L’étude évalue les connaissances et les attitudes concernant la thérapie assistée par psychédéliques (TAP) auprès de 879 professionnels de la santé aux États-Unis via une enquête en ligne anonyme. La majorité des participants étaient des femmes (71,2%) et de race blanche (85,8%), avec un âge moyen de 45,5 ans. Les infirmières diplômées (25,4%) et les médecins (17,7%) constituaient les groupes professionnels les plus importants.
Les résultats montrent que les répondants croient fortement en la promesse thérapeutique de la psilocybine et de la MDMA, et sont modérément ouverts à leur usage clinique ainsi qu’à un accès légal pour les deux substances, avec des évaluations globalement plus élevées pour la psilocybine par rapport à la MDMA. Cependant, les questions de connaissance objective ont révélé un faible niveau de savoir sur les usages thérapeutiques, les risques et la pharmacologie. Les principales préoccupations identifiées étaient le manque de prestataires formés, le coût financier et les contre-indications potentielles.
L’analyse par régression multilinéaire a identifié plusieurs prédicteurs de l’ouverture à l’usage clinique : l’usage antérieur de psychédéliques, les connaissances auto-évaluées, un âge plus jeune et le rôle professionnel, les médecins se montrant moins ouverts. Face à l’intérêt croissant pour les psychédéliques, les résultats de l’étude soulignent un besoin urgent de formation formelle supplémentaire pour fournir des informations équilibrées et fondées sur des preuves provenant de sources fiables.
L’étude avait pour objectifs principaux d’évaluer les connaissances et les attitudes d’un échantillon de professionnels de la santé américains concernant la thérapie assistée par psychédéliques impliquant la psilocybine et la MDMA. Un second objectif était d’orienter les futures directions pour la formation clinique, l’élaboration de politiques et la mise en œuvre médicale de cette modalité de traitement sur la base des données recueillies. L’ambition finale de cette recherche est de présenter une image complète des opportunités et des défis actuels entourant l’usage clinique des psychédéliques.
- Recrutement et Participants : L’étude a recruté un échantillon final de 879 professionnels de la santé américains par le biais du site web du Centre de Recherche sur les Psychédéliques et la Conscience de Johns Hopkins et de publicités sur les réseaux sociaux. Les participants devaient être âgés d’au moins 18 ans, anglophones et travailler dans un cadre clinique aux États-Unis.
- Conception de l’enquête : Une enquête en ligne anonyme a été administrée via la plateforme Qualtrics. Elle comprenait des sections sur les données démographiques, les connaissances, les croyances et les attitudes envers la psilocybine et la MDMA, évaluées sur une échelle de Likert à 5 points.
- Évaluation des connaissances : L’enquête comprenait des questions objectives pour vérifier les connaissances des participants sur les indications cliniques, les risques et les mécanismes d’action de chaque substance.
- Analyse des données : Des analyses descriptives, des tests t appariés et des régressions linéaires multivariées ont été utilisés pour analyser les données. Les chercheurs ont examiné les attitudes, les préoccupations, les sources de connaissance, les scores de connaissance objective et les facteurs prédictifs de l’ouverture à l’usage clinique.
- Démographie : L’échantillon était majoritairement composé de femmes (71,2%), de personnes blanches (85,8%), avec un âge moyen de 45,5 ans. Les infirmières (25,4%) et les médecins (17,7%) étaient les professions les plus représentées. Près de 73% des répondants ont déclaré avoir déjà consommé un psychédélique.
- Connaissances : Une divergence notable a été observée entre les connaissances auto-évaluées, jugées élevées, et les résultats aux questions objectives, qui se sont avérés faibles. Par exemple, seulement 20,6% ont correctement identifié les indications thérapeutiques de la psilocybine et 2,5% celles de la MDMA. Les médecins ont obtenu des scores objectivement plus élevés que les autres professions.
- Attitudes : Les participants ont exprimé une forte croyance en la promesse thérapeutique et une ouverture modérée à l’usage clinique, avec des scores significativement plus élevés pour la psilocybine que pour la MDMA. 96% soutenaient l’usage médical légal de la psilocybine, contre 84% pour la MDMA.
- Préoccupations : Les inquiétudes les plus fréquemment citées pour les deux substances étaient le manque de prestataires formés (environ 60%), les coûts financiers et la couverture d’assurance (environ 35-39%), et l’administration à des patients présentant des contre-indications (environ 35-38%).
- Sources d’information : Les médias populaires et la littérature académique étaient les principales sources d’information. Les centres de recherche universitaires et les cliniciens expérimentés étaient considérés comme les sources les plus fiables, tandis que les sociétés pharmaceutiques inspiraient le moins confiance.
- Prédicteurs d’ouverture : L’ouverture à l’usage clinique était positivement associée à une expérience personnelle avec les psychédéliques et à des connaissances auto-évaluées plus élevées, et négativement associée à un âge plus avancé. Les médecins étaient significativement moins ouverts que les autres professionnels de santé.
L’étude révèle un décalage important entre la perception des connaissances par les professionnels de santé et leur savoir objectif sur la psilocybine et la MDMA. Cette situation souligne un besoin critique de développer des programmes de formation formels et fondés sur des données probantes pour combler ce fossé éducatif. L’influence prépondérante des médias populaires comme source d’information suggère un risque de désinformation, ce qui rend d’autant plus nécessaire que des sources fiables, comme les centres universitaires et les organisations professionnelles, jouent un rôle de premier plan dans la diffusion de connaissances équilibrées.
Les préoccupations majeures des professionnels, axées sur des aspects pratiques tels que le manque de personnel qualifié et les coûts financiers plutôt que sur les risques inhérents aux substances, indiquent que les principaux obstacles à l’adoption clinique sont d’ordre logistique et systémique. Enfin, les attitudes plus favorables envers la psilocybine qu’envers la MDMA pourraient influencer les futures décisions réglementaires et l’intégration de ces thérapies en pratique clinique, ce qui justifie une investigation plus approfondie des raisons de cette différence de perception.
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