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Psychédélique(s) étudié(s) : Ayahuasca, LSD, MDMA, Psilocybine
Publiée le 21 août 2024
Type : Méta-analyse
Auteurs : Tien-Wei Hsu, Chia-Kuang Tsai, Yu-Chen Kao, Trevor Thompson, Andre F Carvalho, Fu-Chi Yang, Ping-Tao Tseng, Chih-Wei Hsu, Chia-Ling Yu, Yu-Kang Tu, Chih-Sung Liang
Résumé :

Cette méta-analyse en réseau évalue l’efficacité et l’acceptabilité comparatives des monothérapies orales avec des psychédéliques (psilocybine, LSD, MDMA, ayahuasca) et l’escitalopram pour les symptômes dépressifs. L’étude prend en considération la surestimation potentielle de l’efficacité des psychédéliques due à un échec de la mise en aveugle dans les essais cliniques.

Les chercheurs ont mené une revue systématique et une méta-analyse bayésienne en réseau d’essais contrôlés randomisés publiés jusqu’au 12 octobre 2023. Pour éviter les biais, l’analyse a fait la distinction entre la réponse au placebo dans les essais sur les psychédéliques et celle dans les essais sur les antidépresseurs. Le critère principal était le changement dans les symptômes de la dépression.

Les résultats indiquent que la réponse au placebo était plus faible dans les essais psychédéliques que dans les essais sur l’escitalopram. Parmi les psychédéliques, seule la psilocybine à haute dose s’est montrée plus efficace que le placebo des essais antidépresseurs. Cependant, la taille de l’effet de la psilocybine à haute dose a diminué de manière significative, passant de grande à petite, lorsque le groupe de comparaison a été changé du placebo des essais psychédéliques à celui des essais antidépresseurs. Aucune intervention n’a été associée à un taux plus élevé d’arrêt du traitement ou d’événements indésirables graves.

L’étude conclut que parmi les traitements psychédéliques disponibles, la psilocybine à haute dose montre une meilleure réponse que le placebo des essais sur les antidépresseurs, mais avec une taille d’effet modeste, similaire à celle des antidépresseurs actuels.

Objectif :

L’objectif de cette étude était d’évaluer l’efficacité et l’acceptabilité comparatives de la monothérapie orale utilisant des psychédéliques et l’escitalopram chez des patients présentant des symptômes dépressifs. L’analyse a pris en compte le potentiel de surestimation de l’efficacité due à un aveuglement infructueux dans les essais.

Méthodologie :
  • Type d’étude: Revue systématique et méta-analyse bayésienne en réseau.
  • Sources des données: Une recherche a été effectuée dans Medline, Cochrane Central Register of Controlled Trials, Embase, PsycINFO, ClinicalTrial.gov, et la plateforme de l’OMS des registres d’essais cliniques, jusqu’au 12 octobre 2023.
  • Critères de sélection: L’étude a inclus des essais contrôlés randomisés sur des adultes présentant des symptômes dépressifs. Les interventions éligibles étaient des psychédéliques (MDMA, LSD, psilocybine, ou ayahuasca) ou l’escitalopram, administrés en monothérapie orale sans usage concomitant d’autres antidépresseurs.
  • Critères d’évaluation: Le critère principal était le changement dans les symptômes dépressifs mesuré par l’échelle de dépression de Hamilton (HAMD-17). Les critères secondaires incluaient l’arrêt du traitement toutes causes confondues et les événements indésirables graves.
  • Analyse des données: Les données ont été regroupées en utilisant un modèle à effets aléatoires dans un cadre bayésien. Pour éviter les biais, les réponses au placebo ont été analysées séparément pour les essais psychédéliques et les essais antidépresseurs.
Résultats principaux :
  • La réponse au placebo dans les essais psychédéliques était significativement plus faible que celle observée dans les essais sur l’escitalopram (différence moyenne de -3,90).
  • Bien que la plupart des psychédéliques aient été plus efficaces que le placebo dans leurs propres essais, seule la psilocybine à haute dose s’est avérée supérieure au placebo des essais sur l’escitalopram (différence moyenne de 6,45).
  • La taille de l’effet (différence moyenne standardisée) pour la psilocybine à haute dose a chuté de 0,88 (grande) à 0,31 (petite) lorsque le groupe de référence est passé du placebo des essais psychédéliques à celui des essais antidépresseurs.
  • L’effet relatif de la psilocybine à haute dose était supérieur à celui de l’escitalopram à 10 mg et 20 mg.
  • Aucune des interventions étudiées n’a été associée à un risque plus élevé d’arrêt du traitement ou d’événements indésirables graves par rapport au placebo.
Implications cliniques :

Cette analyse suggère que les psychédéliques sérotoninergiques, en particulier la psilocybine à haute dose, présentent un potentiel pour le traitement des symptômes dépressifs. Cependant, les méthodologies actuelles des essais cliniques pourraient avoir surestimé leur efficacité réelle. La taille de l’effet standardisée pour la psilocybine à haute dose s’est avérée similaire à celle des antidépresseurs existants, indiquant un effet de faible ampleur. Les auteurs recommandent le développement de meilleures méthodes de mise en aveugle et de psychothérapies standardisées pour permettre une évaluation plus précise de l’efficacité des psychédéliques dans le traitement de la dépression et d’autres troubles psychiatriques.

La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.

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