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Publiée le 18 décembre 2012
Type : Recherche originale
Auteurs : Kim Veroude, Jelle Jolles, Gerda Croiset, Lydia Krabbendam
Résumé :

L’étude examine la transition de l’adolescence tardive au début de l’âge adulte, une période marquée par la maturation anatomique de diverses régions cérébrales et des changements de vie importants. Jusqu’à présent, peu de recherches se sont concentrées sur les différences fonctionnelles du cerveau durant cette étape développementale. Cette étude transversale par IRMf investigue les différences d’âge dans le contrôle cognitif en comparant des adolescents tardifs (18-19 ans) à de jeunes adultes (23-25 ans). Soixante-quatorze étudiants en médecine, hommes et femmes, ont réalisé une tâche de Stroop combinant des aspects cognitifs et émotionnels.

Globalement, une activation frontopariétale latérale et pariétale médiane a été observée lors de la résolution de l’interférence cognitive. Les jeunes adultes ont montré une activation plus forte dans le cortex préfrontal dorsomédian, le gyrus frontal inférieur gauche, le gyrus temporal moyen gauche et le cingulaire moyen, par rapport aux adolescents tardifs. Lors de la résolution de l’interférence émotionnelle, les gyrus précentral et postcentral gauches étaient impliqués pour tous les âges et sexes. Le cortex préfrontal dorsomédian et le précunéus étaient plus activés chez les jeunes adultes que chez les adolescents tardifs. Aucune différence liée au sexe n’a été trouvée dans cet échantillon homogène. Les résultats suggèrent que les bases neuronales du contrôle cognitif continuent d’évoluer entre la fin de l’adolescence et le début de l’âge adulte.

Objectif :

L’objectif de cette étude était d’investiguer les différences fonctionnelles cérébrales liées à l’âge dans le domaine du contrôle cognitif durant la période de transition entre l’adolescence tardive (18-19 ans) et le début de l’âge adulte (23-25 ans). L’étude visait également à explorer les éventuelles différences liées au sexe dans les mécanismes neuronaux sous-jacents au contrôle cognitif et émotionnel au sein de cette tranche d’âge.

Méthodologie :
  • L’étude a inclus 74 participants sains et droitiers, tous étudiants en médecine, répartis en deux groupes d’âge : les adolescents tardifs (18-19 ans) et les jeunes adultes (23-25 ans), avec une répartition équilibrée entre hommes et femmes.
  • Une tâche de Stroop combinée, cognitive et émotionnelle, a été administrée aux participants dans un scanner IRMf. Les participants devaient indiquer la couleur de l’encre de mots présentés, qui pouvaient être des mots de couleur congruents, incongruents, des mots à valence émotionnelle positive ou négative, ou des mots neutres.
  • L’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) a été utilisée pour mesurer l’activité cérébrale pendant que les participants effectuaient la tâche.
  • Les données comportementales (temps de réaction et taux d’erreur) et les données d’imagerie cérébrale ont été analysées pour comparer les effets de l’âge et du sexe sur la résolution des interférences cognitives et émotionnelles.
Résultats principaux :
  • Sur le plan comportemental, aucune différence significative liée à l’âge ou au sexe n’a été trouvée pour le temps ou le taux d’erreur de l’interférence cognitive. Une tendance à des temps d’interférence émotionnelle plus longs a été observée chez les adolescents tardifs par rapport aux jeunes adultes.
  • Concernant l’IRMf, la résolution de l’interférence cognitive a activé un réseau frontopariétal bilatéral et pariétal médian chez l’ensemble des participants.
  • Les jeunes adultes ont montré une activation cérébrale significativement plus forte que les adolescents tardifs lors de la résolution de l’interférence cognitive, notamment dans le cortex préfrontal dorsomédian, le gyrus frontal inférieur gauche, le gyrus temporal moyen gauche et le cingulum moyen.
  • Pour la résolution de l’interférence émotionnelle, les jeunes adultes ont également montré une plus grande activation dans le cortex préfrontal dorsomédian et le précunéus par rapport aux adolescents.
  • Aucune différence significative liée au sexe n’a été observée dans l’activation cérébrale pour aucune des conditions de la tâche.
Implications cliniques :

Les résultats de cette étude suggèrent que le développement fonctionnel des bases neuronales du contrôle cognitif se poursuit au-delà de l’adolescence, jusqu’au début de la vingtaine. Bien que les performances comportementales soient similaires entre les adolescents tardifs et les jeunes adultes, les mécanismes cérébraux sous-jacents diffèrent, avec un engagement plus marqué de plusieurs régions cérébrales, notamment préfrontales, chez les adultes plus âgés. Cela indique une maturation prolongée du cortex. L’étude implique que les changements fonctionnels dans le cerveau se poursuivent parallèlement à la maturation biologique et aux transitions sociales qui caractérisent cette période de vie. L’absence de différences entre les sexes dans cet échantillon homogène suggère que les différences précédemment rapportées pourraient être dues à des facteurs de confusion non contrôlés.

La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.

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