de cet article est de présenter certaines métaphores conceptuelles identifiées dans le discours des vulgarisateurs sur les psychédéliques (la DMT, le LSD, la psilocybine) dans les textes en ligne. Pour ce faire, le domaine de recherche comprend des articles publiés sur les sites web d’organisations qui popularisent les connaissances sur les psychédéliques.
L’étude se concentre particulièrement sur la verbalisation des idées concernant les psychédéliques dans les articles traitant de la recherche médicale en cours, de la santé mentale, de la thérapie psychologique et du traitement psychiatrique. Ce domaine présente un intérêt en raison de la nature universelle de la recherche médicale, par opposition aux contextes religieux ou juridiques et sociaux.
- Fondement théorique : L’étude s’appuie sur la grammaire cognitive (Langacker, 1987), la théorie des métaphores conceptuelles (TMC) (Lakoff, Johnson, 1980) et la linguistique de corpus (McEnery, Wilson, 2001).
- Constitution du corpus : Un corpus de 160 textes est construit. Ces textes, publiés en 2020, portent sur la recherche médicale, la santé mentale et la thérapie. Le corpus contient 212 639 tokens et 15 055 types, avec un rapport type-token de 0,07.
- Outils d’analyse : La recherche utilise le programme Lancsbox, notamment les fonctionnalités Key Word In Context (KWIC) et Graphcoll, pour identifier les collocations et les mots-clés.
- Méthode d’analyse : L’analyse implique l’investigation de mots-clés (domaine cible) suivis de verbes copules et modaux, la relecture pour la détection de métaphores conceptuelles et l’examen des collocations à l’aide de l’outil Graphcoll.
- Métaphores identifiées : L’étude a permis d’identifier plusieurs métaphores conceptuelles, dont l’expérience psychédélique est un trip / un voyage et la substance psychédélique est un outil / un médicament, qui sont l’objet principal de cette analyse.
- Conceptualisation de l’expérience psychédélique : L’étude montre que l’expérience psychédélique est conceptualisée de deux manières principales :
- Comme un « trip » : Il s’agit d’une expérience unique de courte durée, impliquant souvent des aspects aventureux, sacrés ou stimulants, avec une notion de retour et potentiellement de plaisir ou de déplaisir.
- Comme un « voyage » : Il représente un ensemble d’expériences sur le long terme, centré sur le développement personnel, l’exploration, l’intégration et la guérison.
- Conceptualisation de la substance psychédélique : La substance psychédélique est vue comme un « outil » ou un « médicament ».
- Comme un « outil » : Cela implique qu’elle est un moyen d’atteindre une fin, souvent qualifiée d’inestimable, efficace, thérapeutique ou puissante. Les collocations fréquentes sont “tool for” (croissance spirituelle, guérison, transformation) et “tool in” (traitement des addictions, dépression, boîte à outils du thérapeute).
- Comme un « médicament » : Les substances psychédéliques sont conceptualisées comme capables de traiter, guérir, soulager la douleur, et sont souvent associées à des verbes tels que « traiter », « guérir » ou « gérer la douleur ». L’expression « médecine psychédélique » est fréquemment utilisée, soulignant l’intégration avec la thérapie et le bien-être psychologique/spirituel.
- Connexions contextuelles : L’analyse des cooccurrences du mot “psychédélique” révèle une forte connexion avec les termes médecine, thérapie, intégration, recherche et expérience.
L’étude contribue à la compréhension des métaphores conceptuelles utilisées dans le discours des vulgarisateurs sur les psychédéliques, en particulier la DMT, le LSD et la psilocybine, dans le contexte de la recherche médicale, de la psychothérapie et du traitement psychiatrique.
Elle révèle que l’expérience psychédélique est souvent métaphorisée comme un « trip » ou un « voyage », chacun avec ses implications spécifiques concernant la durée, les objectifs (découverte versus exploration) et les effets (plaisir/retour versus développement/guérison).
De plus, les psychédéliques sont conceptualisés comme des outils, des ponts, des véhicules, ou des agents facilitant l’accès, et de manière significative, comme des médicaments. Cette conceptualisation met en lumière la perception positive de ces substances comme des moyens thérapeutiques et des supports au bien-être psychologique et spirituel.
Ces conclusions sont essentielles pour comprendre comment les organisations sélectionnées conceptualisent et représentent les psychédéliques, soulignant la nécessité de comparer ces métaphores avec celles trouvées dans d’autres corpus pour une vision plus complète.
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