Aller au contenu
Psychédélique(s) étudié(s) : Ibogaïne, Kétamine, LSD, MDMA, Psilocybine
Publiée le 5 juillet 2018
Type : Perspective
Auteurs : Eduardo Ekman Schenberg
Résumé :

L’étude constate une augmentation des troubles mentaux et un déclin du développement de nouvelles médications psychiatriques, ce qui a mené à une crise paradigmatique en psychiatrie. Une innovation radicale se présente sous la forme de la psychothérapie assistée par psychédéliques (PAP), qui implique l’utilisation supervisée de substances telles que la kétamine, la MDMA, la psilocybine, le LSD et l’ibogaïne dans des programmes de psychothérapie structurés.

Les résultats cliniques préliminaires démontrent une sécurité et une efficacité, même pour des affections « résistantes au traitement », justifiant ainsi une attention accrue des professionnels. Le modèle de PAP a des implications importantes pour le diagnostic et l’explication des troubles mentaux, remettant en question les entités nosologiques discrètes et proposant de nouvelles explications qui intègrent les facteurs sociaux et culturels, les traumatismes et le potentiel thérapeutique des états de conscience non-ordinaires.

Objectif :

L’étude vise à présenter la psychothérapie assistée par psychédéliques (PAP) comme une innovation radicale et un changement de paradigme dans la recherche et le développement psychiatrique. L’auteur cherche à souligner la sécurité et l’efficacité des psychédéliques assistés par thérapie pour les troubles mentaux, y compris ceux résistants au traitement.

L’objectif est également d’analyser les implications du modèle de PAP pour les diagnostics, les explications et les thérapies en psychiatrie, en proposant une approche plus holistique et intégrative qui prend en compte les facteurs sociaux, culturels et les états de conscience non-ordinaires.

Méthodologie :
  • Type de document : Le document est une Perspective qui analyse une innovation radicale dans la psychiatrie.
  • Cadre d’analyse : L’auteur examine la crise psychiatrique actuelle, qui englobe les aspects thérapeutiques, diagnostiques et explicatifs des troubles mentaux.
  • Revue des essais cliniques : L’étude synthétise les résultats de nombreux essais cliniques de phase 2 impliquant la kétamine, la MDMA, la psilocybine, le LSD et l’ibogaïne pour diverses affections psychiatriques.
  • Modèle de psychothérapie assistée par psychédéliques (PAP) : L’auteur décrit les caractéristiques fondamentales du modèle PAP, y compris l’utilisation supervisée de substances psychoactives en un nombre limité de sessions, accompagnées de psychothérapie préparatoire et intégrative.
  • Approche holistique : La discussion intègre les concepts de « set et setting », les expériences subjectives et le potentiel thérapeutique des états de conscience non-ordinaires, proposant une approche plus globale par opposition à une réduction neuropharmacologique.
Résultats principaux :
  • La Kétamine : Montre une sécurité et une efficacité à court terme pour la dépression, le trouble obsessionnel compulsif (TOC), le trouble de stress post-traumatique (SSPT) et les troubles liés à l’usage de substances, avec une faible fréquence d’effets indésirables graves.
  • LA MDMA : Désignée comme une « thérapie révolutionnaire » par la FDA pour le SSPT, elle révèle des résultats thérapeutiques « spectaculaires » avec une rémission ou une amélioration significative des symptômes persistante jusqu’à 4 ans, sans induire d’abus ou de dépendance.
  • La Psilocybine : Présente un profil de sécurité très élevé et est étudiée pour la dépression majeure, l’anxiété existentielle chez les patients atteints de maladies mortelles, et les troubles liés à l’usage de substances (tabac, alcool, cocaïne).
  • Le LSD : La substance psychédélique la plus puissante actuellement administrée dans les essais cliniques, elle montre des effets durables et possède un rapport de sécurité très élevé, sans problèmes de santé majeurs associés à son utilisation non supervisée. Des méta-analyses antérieures confirment son potentiel pour les troubles liés à l’usage d’alcool.
  • L’Ibogaine : Bien que moins avancée dans le pipeline de développement et soulevant des préoccupations de sécurité cardiaque, des études observationnelles et rétrospectives suggèrent un succès considérable dans le traitement de la dépendance aux opioïdes et aux psychostimulants, nécessitant davantage de recherche axée sur la sécurité cardiaque.
  • Efficacité générale de la PAP : Les résultats des essais montrent que la PAP peut être plus efficace et plus rapide que les traitements actuels, même pour les patients « résistants au traitement », avec des effets de grande ampleur.
Implications cliniques :

La psychothérapie assistée par psychédéliques (PAP) présente des implications pratiques et théoriques significatives pour les trois axes de la crise psychiatrique actuelle : la thérapeutique, le diagnostic et l’explication des troubles mentaux.

Sur le plan thérapeutique, le modèle de la PAP va au-delà des corrections neurochimiques cérébrales, en favorisant l’induction d’expériences profondes et significatives qui entraînent des changements émotionnels, cognitifs et comportementaux durables. L’administration supervisée des substances sur un nombre limité de sessions réduit les risques liés à l’observance médicamenteuse, à la polypharmacie, à la dépendance et aux effets secondaires chroniques associés aux traitements psychiatriques quotidiens.

Concernant le diagnostic, la PAP remet en question les nosologies catégorielles discrètes en démontrant qu’une même substance peut traiter plusieurs troubles, ou que différentes substances peuvent être efficaces pour un même trouble. Cela soutient une approche dimensionnelle et spectrale des troubles mentaux, intégrant des facteurs biopsychosociaux tels que le « set et setting » comme éléments cruciaux pour les résultats thérapeutiques.

Quant à l’explication des troubles, la PAP suggère une compréhension plus profonde des contenus psychologiques de l’expérience thérapeutique. L’étude propose que les souffrances causées par des « blessures mentales » (négligence, traumatismes) puissent être traitées par des approches holistiques, y compris celles qui modulent l’état de conscience. Cela permet de combler le fossé entre la recherche et la pratique clinique en psychiatrie, améliorant la fiabilité des données de neuroimagerie et permettant des études plus courtes et ciblées.

La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.

Retour en haut
Rechercher