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Psychédélique(s) étudié(s) : 5-MeO-DMT, Ayahuasca, DMT, Ibogaïne, Kétamine, LSD, MDMA, Mescaline, Psilocybine, Salvia divinorum
Publiée le 21 juillet 2023
Type : Revue
Auteurs : Jennifer M. Mitchell, Brian T. Anderson
Résumé :

Cette revue narrative examine l’évolution rapide de l’enquête clinique sur les substances psychédéliques au cours des cinq dernières années. L’étude synthétise les données récentes des essais cliniques de phase 2 et 3, ainsi que des essais initiés par les chercheurs et l’industrie. Elle vise à fournir un aperçu des différentes classes de substances “révélatrices de l’esprit” actuellement à l’étude pour leur potentiel thérapeutique dans un large éventail de conditions.

Le document explore également les considérations méthodologiques uniques et les prochaines étapes de la recherche, en soulignant la nature intrinsèquement “expérientielle” de ces thérapies. Il aborde les défis liés à la taxonomie des psychédéliques, à la mise en œuvre des meilleures pratiques pour leur évaluation et à la nécessité de rester informé des avancées scientifiques rapides dans ce domaine.

Objectif :

L’objectif principal de cette revue narrative est de résumer les données récentes et les essais cliniques en cours concernant diverses classes de substances psychédéliques. Elle vise à identifier leurs indications cliniques proposées et à souligner les considérations nécessaires pour leur utilisation judicieuse, compte tenu de leur nature expérientielle.

L’étude cherche également à aborder les défis méthodologiques et les complexités inhérentes à la recherche sur les psychédéliques, en vue d’optimiser leur efficacité thérapeutique et de minimiser les risques potentiels.

Méthodologie :
  • L’étude est une revue narrative qui synthétise les données récentes et les essais cliniques en cours publiés dans des revues évaluées par des pairs.
  • Elle examine diverses classes de substances “révélatrices de l’esprit” ou psychédéliques, définies par leur capacité à permettre un accès accru au psychisme, qu’elles agissent via les récepteurs 5-HT2A ou d’autres mécanismes.
  • Les auteurs discutent des considérations méthodologiques, des défis uniques et des prochaines étapes de la recherche, en tenant compte de la nature “expérientielle” de ces thérapies.
  • Le document inclut une analyse des variables clés comme le “set” (état d’esprit) et le “setting” (environnement) qui influencent les résultats cliniques.
Résultats principaux :
  • Ibogaine : L’ibogaïne, bien qu’efficace contre les troubles de toxicomanie, présente des risques cardiaques et neurologiques. Des études récentes suggèrent que ces risques peuvent être gérés par un dépistage et un suivi attentifs, permettant son investigation continue pour le trouble de l’usage d’alcool et de substances.
  • LSD (Lysergic Acid Diethylamide) : Le LSD montre un potentiel thérapeutique pour les troubles de l’usage d’alcool, les troubles obsessionnels compulsifs, la dépression, l’anxiété en fin de vie et les céphalées en grappe. Les résultats indiquent une diminution durable de l’anxiété et une amélioration de la qualité de vie, et son utilisation à faible dose est bien tolérée chez les personnes âgées.
  • Psilocybine : La psilocybine est le psychédélique le plus étudié pour les conditions de santé mentale, y compris la dépression majeure, la dépression résistante au traitement, les troubles de l’usage de substances et le TOC. Les résultats des essais de phase 2 montrent une réduction dose-dépendante et durable des scores de dépression, avec une corrélation entre les expériences de type mystique et les améliorations cliniques.
  • Ayahuasca : L’ayahuasca est explorée pour le trouble de l’usage d’alcool et de substances, l’anxiété, la dépression et le trouble du deuil prolongé. Des études naturalistes indiquent une consommation réduite d’alcool et d’autres drogues chez les utilisateurs réguliers, et une seule administration peut atténuer les symptômes de la dépression résistante au traitement.
  • DMT & 5-MeO-DMT : La DMT, un ingrédient actif de l’ayahuasca, est étudié pour la dépression majeure. Ses effets de courte durée le rendent potentiellement adapté aux milieux cliniques.
  • MDMA (3,4-Méthylènedioxyméthamphétamine) : La MDMA, administrée en conjonction avec une thérapie, est sûre et efficace pour le traitement du SSPT sévère, des troubles d’anxiété sociale et des troubles de l’alimentation. Elle agit en régulant les états affectifs et en facilitant l’accès aux souvenirs difficiles, potentiellement en augmentant l’ocytocine et en modulant l’activité amygdalienne.
  • Mescaline : La mescaline, utilisée rituellement par les communautés amérindiennes, montre un potentiel pour atténuer les symptômes d’anxiété, de SSPT, de dépression et de troubles de l’usage d’alcool et de substances. Les améliorations sont associées à une “intensité d’introspection” accrue, suggérant un lien entre l’expérience subjective et le résultat clinique.
  • Salvinorine A : La salvinorine A, un agoniste des récepteurs kappa-opioïdes, ne montre pas d’action discernable sur les récepteurs 5HT2A. Elle pourrait avoir un potentiel thérapeutique pour la douleur, l’ischémie, les dommages cardiaques et la toxicomanie. Les données indiquent qu’elle produit des hallucinations intenses mais de courte durée, sans changements significatifs de la fréquence cardiaque ou de la tension artérielle.
  • Kétamine : La kétamine est un antagoniste sélectif des récepteurs NMDA, utilisée pour le traitement rapide de la dépression, de l’anxiété et du SSPT. Bien qu’efficace, la durabilité de ses effets est limitée, ce qui suggère qu’elle pourrait être potentialisée par l’ajout d’une psychothérapie.
Implications cliniques :

L’étude souligne que les psychédéliques sont des composés puissants capables d’induire des changements significatifs, ce qui nécessite une approche prudente et réfléchie. Une thérapie psychédélique, correctement facilitée, peut aider à libérer des états affectifs négatifs et des processus de pensée profondément enracinés, conduisant à une récupération clinique et une croissance positive.

Cependant, les auteurs avertissent que l’expérience peut parfois déclencher de la dysphorie, une désorganisation de la pensée ou des perceptions délirantes, surtout dans des conditions sous-optimales ou avec des doses trop élevées. Il est crucial d’intégrer des facteurs tels que les troubles de la personnalité, les comorbidités psychiatriques et médicales, ainsi que la combinaison avec différentes thérapies comportementales, dans les futures recherches. La médecine de précision, les essais adaptatifs et les tests génétiques sont essentiels pour adapter les traitements aux patients individuels et maximiser l’impact thérapeutique tout en atténuant les risques.

Les investigations scientifiques sur l’utilisation judicieuse des psychédéliques testent notre capacité professionnelle à utiliser le pouvoir clinique au service de la guérison, soulignant la nécessité de reconsidérer attentivement ces thérapies.

La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.

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